Trois années consécutives
de baisse aux Etats-Unis
Parmi les 359 nouveaux PDG nommés dans les 2500 plus grandes entreprises cotées en Bourse, on compte seulement 10 femmes. Le Japon semble le pays le plus rétrograde avec 0,9% de femmes nommées durant les 12 dernières années. Quant aux Etats-Unis, qui affichent, associés au Canada, un taux de 4% (moyenne des 12 années écoulées), ils voient la part des femmes diminuer une nouvelle fois après deux années de baisse. On ne compte qu’une femme sur les 87 nouveaux dirigeants nommés, dans le Pays de l’Oncle Sam. En Chine, le taux est de 3,7 %. Mieux que l’Europe occidentale qui affiche 2,3 % sur 12 ans.
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Sophie Bellon, 1ère patronne du CAC 40
En France, la situation est peu reluisante puisqu’il a fallu attendre mars 2016 pour voir la première femme diriger une entreprise du CAC 40 depuis la création de l’indice en 1987. Ainsi, Sophie Bellon vient de succéder à son père Pierre, à la tête de Sodexo, groupe spécialisé dans la restauration collective et surtout leader mondial du service aux entreprises qui emploie 420.000 personnes dans le monde, dont 37.000 en France.
Elle rejoint ainsi Elisabeth Badinter à la tête d’une grande entreprise cotée de l’Hexagone mais cette dernière n’est « que » présidente du conseil de surveillance de Publicis, fondé par son père Marcel Bleustein-Blanchet tandis que Maurice Lévy reste Pdg depuis 1987. Quant à Anne Lauvergeon, qui a dirigé Areva, le numéro 1 mondial du nucléaire civil de 2001 à 2011, son entreprise n’est jamais entrée dans le CAC 40.
Engie : Isabelle Kocher attend son tour
Enfin, Isabelle Kocher devait prendre en mai et jusqu’en 2018, les rênes du groupe Engie, qui emploie 150 000 personnes, avec un CA de 80 milliards d’euros. Mais début janvier, Gérard Mestrallet, actuel Pdg, a finalement obtenu de l’Etat, principal actionnaire de proroger son mandat, et ce, malgré la limite d’âge de 67 ans. Il sera donc Président non exécutif d’Engie tandis qu’Isabelle Kocher deviendra directrice générale, en charge de la direction opérationnelle.
Les femmes patronnes restent rares alors même que le premier objectif fixé par la loi Copé-Zimmermann votée en 2011 de voir 20 % de femmes dans les conseils d’administration ou de surveillance des sociétés cotées a été atteint sans difficulté. En revanche, celui des 40 % d’ici 2017 ne le sera sans doute pas. En moyenne, la part des femmes au sein des conseils des entreprises du CAC 40 atteint, en 2015, 34,1%. Et c’est Engie (tiens, tiens) qui fait figure de bon élève avec 11 femmes sur 19 membres du conseil d’administration, soit un taux de près de 58%. Mais la volonté d’Isabelle Kocher, directrice générale déléguée y est pour beaucoup.
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Airbus, Nokia et LVMH, mauvais élèves
Publicis fait également bonne figure avec 54,5 % de femmes au conseil d’administration. BNP Paribas affiche 50%. Néanmoins, plus de la moitié des entreprises du CAC 40 seraient «hors-la-loi» si la loi s’appliquait dès maintenant, comme Airbus dont le conseil d’administration n’est composé que… d’une femme sur 12 membres ou encore Nokia qui affiche un taux de 18,2 % ou LVMH (23,5 %). Ces entreprises risquent la suspension des jetons de présence et la nullité des nominations non conformes à l’objectif des 40 %. De quoi les faire agir d’ici 2017. On peut l’espérer.
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