Après les attentats rester optimiste/Après les attentats rester optimiste
5 jours après les événements du vendredi 13 novembre, les salles de spectacles ont déjà rouvert à Paris, accueillant un public en quête de légèreté et d’amusement. Les cafés et restaurants n’ont pas désempli et même les grands magasins voient des touristes sillonner les rayons. Si les attentats ont engendré des inquiétudes pour l’économie française, il n’y a pourtant pas de quoi s’alarmer. Voici pourquoi.

La Bourse reste stable

Lundi matin, moins de trois jours après les événements du 13 novembre, la réaction de Wall Street aux attentats les plus meurtriers qu’ait connus la France a été tout aussi modérée que celle des places européennes, les marchés actions américains étant pratiquement inchangés. Ils ont même terminé en forte hausse dans la soirée, établissant leur meilleure séance depuis le 22 octobre 2015 !
Le CAC 40, quant à lui, a d’abord ouvert en légère baisse (-1,06 %) lundi, avant de terminer à l’équilibre. Dès le lendemain, il a évolué en nette hausse (+1,42 %), aidé par le rebond de Wall Street. Parmi les valeurs, même les secteurs du tourisme, des transports et des loisirs ont enregistré une hausse mardi après une grosse baisse la veille.
Les investisseurs semblent écarter le scénario d’un impact économique important et durable. « Je ne crois pas à une chute durable, confirmait lundi dans Le Monde, Sylvain Goyon, responsable de la stratégie actions chez Natixis Global Research. De plus, avec Internet et l’essor de groupes comme Amazon, on dispose de canaux nouveaux permettant de continuer à consommer, même sans sortir de chez soi. Par ailleurs, on peut aussi avoir une réaction inverse, avec des personnes qui vont plutôt désépargner et consommer afin de se rendre la vie plus douce, dans un monde incertain ».

Le consommateur résiste

Lors du premier trimestre 2015, après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, les dépenses de consommation des ménages en biens ont nettement augmenté en France : +1,6 %, le mois de février enregistrant une légère hausse de 0,1%. D’après Laurent Guez, directeur délégué des rédactions des Echos Business et Week-end, interrogé sur LCI, la consommation des ménages américains, était, elle aussi, en nette augmentation (+1,5 %)  dans le trimestre qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001. Même constatation favorable en Espagne au 2ème trimestre 2004 après les attentats dans plusieurs gares et trains de banlieue à Madrid : +1,2 %. « Il n’y a pas d’effet négatif », constate le journaliste.

Les Français, résolument décidés à être heureux

« Si boire des coups, aller au concert ou au match, ça devient un combat, alors tremblez terroristes ! Parce qu’on est surentraînés ». Tel est le message partagé des millions de fois depuis lundi sur les principaux réseaux sociaux Facebook et Twitter. Depuis les événements de vendredi, le mot d’ordre, largement diffusé est de continuer à vivre normalement et donc à sortir. Dès samedi soir, au lendemain des attentats, la majorité des bars des 10e et 11e arrondissements avaient rouvert. Le hashtag #tousaubistrot a été repris dans d’innombrables posts sur Twitter.  D’après les économistes Gary Becker, Prix Nobel d’économie en 1992 et Yona Rubinstein, qui ont étudié les effets de la violence en Israël, lors de la Seconde Intifada (2000-2005), la population réussit à surmonter sa peur. Ses habitudes de vie et de consommation ne changent pas malgré le terrorisme, excepté lorsqu’il s’agit de consommation occasionnelle.  Les Français ne sont pas prêts d’abandonner l’apéro au resto.
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