Françoise Giroud Extrait du journal Le Monde le 11 Mars 1983
Cela fait près de 100 ans que le 8 mars est entièrement dédié aux femmes. À l’origine, cette journée servait à manifester pour le droit de vote des femmes. Depuis l’année 1910, les revendications ont changé. La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 a modifié l’article 1erde la Constitution en énonçant que la loi favorise « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales »
L’accès des femmes aux postes de décision dans l’entreprise
Les femmes occupent un peu moins d’un tiers des postes d’encadrement dans les entreprises du secteur privé et semi-public alors qu’elles sont majoritaires au sein de l’Université. La féminisation des postes de cadre est en augmentation dans tous les secteurs. Le secteur de la construction enregistre la plus faible proportion de femmes cadres (13,5 %) tandis qu’elle est la plus élevée dans le secteur des services (34,2 %). Sous-représentées chez les cadres, les femmes le sont encore davantage parmi les dirigeants salariés d’entreprise (17,1 %). Cette proportion stagne et varie selon le secteur d’activité, de 7,2 % dans la construction à 21,3 % dans le commerce 12.
Elle diminue avec l’augmentation de la taille ou du chiffre d’affaires des entreprises. En moyenne, dans l’Union européenne, seuls un tiers des cadres de directions et dirigeants d’entreprises privées sont des femmes (32,3 %). C’est à Chypre et à Malte qu’il y a le moins de femmes cadres et dirigeantes (respectivement 9,7 % et 12,3 %). Cinq États membres, dont la France, sont au-dessus de la moyenne européenne.
Les femmes au sein des conseils d’administration
La loi relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle du 27 janvier 2011 impose aux sociétés anonymes et aux sociétés en commandite par actions cotées en bourse ou qui, trois ans durant, emploient un nombre moyen d’au moins 500 salariés permanents et présentent un montant net de chiffre d’affaires ou un total de bilan d’au moins 50 millions d’euros de respecter un quota de 40 % de sièges, dévolus à chaque sexe au sein des conseils d’administration et de surveillance des sociétés d’ici à six ans avec un seuil de 20 % d’ici à trois ans.