Absentéisme en hausse : vers une gestion plus prédictive grâce à l’IA
L’absentéisme progresse fortement dans les entreprises françaises : +41 % en cinq ans dans le privé, selon l’étude Datascope 2025 d’AXA. Le phénomène s’installe dans la durée, avec des effets lourds sur l’organisation, les équipes et les coûts. Pourtant, peu d’entreprises disposent d’outils pour en comprendre les causes ou anticiper les pics. En tant que dirigeant d’un éditeur SIRH, je vois l’absentéisme comme un indicateur stratégique, au même titre que les indicateurs financiers. Et c’est là que la donnée, alliée à l’intelligence artificielle, peut véritablement changer la donne.
Comprendre plutôt que subir
L’absentéisme a longtemps été géré dans l’urgence : on remplace, on réorganise, on compense. Mais cette approche réactive ne suffit plus. Car derrière les absences se cachent souvent des problèmes structurels : mal-être, surcharge, tensions internes. Faute de visibilité, ces signaux sont ignorés. Passer à une logique prédictive devient essentiel. L’absentéisme n’est pas qu’un enjeu RH : il touche la performance, la continuité d’activité et la compétitivité de l’entreprise. Le comprendre en profondeur est désormais un impératif stratégique.
L’IA, un outil pour mieux comprendre les dynamiques RH
Grâce aux technologies d’analyse prédictive, il est désormais possible de traiter des volumes de données jusqu’alors inexploitables : historiques d’absences, taux de rotation, déclarations de motifs, niveaux de charge ou encore données issues du climat social. Ces informations, une fois corrélées, permettent d’identifier des tendances, de comprendre les mécanismes à l’œuvre et de prévenir les déséquilibres.
L’intelligence artificielle joue ici un rôle central. Elle permet de regrouper des données fragmentées, d’en extraire des indicateurs pertinents et de visualiser l’évolution de l’absentéisme dans le temps. Elle est aussi capable de mettre en lumière des signaux faibles, tels qu’un allongement progressif de la durée des arrêts ou une multiplication des absences dans un service donné. En parallèle, elle permet d’évaluer précisément les impacts économiques de ces absences et d’adapter les dispositifs RH en fonction de cette réalité chiffrée.
Vers une prévention plus ciblée et plus humaine
L’IA ne se limite pas à des tableaux de bord. Elle peut aussi intervenir dans des situations concrètes. Lorsqu’une absence est contestée par un tiers, par exemple, elle peut générer en quelques secondes une synthèse des documents échangés, facilitant ainsi les démarches internes ou juridiques. Mieux encore : en analysant l’ensemble des éléments contextuels d’un dossier, elle peut suggérer des pistes de réintégration adaptées, à condition, bien sûr, que la décision finale reste entre les mains de l’humain.
Loin d’automatiser les décisions, l’IA devient ainsi un outil d’aide à la réflexion et à l’action. Elle permet aux équipes RH de gagner du temps sur l’opérationnel pour se concentrer sur l’essentiel : l’accompagnement des salariés et l’amélioration des conditions de travail.
Prévoir pour ne plus subir avec l’appui de l’IA
Dans un contexte de pénurie de compétences et de tensions accrues sur le marché du travail, chaque absence pèse un peu plus. Ne plus subir, mais prévoir : tel est désormais l’enjeu pour les entreprises. Les outils technologiques existent, les données sont disponibles.
Il est temps de s’en saisir, non comme une réponse ponctuelle à une problématique RH, mais comme une véritable opportunité d’instaurer un modèle organisationnel plus attentif, plus agile et plus humain. Car l’enjeu n’est pas seulement technologique : il est culturel.
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