Atomic anne
Née le 2 août 1959 à Dijon, Anne Lauvergeon est l’ancienne sherpa du président François Mitterrand, nommée en 1999 à la tête de la Cogema, qu’elle transforme en groupe nucléaire public, sous le nom d’Areva, dont elle est présidente du directoire de 2001 à 2011. Elle est diplômée de l’ Ecole normale supérieure, agrégée de sciences physiques, ingénieur du corps des mines. Depuis 1983, elle travaille dans la sidérurgie chez Usinor, à l’Institut de protection et de sûreté nucléaire du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), à l’Inspection Générale des Carrières (IGC) à la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire), elle est adjointe du chef de service au Conseil général des mines. Sans être énarque ni socialiste elle est, en 1990, chargée de mission pour l’économie internationale et le commerce extérieur à la Présidence de la République, auprès de François Mitterrand. L’année suivante, elle devient secrétaire générale adjointe sous la direction de Jean-Louis Bianco et « sherpa » du Président, sa représentante personnelle et prépare les sommets internationaux comme le G7. Time la classe alors parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde. En 1995 elle rejoint le secteur bancaire comme associée-gérante de Lazard Frères dont elle démissionne 2 ans plus tard.
En 1997, elle est directrice générale adjointe d’Alcatel, puis est nommée par Dominique Strauss-Kahn, PDG du groupe Cogema. Contre ses autorités de tutelle et le milieu industriel, elle construit un groupe nucléaire intégré, de l’exploitation au retraitement en passant par la fabrication de réacteurs, en rachetant à Alcatel ses participations dans Framatome. Avec d’autres sociétés, elle fonde en juillet 2001 Areva dont elle prend la tête, entrant ainsi dans le cercle très restreint des femmes dirigeantes de groupes d’envergure internationale. Elle entraîne Areva dans un développement hors de France, s’appuyant sur un réseau influent, membres du corps des mines, personnalités françaises et étrangères rencontrées lors de son passage à l’Élysée… En 2010, sa rémunération est de 1 million d’euros, 79e plus haut salaire de patron français. Après l’élection présidentielle de 2007, elle refuse le poste de ministre des Finances proposé par Nicolas Sarkozy et résiste au projet présidentiel de prise de contrôle de la partie « réacteurs » du leader nucléaire par Bouygues et Alstom et à Henri Proglio, patron d’EDF. En juin 2011, après l’accident nucléaire de Fukushima, Areva est en perte avec seulement 4 réacteurs EPR : Anne Lauvergeon n’est pas reconduite à la direction, sur décision personnelle de Nicolas Sarkozy. En 2011 sur proposition d’Edouard de Rothschild , elle est nommée à la présidence du conseil de surveillance du quotidien Libération.