« Y’a pas de bonnes habitudes. L’habitude, c’est une façon de mourir sur place. » Extrait des dialogues du film « Un singe en hiver », une comédie dramatique, réalisée en 1962 par Henri Verneuil, à partir du roman éponyme d’Antoine Blondin, prix Interallié 1959, avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, et aussi Suzanne Flon, Noël Roquevert, Gabrielle Dorziat… Décryptage par Guillaume Déderien.
« On ne s’habitue pas à la crise »
« On ne s’habitue pas à la crise », entend-on souvent. Du moins, on ne devrait pas, si on espère s’en tirer ! S’habituer, c’est s’affaiblir, parce que cela revient à s’enterrer dans une tranchée, à mener une « guerre de position », en « laissant venir » ; c’est s’attaquer à des problèmes différents avec les mêmes concepts, les mêmes réflexes, les mêmes pratiques… et donc échouer. Il existe une faculté de l’esprit aussi précieuse que – et même supérieure selon Einstein – la connaissance : l’imagination.
Fabriquer ses solutions, pour trouver le « truc »
C’est l’imagination qui vous redonne de l’espoir lorsque vos connaissances sur un sujet (nécessairement limitées) ne vous permettent plus d’agir. C’est l’imagination qui agit comme un aiguillon sur vos neurones et qui vous pousse à penser mieux, plus vite, à construire votre solution à vous (c’est bien connu, on manifeste toujours plus d’intérêt pour tout ce qui vous touche de près).
C’est l’imagination qui, par sa dynamique que vous ressentez très vite comme illimitée, est capable d’entraîner toute une équipe derrière vous, sans avoir à perdre de temps à convaincre chacun.
Imaginer, en gestion de crise, c’est faire marcher en permanence son esprit pour fabriquer ses solutions, pour trouver le « truc » qui fera fonctionner ensemble tout un ensemble de possibilités et de contraintes qui restaient jusque-là bien sagement alignées dans les petites boîtes où on les avait rangées, mais qui ne pouvaient servir qu’à certaines situations, dans une certaine configuration, à un certain moment.
Et cette imagination, il faut la faire travailler aussi bien quand on se prépare à la crise que lorsqu’on la subit.
Conséquence : fuyez comme la peste les « experts » qui vous proposent des solutions
« clés en main », ou vous risquez vite de vous rendre compte, le moment venu, que les clés en question n’ont rien d’un passe-partout !
Michel Audiard, 1920-1985, dialoguiste, scénariste
et réalisateur de cinéma
Ses dialogues témoignent de l’irrévérence des années 1960 et de la gouaille du parisien. Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques Audiard, récompensé aux César du cinéma et par la Palme d’or du Festival de Cannes 2015.
Scénariste et dialoguiste : Les Trois Mousquetaires, L’Ennemi public numéro un, Le rouge est mis, Retour de manivelle, Maigret tend un piège, Les Misérables, Les Grandes Familles, Archimède le clochard, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, Les Vieux de la vieille, Un taxi pour Tobrouk, Le Président, Le cave se rebiffe, Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol, Les Tontons flingueurs, Cent mille dollars au soleil, Les Barbouzes, La Métamorphose des cloportes, Ne nous fâchons pas, Tendre Voyou, la Grande Sauterelle et Le Pacha, Mort d’un pourri et Flic ou voyou, Les Égouts du paradis,
Le Professionnel, Garde à vue, On ne meurt que deux fois, La Cage aux folles.
Réalisateur : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, Elle cause plus… elle flingue, Comment réussir quand on est con et pleurnichard, Bons baisers à lundi.
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“Gérer une crise avec Michel Audiard” le petit guide pour manager dans la mouise, de Guillaume Déderen, est sorti le 29 avril 2015 aux Editions du Net. Pour en lire plus cliquez sur Le management selon Audiard