Savoir dire « non ». Dire « Oui ! » à la vie est un signe de confiance qui déclenche des opportunités en chaîne. L’ouverture au monde est toujours un aimant. Comme la plupart d’entre nous vous devez jouer dans le périmètre limité de vos attachements, des contraintes et des responsabilités qui s’y rapportent. En d’autres termes, savoir dire « non » est une condition essentielle de votre confort voire de votre survie.
Dites « Non ! » pour poser un cadre rassurant
Dire « Non ! » dans l’entreprise n’est pas un signe d’incompétence, que ce « non » s’adresse à un collègue, un supérieur hiérarchique ou un client. Bien au contraire, le « non » est nécessaire quand il exprime les valeurs et les contraintes de la personne ou de l’organisation. Il pose des limites rassurantes qui amènent la clarté nécessaire à la prise de décision et fait gagner du temps.
C’est le flou qui rend les relations conflictuelles. Si un client vous demande l’impossible, un « non » vaut mille fois mieux qu’un
« oui » qui ne tient pas ses promesses. « Non » veut dire « J’ai conscience de la limite des moyens à ma disposition pour satisfaire votre demande ». N’y a-t-il pas plus dangereux pour une structure que des « oui » de soumission qui font obstacle à l’avancement d’un dossier ?
Dire « Non », c’est avant tout dire « Oui » à la reconnaissance des besoins de votre interlocuteur. « Oui, j’ai entendu votre demande. Non, je ne peux pas la satisfaire, Oui, nous allons trouver ensemble une solution. »
Injonctions parentales/personnes d’autorité, « Drivers », et peur de dire
« Non »
L’analyste transactionnelle postule que nous agissons en fonction de « drivers » c’est-à-dire d’injonctions parentales/personnes d’autorité qui ont conditionné notre survie physique ou affective dès notre plus jeune âge. Ces « drivers » continuent à être actifs de façon inconsciente chez l’adulte même s’ils n’ont plus de raison d’être.
Ils sont au nombre de cinq : Sois fort ! Sois parfait ! Fais plaisir ! Fais effort ! Dépêche-toi ! Certains d’entre vous continuent à agir sous contrôle de ces drivers. Plus l’intensité d’un driver est forte, plus vous avez du mal à dire « Non ». Par exemple, si le driver
« Fais plaisir » est hyper actif, vous allez avoir du mal à refuser de rendre service. Mais si le driver « Soit fort » est inactif, vous pourrez sans culpabilité dire « non » à toute situation qui vous demandera de « prendre sur vous ». Pour neutraliser un driver, le ramener à un niveau acceptable, il est nécessaire de l’identifier et de prendre conscience de son influence.
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La présence des « frontières »
Plongé dans un environnement naturel, matériel ou humain, il est utile de pouvoir modifier l’étanchéité de ce qui vous en sépare. Si la fusion/Dire « Oui » à tout s’expérimente avec délice dans la relation amoureuse, elle peut être handicapante dans tout autre type de contact.
Dire « Oui » à tout, c’est vous diluer au péril de ne plus savoir qui vous êtes. Le manager qui dit « oui » à toute son équipe finira par ne plus avoir le recul nécessaire à sa fonction, à sa force de leadership, à sa capacité de vision. Le commercial qui dit oui à toutes les demandes de son client verra sans doute sa côte d’amour monter en flèche dans un premier temps mais subira ses foudres si la livraison ne se fait pas.
Dire « Non » à tout, c’est à dire ériger un mur serait nettement plus dommageable ; vous ne prenez certes aucun risque mais vous ne gagnez pas grand-chose non plus si ce n’est un sentiment de contrôle.
Reste la possibilité des frontières qui peuvent être ouvertes ou fermées. Vous pouvez dire « oui » mais vous pouvez aussi dire
« non » en fonction de la situation. C’est dans la capacité à manier ces deux termes de façon adaptée (rôle/moyen/situation/objectif) que les relations deviennent fluides et satisfaisantes. Quand vous dites « non » à votre n+1, vous montrez que vous savez identifier ce qui est à traiter en priorité pour atteindre les objectifs qui vous sont donnés.
Face aux plus insistants, la technique du « disque rayé »
Il est parfois difficile d’être entendu dans son « Non », il faut alors utiliser la stratégie du « disque rayé » qui consiste à répéter avec un peu de créativité mais inlassablement votre refus.
A la question « Pouvez-vous rester plus tard ce soir ? », répondez sans vous justifier aux demandes successives en variant a minima votre phrase : « Non, je ne peux pas ! », « J’ai bien compris que c’était important pour vous, mais non je ne peux
pas ! », « Je suis dans l’obligation de maintenir mon non », « Je comprends bien votre difficulté, mais je dois vous dire non. »,
« Je vois bien que vous insister mais ma réponse est toujours « non »…
Cet exercice demande un peu d’entraînement. Plus vous le pratiquerez pour des situations à faible enjeu, plus vous gagnerez en aisance pour des enjeux plus engageants.
Quand on communique, c’est l’intention qui donne le ton de l’échange. Un non « d’opposition » qui a pour rôle d’affirmer son pouvoir contre tout bon sens aura moins de chance d’être accepté qu’un « non » qui témoigne d’une certaine logique organisationnelle. Dans tous les cas, quand vos valeurs personnelles sont engagées, trouvez la force de dire « Non » à l’autre et « Oui » à vous-même.
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