Un manager, au fait, ça sert à quoi… sinon à jouer des coups d’avance

Par

Guillaume Déderen, Maître des requêtes au Conseil d'Etat, Paris

26 décembre 2024

Un manager ça sert à quoi. « En somme, si on écoutait madame, on cravaterait le mec en plein air au beau milieu d’une gare ou d’un troquet. » Extraits du film “Gas-oil”, réalisé par Gilles Grangier en 1955 sur des dialogues de Michel Audiard, avec Jean Gabin, Jeanne Moreau, Roger Hanin, Jean Lefebvre… Décryptage par Guillaume Déderen.

Le management du “Yaka”

C’est assez plaisant de constater combien la gestion de crise peut se rapprocher d’une tournée au plus proche café du commerce vu le nombre de banalités indigestes et stériles que l’on peut entendre à longueur de temps.
En bonne place sur le podium, le « yaka » : « yaka-dire-ça-et-puis-c’est-tout », « yaka-faire-comme-ça », « yaka-tout-changer », « yaka-frapper-un-grand-coup », j’en passe, et des meilleures*. Là encore (voir réplique 8), faut-il rappeler que ce genre d’aphorismes (à la con, ajouterait Audiard) est caractéristique d’esprits étriqués, incapables de produire une vraie solution car incapables d’envisager les conséquences de leurs actes ?
Un manager, au fait, ça sert à quoi, sinon à jouer des coups d’avance (un peu comme aux échecs) et penser sur le mode « effet à cause » ?
*Expression due à Victor Hugo, d’ailleurs.

Michel Audiard, 1920-1985, dialoguiste, scénariste et réalisateur de cinéma

Ses dialogues témoignent de l’irrévérence des années 1960 et de la gouaille du parisien. Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques

Audiard, récompensé aux César du cinéma et par la Palme d’or du Festival de Cannes 2015. Scénariste et dialoguiste : Les Trois Mousquetaires, L’Ennemi public numéro un, Le rouge est mis, Retour de manivelle, Maigret tend un piège, Les Misérables, Les Grandes Familles, Archimède le clochard, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, Les Vieux de la vieille, Un taxi pour Tobrouk, Le Président, Le cave se rebiffe, Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol, Les Tontons flingueurs, Cent mille dollars au soleil, Les Barbouzes, La Métamorphose des cloportes, Ne nous fâchons pas, Tendre Voyou, la Grande Sauterelle et Le Pacha, Mort d’un pourri et Flic ou voyou, Les Égouts du paradis, Le Professionnel, Garde à vue, On ne meurt que deux fois, La Cage aux folles.

Réalisateur : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, Elle cause plus… elle flingue, Comment réussir quand on est con et pleurnichard, Bons baisers à lundi.
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