Comme beaucoup, vous devez avoir du mal à dire “non”. Pourtant dans certaines situations le refus est salutaire, mais délicat et risqué, car vous jouez gros, notamment quand vous vous opposez à votre patron. Conseils et repères pour vous risquer au refus, sans pour autant jouer le tout pour le tout.
Le chef intelligent apprécie que vous lui disiez non
Il vous confie une charge supplémentaire de travail, alors que vous vous sentez déjà saturé, vous demande un service pour la semaine suivante vous obligeant à travailler pendant le week-end, alors que vous avez programmé une sortie en famille, à chaque fois vous vous retrouvez tiraillé entre accepter et compromettre votre vie familiale, et refuser et prendre le risque de mécontenter votre hiérarchique.
Pourtant, le chef intelligent apprécie que vous ayez le courage de lui dire non. A priori il est disposé à écouter un raisonnement solide qui conduit à une solution. Tout est dans la manière avec laquelle vous vous exprimez et avancez vos arguments. Pour refuser sa demande, vous devez lui fournir un « non » efficace et constructif.
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1 – Démontrez ce qui est le plus juste pour l’entreprise
Mieux vaut reconnaître que sa décision à la fin l’emportera. Elle fait enlever de son esprit que vos arguments ont pour but de contester son pouvoir et sa position dans l’entreprise. Clarifiez bien à ses yeux votre position en affirmant que la force de votre opinion sur le sujet n’enlève rien à la légitimité que vous reconnaissez à sa demande. Sinon vous risquez d’entrer dans une lutte de pouvoir.
Il ne s’agit pas de démontrer qui a raison mais ce qui est le plus juste pour l’entreprise. A ce stade mieux vaut bien faire la différence, votre refus correspond à une bataille, non à une guerre. Vous avez à déterminer quelles sont les pires conséquences de votre “non”, et à bien apprécier ce qui devrait avoir le plus grand impact sur votre charge de travail à court terme et sur votre avenir dans l’entreprise.
2 – Reconnaissez que vous avez les mêmes objectifs que lui
Ce qui vous unit, c’est l’appartenance à une même organisation, à une même famille. Votre entreprise – celle dans laquelle il dirige – ne peut pas être composée de bénis oui oui, vous pouvez défendre les valeurs et les intérêts de l’entreprise et vous trouver en désaccord avec votre hiérarchie sur les modalités de réalisation d’une action.
Démontrez-lui que votre objectif final est le même que le sien – la réussite et le développement de l’entreprise –, et ne vous focalisez pas de sur qui a raison ou tort mais sur ce qui est juste.
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3 – Faites preuve d’empathie sans pour autant vous incliner
Quand vous n’êtes pas d’accord avec lui, votre patron sera plus ouvert s’il sent que vous comprenez sa demande et sa position. Cela implique d’écouter ses arguments et ses préoccupations avant d’énoncer votre situation et vos propositions. Il sera moins sur la défensive s’il sent que vous l’avez écouté et entendu.
Si vous n’êtes pas prêts, ni l’un ni l’autre, à changer votre avis, rien ne vous empêche de lui dire que vous comprenez son point de vue mais que vous avez une autre façon d’appréhender la situation. Et si votre raisonnement est pertinent et élaboré, il sera plus à même de vous écouter et de trouver avec vous une solution.
4 – Exposez et décortiquez les conséquences de sa demande
On croit souvent que parce que son patron vous fait confiance, il est prêt à suivre vos suggestions, ce n’est pas aussi simple et vous courrez souvent le risque de générer un désaccord personnel qui nuira à vos relations.
Mieux vaut tirer le pouvoir des faits, reconnaître l’importance de sa demande, analyser comment la nouvelle tâche qu’il veut vous confier peut avoir un impact sur d’autres projets, enlever des ressources ou pénaliser votre productivité, et lui demander quelle solution il envisage. Cela va l’amener à réfléchir avec vous, à imaginer une proposition qui satisfasse à la fois sa demande et vos exigences.
5 – Rapprochez-vous et mettez-vous d’accord sur les faits
Trop souvent dans un débat tendu car trop chargé de divergences marquées, les protagonistes se battent sur les conclusions. Votre patron veut que vous acceptiez sa proposition, et vous, vous voulez la refuser, et chacun se sent dans son bon droit avec le plus souvent des informations qui diffèrent.
Repartez des faits, exposez-lui ce qui à vos yeux est vrai et factuel, et comment vous avez cheminé jusqu’à la conclusion du refus. Vous sortez du duel des positions sur lesquelles chacun s’arc-boute, et ouvrez ainsi un champ de nouvelles possibilités.
6 – Annoncez la couleur dès le début
Si sa demande concerne votre temps, vous avez intérêt à établir avec lui des règles dès le début de votre travail. Si vous ne voulez pas ou pouvez pas être disponible pour une mission qui empiète sur un week-end, annoncez la couleur tout de suite, cela aura au moins le mérite d’être clair et transparent, et lui permettra de vous faire une proposition plus cohérente, ainsi votre refus ne sera pas une surprise.
7 – Choisissez le moment d’émettre un refus
Avant d’avancer votre refus, vous avez intérêt à prendre en considération les récents événements vécus dans l’entreprise, et plus particulièrement les sujets qui concernent et intéressent votre patron. Cette analyse peut déterminer le moment idéal pour émettre un refus.
Si dans les semaines précédentes vous avez essuyé des échecs, enregistré des résultats en baisse… ou été mal évalué, ce ne sera pas le meilleur moment pour annoncer votre désaccord. En revanche, quand vos performances ont été appréciées voire récompensées, vous vous retrouvez dans une position plus confortable avec une bonne marge de manoeuvre.