Le télétravail est aujourd’hui le quotidien de nombreux employés partout dans le monde. Même si quelques salariés peuvent se réjouir de télétravailler dans des conditions favorables à leur épanouissement, une plus grande partie fait face à une situation bien plus complexe. Sensation d’isolement ou burn out sont les risques encourus par tous ces salariés moins bien lotis. Renforçant par la même occasion, les inégalités sociales et impactant les performances professionnelles. Aujourd’hui plus que jamais, les entreprises doivent repenser les solutions à mettre en place afin d’améliorer les conditions de télétravail de TOUS leurs employés.
Si pour les salariés, la rémunération reste un élément important dans le choix d’un poste, celle-ci n’est plus leur unique critère de sélection d’une entreprise et d’un emploi. Leurs motivations et notamment celles de la jeune génération prennent en compte la quête de sens, le travail collaboratif, la flexibilité dans l’organisation de leurs missions et l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle. Il est fini le temps où le collaborateur se contentait d’un salaire et se pliait au cadre rigide de l’entreprise. Aujourd’hui, il attend d’elle qu’elle remplisse une mission sociale, qu’elle fasse preuve de flexibilité et soit en mesure d’améliorer son quotidien. Sans cela, il hésite de moins en moins à quitter son emploi, la pénurie de profils dans bien des secteurs d’activité jouant en sa faveur. Une situation qui, actuellement fait rage aux US, où 5 millions de personnes ont déserté le marché du travail. Du jamais vu !
40% des Français interrogés préfèrent démissionner que renoncer au télétravail
Face à un tel phénomène, dont la France n’est pas à l’abri sur des profils très recherchés, quels leviers les entreprises peuvent-elles actionner pour séduire et retenir les talents ? Outre le salaire, depuis plusieurs années déjà, elles prennent en charge des remboursements partiels de passe Navigo, de mutuelle, de tickets restaurants, d’abonnements à des activités sportives et, plus récemment, à des passes Mobilité dédiés aux transports alternatifs (vélo, trottinette).
Bien qu’existant depuis la loi du 22 mars 2012, le télétravail s’est finalement peu répandu dans les entreprises. Mais avec le Covid-19, du jour au lendemain, tous les salariés dont les activités pouvaient être exécutées à distance, ont été mis en télétravail complet ou partiel. Durant deux ans, ils ont vécu au rythme des confinements/déconfinements, et ont fait entrer cette pratique dans leur quotidien professionnel. En 2022, 1/3 de la population active est en télétravail régulier, chiffre qui devrait atteindre les 40% en 2025 (source : étude de McKinsey). Autre statistique éloquente, celle de l’institut de sondage OpinionWay révélant que près de 40% des actifs français interrogés disent préférer démissionner plutôt que de renoncer au télétravail.
Le télétravail est devenu, pour nombre d’entre eux, une composante non négociable de leur cadre de vie. Toutefois, appréciée par certains, cette pratique l’est moins par d’autres et n’est pas sans poser quelques problèmes. En effet, les conditions de vie et d’habitation des salariés étant disparates, les ressentis divergent : travail difficile dans un endroit exigu, sensation d’isolement, difficulté à dissocier vie professionnelle et vie personnelle. Le télétravail peut devenir source de troubles psychologiques (burn out ou déconnexion sociale chez certains) et d’inégalités sociales dont les conséquences impactent les performances professionnelles. N’étant plus dans des conditions identiques – celles de l’entreprise- les chances de réussites des collaborateurs diffèrent.
Améliorer les conditions de télétravail pour réduire l’inégalité professionnelle
Que faire ? Le télétravail étant devenu un critère d’attraction et de fidélisation des salariés, tout retour en arrière est impossible, ce n’est pas le cours de l’histoire. Charge alors aux entreprises de trouver les moyens de réduire cette fracture sociale. Le gouvernement s’est d’ailleurs déjà saisi du sujet avec la proposition de loi déposée, en novembre dernier, à l’Assemblée nationale par Frédérique Lardet, ancienne députée LREM. Objectif : déployer un dispositif permettant à l’employeur de prendre en charge toute ou une partie des frais générés par le télétravail afin d’offrir à tous les salariés de bonnes conditions dans leur travail à distance : bureaux adaptés, bonnes connexions internet, couverture mobile …
Le projet de loi évoque une allocation forfaitaire max de 600 € par an par salarié, exonérée de cotisations et de contributions sociales et d’impôt sur le revenu afin de couvrir les frais liés au télétravail à domicile mais aussi à l’extérieur, dans un espace de coworking par exemple.
Face à cette lame de fond qu’est le télétravail, les entreprises doivent faire preuve d’imagination pour accompagner leurs salariés dans leurs nouvelles expériences professionnelles. Elles doivent mettre en place des solutions permettant de réduire les inégalités sociales en donnant à tous et toutes un cadre de vie professionnel agréable. Seules celles qui mettront le bien-être au cœur de leur organisation et feront preuve d’inventivité pour améliorer les conditions de travail et de vie de leurs collaborateurs seront en mesure d’attirer et de fidéliser les talents.