Le stress, c’est cette petite tension qui consume les équipes en se sentant parfois oppressées par le tic-tac de l’horloge et des todo list toujours plus longues. D’ailleurs, ce que vous ressentez durant une période de stress correspond souvent à une perception, discrète mais puissante : celle d’un décalage entre vos exigences professionnelles et votre capacité à y faire face. Entre recherche de sérénité et quête de performance, comment apaiser les collaborateurs malgré les impératifs qui, eux, demeurent bien réels ?
Qu’entend-on par « stress au travail » ?
Lorsqu’on évoque le stress, on pense instinctivement aux tensions qu’il génère lorsqu’on est à fleur de peau, tendu, appréhendant ce quotidien un peu trop rapide qui nous échappe… De manière générale, il apparaît lorsqu’on ressent un déséquilibre entre la perception des exigences professionnelles et la perception de nos propres capacités à y répondre.
Il existe deux types de stress, le stress aigu qui est intense mais ponctuel. Pour beaucoup il peut être stimulant et perçu comme un défi à relever. Et le stress chronique qui s’inscrit lui dans la durée et a souvent des conséquences lourdes sur le bien-être à moyen et long terme et peut même mener jusqu’à l’épuisement.
Au quotidien, nos principales sources de stress demeurent souvent dans la surcharge de travail, et aussi, à l’inverse, résident dans une charge insuffisante de travail ou une perte de sens qui mène au burn out ou à l’ennui au travail. Le stress, c’est aussi la pression temporaire de devoir respecter des délais restreints, la pression des objectifs dans une quête de compétitivité et de performance, des difficultés relationnelles avec des collègues ou des supérieurs hiérarchiques.
Un contexte actuel favorisant le stress au travail
La crise sanitaire de la Covid-19 a par ailleurs créé des formes de stress jusqu’à aujourd’hui inédites au cœur des entreprises comme par exemple la généralisation du télétravail, fragilisant les frontières de l’équilibre entre nos vies personnelles et professionnelles. Une étude CoviPrev menée en juillet 2021 révèle d’ailleurs que 19% des Français montrent des signes d’un état anxieux. C’est 6 points de plus par rapport au niveau d’anxiété des français hors épidémie.
Les conséquences de l’accumulation de ces petites contrariétés commencent par la sensation de fatigue voire d’épuisement mental et/ou physique, puis peuvent survenir des douleurs somatiques, par exemple des maux de dos, de tête, de ventre et des troubles du sommeil. La difficulté à gérer ses émotions, l’irritabilité et la colère sont aussi un des effets du stress.
Au fil du temps, ce stress qui se pérennise entraîne une perte de sens, qui alimente une perte d’estime de soi et un sentiment d’échec : le risque de burn-out est alors important.
Cependant, ce dernier n’est pas inéluctable, il est nécessaire d’avoir les bons outils pour savoir comment prendre du recul sur notre stress et celui des collaborateurs et ainsi, favoriser des rapports professionnels plus sereins.
Apprendre à faire reculer son stress
Prenons du recul sur nos pensées négatives. Le stress provient de l’interprétation d’une situation, et non pas de la situation elle-même. Vous interprétez les événements à la lumière des représentations issues de votre histoire personnelle. Vous créez ainsi des schémas, mais ces derniers peuvent parfois être irrationnels, issue d’erreurs de raisonnement comme la surgénéralisation ou encore la dichotomie (penser tout en blanc ou tout en noir).
Plus vos erreurs de raisonnement sont nombreuses, plus vous en souffrez. Imaginez, pour illustrer ce phénomène, que vous regardez la vie à travers des lunettes déformées ou teintées, qui vous renvoient une image anxiogène et altérée. Pour lutter contre ce stress, prenez conscience du potentiel décalage qu’il peut y avoir entre vos représentations personnelles et la réalité.
D’autres exercices existent et sont conseillés pour apprendre à gérer son stress au travail. Par exemple, agir sur le stress, c’est aussi vous fixer des objectifs facilement atteignables : vous vous organisez pour les atteindre, ce qui vous canalise et vous aide à délaisser le superflu. Votre confiance en soi s’en trouve d’autant plus valorisée et vous êtes gratifié lorsque vous y êtes parvenu. Il est également possible d’avoir recours à la communication non violente. Selon le psychologue Marshall Rosenberg, la communication non violente permet de mieux communiquer et de s’affirmer sainement avec bienveillance et empathie. Elle est particulièrement utile dans des conversations qu’on peut appréhender, puisqu’on a tendance à perdre nos moyens sous l’effet du stress.