C’est lors des trois premières minutes d’une rencontre que tout se décide : vous êtes embauché (e), vous signez le contrat du siècle… etc. D’où l’importance de remplir trois conditions pour réussir ce premier contact : faire bonne impression durant les 3 premières secondes, puis donner envie durant les 30 premières secondes et enfin susciter de l’intérêt durant les 3 premières minutes. Explications de Luc de Belloy, consultant et spécialiste du sujet.
1 – Faites bonne impression durant les 3 premières secondes
Comme l’a dit un auteur célèbre, nous ne pouvons jamais faire deux fois une première impression. Selon moi, nous devons dans les 3 premières secondes donner une bonne impression. Cela peut s’apparenter à une impression photographique. La photo est une empreinte d’une énergie lumineuse sur du papier argentique. La vision d’une personne est l’empreinte d’une silhouette, d’un visage, sur la surface émotionnelle de chacun d’entre nous.
Cette impression est aussi fulgurante et fugace que le procédé photographique. Le temps de ce procédé dure quelques secondes. Pas plus de 3 secondes.
Cette impression doit, par ailleurs, agir à 2 niveaux : vis-à-vis de l’autre qui est devant vous et également vis-à-vis de vous-même, dans le but de construire la confiance en soi au cours des premières secondes. C’est cette énergie intérieure, mélange de force et de confort, qui vous permet de faire un bon départ, de tenir face à l’adversité et de capitaliser sur ces
« micro succès » pour réussir une prestation ou la rendre aussi performante que remarquable.
2 – Donnez envie durant les 30 premières secondes
Le mot envie porte bien son sens et sa force en lui-même, il signifie bien
« en vie » donner vie aux choses. Vous devez donner envie à l’autre de continuer sa relation avec vous, quelle que soit sa nature: marchande, amoureuse, hiérarchique, esthétique… Donner envie, c’est susciter quelque chose qui va inverser le processus de « vente de soi ». Ce n’est plus vous qui allez dire : « regardez comme vous avez besoin de moi », mais l’autre qui va se dire à lui-même : « c’est vrai que j’ai besoin de lui ».
Cette envie, selon moi, doit être suscitée en moins de 30 secondes, sinon à l’époque du « zapping » que nous connaissons aujourd’hui, l’autre va très rapidement vous zapper. Ce zapping peut s’exprimer extérieurement, soit en détournant son regard, soit en commençant une autre activité. Par exemple dans un cocktail, prétexter devoir écrire un sms, passer un coup de téléphone, faire signe ou parler à quelqu’un d’autre. Il peut aussi s’exprimer intérieurement : c’est comme si votre interlocuteur avait mis en position « silence » ou « secret » la conversation que vous avez avec lui. Il ne vous écoute plus, parfois même, il ne vous entend plus, tellement il a décroché de « l’envie » de vous écouter. Il a transféré son envie de vous écouter sur autre chose, sur un autre sujet.
Le zapping intérieur est encore pire car, on ne se rend pas compte, sauf à être très attentif, à la cohérence de son interlocuteur.
Pour donner envie, il faut d’une part donner autre chose que des mots, d’autre part que ces mots eux-mêmes soient plein de vie, de sens. Et comment donne-t-on la vie ? Par le souffle. C’est le souffle et donc la respiration qui va donner relief et substance aux mots. Il faut donc pendant les 30 premières secondes « respirer » ses mots. Pour respirer ses mots, il faut faire des silences entre les mots. C’est pourquoi, je recommande pendant ces 30 premières secondes, peu de mots, beaucoup de respiration.
3 – Suscitez de l’intérêt durant les 3 premières minutes
Après avoir donné une bonne impression et l’envie d’être écouté, il faut penser à susciter de l’intérêt pour transmettre votre message. Il est nécessaire de mettre en œuvre au moins 3 éléments : rester soi même, rester à son meilleur niveau et transmettre son message. Après ces 3 minutes : le « tour n’est pas joué » mais :
– vous avez 70 à 80% de chances d’atteindre votre résultat,
– vous devez vous taire et laisser votre interlocuteur s’exprimer (ou réagir),
– vous devez sentir l’inversion du processus de soi ou de l’envie donnée à autrui dont je parlais précédemment.