Bonne nouvelle ! En France, on ne forme pas assez de commerciaux…

CreditPhotoPexelsAndreaPiacquadio CadreDirigeantMagazine

Les start-ups ont autant besoin d’équipes Vente & Marketing que de développeurs

Ce qui devait arriver, arriva. Depuis des années, le secteur du numérique prend de l’ampleur en France et forme de plus en plus de codeurs, d’ingénieurs et autres spécialistes techniques. Les Français sont désormais formés à produire beaucoup d’outils, de logiciels, de solutions numériques : cela se traduit par une accélération des levées de fonds qui permettent à ces start-ups d’accélérer leurs projets. Les start-ups ont la capacité technologique de mettre au point leurs produits et services et nous nous devons de les féliciter !

Une fois que le savoir-faire y est, il faut le faire savoir, et pour cela, il faut savoir vendre

C’est avéré, les besoins en recrutement dans le domaine du commerce et du marketing ont fortement augmenté. Il faut y voir la preuve d’une évolution de la nouvelle économie française. Et pour preuve, d’après une étude menée par France Digitale en 2021 [1], 48% des startups interrogées considéraient que les profils à recruter en priorité en 2021 étaient les spécialistes de la vente et du marketing, en première position devant les développeurs et les programmeurs (pour 35% des répondants).

Pôle Emploi confirme également cette tension et indique [2] que les entreprises éprouvent des difficultés à recruter des profils commerciaux et issus du marketing. A titre d’exemple, en 2021, seulement 32,2% des offres publiées ont été pourvues dans ces métiers.
De même, l’étude EY 2021 [3] Performance économique et sociale des start-ups du numérique en France en 2021 révèle que le premier poste d’investissement des start-ups après l’innovation concerne les activités commerciales et marketing.
Il y a une demande conséquente de profils de commerciaux dans le domaine numérique, selon une étude de la Grande École du Numérique [4], pour la région Ile-de-France, on compte 2723 demandes en octobre 2021.

Après le développement de leurs offres, les start-ups doivent les vendre !

Dans le monde de la nouvelle économie, les spécialistes de la vente et du marketing arborent de nouveaux noms : SDR, BDR, CSM ou Growth Hackers. Ces acronymes et anglicismes visent à montrer la spécificité des nouveaux métiers du marketing et vente. Il faut que les candidats aient conscience que leur métier est novateur. Ils sont en effet les profils les plus recherchés par les start-ups.

Pourtant, la majorité des écoles ne s’intéressent pas à cette approche opérationnelle et concrète de la vente « façon startup ». En effet, les écoles de commerce HEC, ESSEC, ESCP, EDHEC… sont souvent plus sensibles à former des managers brillants que des vendeurs ou des commerciaux.
Or, pour assurer leur croissance et leur pérennité, les start-ups qui ont le vent en poupe doivent à présent pouvoir trouver des personnels compétents et rodés aux techniques de vente, qui sauront mettre en avant leur production sur des marchés de plus en plus ouverts, internationaux et concurrentiels – les autres nations n’ont aucune intention de nous attendre ni de nous laisser faire.

Il est donc important de redonner ses lettres de noblesse aux métiers de la vente, et de former ces vendeurs et vendeuses qui sont essentiels pour les entreprises. Employons-nous à former dès maintenant les commerciaux qui leur permettront de se développer ! Cessons aussi de nous focaliser uniquement sur les profils technologiques et scientifiques. Les Anglo-saxons l’ont bien compris, qui portent au pinacle la réussite du vendeur, maillon essentiel d’une économie florissante. Le succès de Tesla doit autant à la qualité de ses produits qu’à sa capacité à bien les vendre. Plutôt que d’être fascinés par les réussites commerciales des nouveaux empereurs des technologies, sachons-nous aussi vendre ce que nous produisons !

Il est tout aussi impératif d’attirer de nouveaux profils et d’inciter des jeunes, qui n’ont pas conscience des opportunités qui s’offrent à eux en termes de carrière, à s’intéresser à ces nouveaux métiers vecteurs de formidables gisements de croissance. La France a su gérer le virage du numérique. Saura-t-elle gérer le redimensionnement de son marché, le passage de ses activités digitales à une échelle supérieure… grâce à ses forces de vente ?

Cyril Pierre de Geyer, directeur de Rocket School, la première école gratuite et rémunérée du digital qui recrute sur la base des compétences comportementales.

[1] https://twitter.com/FRdigitale/status/1446483021914427399
[2] https://statistiques.pole-emploi.org/bmo/bmo?fe=R4Z90&le=0&pp=2021&ss=1
[3] https://www.ey.com/fr_fr/services-aux-entrepreneurs/barometre-2021-performance-des-start-ups-du-numerique-en-france
[4] https://www.linkedin.com/posts/mplartigue_maeztiers-numaezrique-recruteurs-activity-6886336377286365185-cZ24

Cyril Pierre de Geyer, Fondateur de Rocket School, professeur affilié à HEC: Fondateur de Rocket School, professeur affilié à HEC et créateur de l’Executive MBA Epitech, Cyril Pierre de Geyer forme les ingénieurs au management et les managers au numérique. Serial entrepreneur et business angel, il soutient le développement d’entreprises à l’instar de NetWork Finances, BlaBlaCar et de l’organisme de formation Web Openska. A propos de Rocket School Rocket School a été co-fondée par Cyril Pierre de Geyer, accompagné de Jérémy Diavet, entouré des conseils de David Inquel, co-fondateur et ex directeur du groupe Ynov. Rocket School qui prépare des diplômes Bac+3 et Bac+5, a reçu le label Grande École du Numérique du Ministère de l’Economie et des Finances.