Si vous avez fait des études de commerce ou de management, vous avez déjà entendu son nom, sinon il peut vous sembler inconnu ; ce qui ne veut pas dire que vous n’avez jamais été confronté à ses méthodes. Focus sur Carl Jung, psychiatre suisse du 20ème siècle, qui malgré des œuvres réputées compactes et très difficiles à lire, laissent des idées qui perdurent jusque dans les méthodes managériales de notre époque.
Il est vrai qu’entre psychologie et management, la distance est faible : il s’agit dans les deux cas de mieux comprendre l’humain pour pouvoir s’y adapter.
De nouveaux outils typologiques de la personnalité
Ils ont des noms qui n’évoquent pas grand-chose : MBIT, PIP, DISC ou Success Insight. Cependant, ces outils sont très utilisés dans toutes les professions pouvant amener un jour à gérer de l’humain.
Le MBTI, basé sur les travaux de Carl Jung, est une méthode permettant de dresser le profil d’une personne en déterminant ses traits de personnalité dominants et auxiliaires. Ici, aucun jugement ni classement, mais simplement un moyen de mieux comprendre les individus afin de pouvoir s’y adapter.
Le modèle DISC peut s’apparenter au MBTI, mais il est sensiblement différent : ce test de personnalité ne met pas en valeur les caractéristiques dominantes d’une personne, mais son rapport au travail d’équipe et à la gestion des responsabilités.
Ces outils sont encore aujourd’hui très utilisés en ressources humains et en management afin de mieux cerner les besoins et les points forts de chacun dans une équipe.
Un meilleur développement des capacités de leadership
Carl Jung fût le premier à mettre à plat le leadership et les qualités qui lui étaient liées. Pour lui, un bon leader doit faire preuve d’une bonne capacité d’adaptation, et être capable d’utiliser ses quatre intelligences : sociale, analytique, pratique et émotionnelle. Jung n’était pas loin du compte, bien au contraire. Il est le premier à avoir mis en avant que pour améliorer son leadership, il faut développer un assortiment de capacités très différentes les unes des autres.
Un bon leader doit savoir gérer son équipe dans le bon sens, sans blesser personne, sans laisser personne de côté. Il doit également être capable d’analyser de manière optimale les différentes situations, de mettre en action ses plans, et de ressentir les besoins de ses associés. Avant même que le terme soit connu du grand public, Carl Jung savait que pour prendre la tête d’une équipe, le leadership était indispensable : sa vision, quelques années plus tard, s’est avérée vraie, et ses écrits sont toujours utilisés ! lecture associée Nietzsche : 5 leçons de management
Une meilleure affirmation de l’individu
Les travaux de Carl Jung tournaient autour d’un point central : l’individu en tant que tel. Jung pensait que chacun est unique, et ses écrits ont aidé à faire progresser le monde professionnel vers moins de formatage, et plus d’affirmation de soi. Le développement personnel n’existait pas encore à cette époque, mais Carl Jung l’a bien compris : il est important d’accepter l’individu tel qu’il est et de s’y adapter plutôt que de chercher à le faire changer. C’est ainsi que l’on obtient les résultats les plus concluants.
C’est grâce à Jung et à son confrère Alfred Adler que la théorie de l’individualisation a été mise en place la première fois. Aujourd’hui, le combat n’est pas fini, et la discrimination au travail et en management est toujours présente. Cependant, si des progrès ont été faits, c’est bien parce qu’un jour, deux psychologues se sont penchés sur la question et ont tenté de mettre sur le papier des éléments de réponse. A ce jour, on ne peut que les remercier.
Une notion d’équipe revalorisée
A l’époque de Carl Jung, la notion de travail d’équipe n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui : entre travail à la chaîne et hiérarchie inflexible, les entreprises étaient loin de fonctionner comme elles le font de nos jours. Cependant, notre psychologue fût l’un des premiers à entrevoir les potentiels bénéfices d’une révision des principes de la hiérarchie et de l’importance de la coopération.
En coordination avec son travail sur l’individu, il pensait que chaque personne détient une manière unique de voir les choses et que le mélange de différentes opinions est le meilleur moyen d’obtenir un résultat satisfaisant. Bien vu, monsieur Jung ! Encore une fois à l’origine d’un courant de pensée, il serait fier de savoir qu’aujourd’hui, les entreprises font leur possible pour conserver cette diversité d’idées, et que la plupart des décisions sont réalisées non plus sous les ordres d’un seul et unique chef, mais bien sous l’influence de groupes de personnes que l’on appelle « équipe ».
Nous avons tendance à oublier les racines de notre monde moderne. C’est pourtant grâce aux grands personnages des siècles derniers que nous en sommes là aujourd’hui. C’est pourquoi il est bon de se documenter sur le chemin parcouru par les mentalités et sur les grands précurseurs des courants de pensée actuels. Aujourd’hui, le management est en perpétuelle évolution, avec une notion centrale de respect de l’individu : imaginez-vous quelques années en arrière, et vous comprendrez l’importance des hommes tels que Carl Jung : sans eux, nous n’en serions pas là à l’heure qu’il est !