Faire progresser la parité tout en évitant la guerre des sexes dans l’entreprise ? Pour éclairer votre réflexion, l’analyse de certaines idées reçues.
La femme dirigeante, plus carriériste que l’homme
Volonté, ambition, motivation sont les traits de caractère de n’importe quel dirigeant. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. On reproche souvent à la femme de ne pas se mettre assez en avant, soit parce qu’elle n’a pas suffisamment confiance en elle, soit parce qu’elle attend qu’on vienne la chercher. Pour obtenir un poste, il faut non seulement occuper la fonction avant d’en avoir le titre, mais également le (ré)clamer haut et fort. Une attitude plus marquée chez la femme que chez les hommes ? Dirigeante, vous jugez-vous plus carriériste que vos pairs ? Dirigeante, obtenez-vous des promotions sans rien demander ?
La femme dirigeante moins tendre avec ses congénères
Les rivalités entre femmes existent au même titre que celles entre hommes. Le genre n’y est pour rien. La dirigeante actuelle est plus attentive aux générations entrantes qui doivent mener d’autres combats (plafond de verre) et toujours faire leurs preuves. Elles les encouragent, les conseillent voire les épaulent. Mais se gardent bien de tout favoritisme. Ce sont les compétences qui priment. Une preuve de cette solidarité équilibrée : les nombreuses associations professionnelles qui allient féminité et réseau, pouvoir et entraide – comme le Women’s Forum for the Economy and Society. Lire aussi Les femmes à la tête des banques.
La femme dirigeante, toujours dans la même fonction
Il est vrai que les rares femmes dirigeantes occupent généralement des postes de direction de la communication ou des ressources humaines. Plus rarement des postes de DSI ou de directions techniques. Sans même parler des directions générales.
Une cause à chercher dans notre système éducatif ? En dépit de leurs bons résultats dans les matières scientifiques, les filles sont sous-représentées dans les écoles d’ingénieurs. Une tendance difficile à inverser ? On ne peut que saluer des initiatives comme celle de Véronique di Benedetto, DG France d’Econocom qui encourage à « oser plus de femmes dans le numérique ». Un secteur porteur, créateur de richesses et d’emplois (voir les offres d’emplois du groupe Econocom).
La même dirigeante est partout
Ah bon ? Vous en voyez beaucoup des femmes dirigeantes dans les médias ? On voit surtout des hommes. Car ce sont eux qui occupent majoritairement ces postes. Certes, la loi impose 40 % de femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 d’ici 2017. Et les entreprises du SBF 120 sont sensibilisées à cet objectif de parité dans leur comité exécutif et comité de direction. Mais dans les faits, on constate que ce sont souvent les mêmes dirigeantes qui collectionnent les mandats. Détournement de l’esprit de la loi ? ou transposition d’une pratique constatée chez les hommes, également cumulards ?
La femme dirigeante fait d’importants sacrifices
Maternité. Enfants. Féminité : le tiercé perdant chez les femmes dirigeantes ? Avec des horaires à rallonge, elles «sacrifient» certes leur vie de famille sur l’autel de leur carrière. Mais au même titre que leurs homologues masculins. Rares sont celles qui ont réellement renoncé à la maternité. Elles ont généralement des enfants plus tard. Une maternité différée qui reste dans la moyenne française. Quant à renoncer à sa part de féminité, c’est une question toute subjective et propre à chacune. Certaines en jouent. D’autres marquent ainsi leur singularité. Elles provoquent même le changement chez leurs pairs qui osent la couleur dans leur tenue vestimentaire. Une révolution ! Lucides, les femmes dirigeantes ne font pas de sacrifices. Peut-être ont-elles juste arrêté de tout vouloir ? Comme le soulignait Anne-Marie Slaughter, conseillère d’Hillary Clinton.