10 % de la production d’électricité mondiale consacrée aux usages du Web

L’utilisation du Web pollue et le phénomène ne va pas en s’arrangeant. Chaque seconde, 29 000 giga-octets de contenus sont publiés sur Internet. Chaque heure, 10 milliards de mails circulent, représentant la production électrique de 15 centrales nucléaires. Eh oui, le transfert instantané de l’information n’est pas anodin, il fait tourner les serveurs informatiques à travers le monde, 24 heures sur 24, engendrant une consommation d’énergie sans pareil, de l’ordre de 10 % de la production électrique mondiale (autant que le Japon et l’Allemagne réunis, précise le cabinet Digital Power Group à l’origine de ce chiffre). Selon un rapport du cabinet Gartner, l’informatique et les usages du Web représentent 2 % des émissions de gaz à effet de serre, au même niveau que le trafic aérien estimé entre 2 et 3 %.

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Le Big Data aggrave le phénomène

Continuons sur la même lancée. Avec l’avènement du Big Data, ce sont également d’énormes « Data Centers », des centres de données, qui tournent à plein régime aux côtés des serveurs, dans le but de collecter, stocker et analyser les 2.5 trillions d’octets de données que nous semons chaque jour sur Internet pour utiliser les services du Web et les objets connectés. Pour vous faire une idée, les principaux Data Centers de Google, Apple et Facebook, situés en Caroline du Nord (États-Unis), représentent 5 % de la consommation d’électricité de la région. Enfin, le streaming, nouvelle tendance de fond, ne fait que renforcer les émissions de carbone étant donné qu’une page Web comprenant une vidéo consomme 10 fois plus qu’une page simple (respectivement 0.2 gramme par seconde contre 0.02 gramme par seconde).

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Solutions pour moins polluer sur Internet

Face à ces chiffres vertigineux, nous n’avons d’autres choix que d’agir à titre individuel, chez nous ou au travail. Certaines bonnes pratiques diminuent l’impact carbone lié à l’usage du Net et, par la même occasion, notre facture d’électricité. La première chose est faire durer la batterie de vos appareils le plus longtemps possible (leur recharge étant très énergivore) : en baissant le rétroéclairage, en coupant la géolocalisation et le Bluetooth de votre Smartphone, en coupant les applications les plus consommatrices d’énergie, en éteignant vos appareils le soir. Vous pouvez aussi :
– diminuer le nombre de pièces jointes dans vos mails, elles alourdissent le message et la consommation d’énergie.
– utiliser un fond d’écran noir et un ordinateur portable consomme jusqu’à 40 % de moins qu’un fixe.
– choisir un moteur de recherche moins énergivore : Microsft Edge utiliserait 31 % d’énergie en moins que Google Chrome et 44 % en moins que Firefox (CPU, GPU et WiFi), d’après les derniers tests réalisés par Microsoft (tests en théorie objectifs).
– vous désabonner des mails et newsletters que vous n’ouvrez jamais, afin de limiter le volume des envois.
– intégrer les sites que vous utilisez le plus souvent dans vos favoris pour limiter les requêtes, une simple requête mobilise plusieurs serveurs informatiques en simultané dans le monde pour une consommation de 7 grammes de CO2.

Vérifier l’impact environnemental de vos appli’ favorites

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le rapport écologique de Greenpeace. Il évalue le niveau de pollution des grandes applications mondiales ainsi que les actions qu’elles mènent pour limiter leur impact environnemental. Les consommations d’énergie et styles d’énergie (énergie renouvelable, énergie verte…) des géants comme Facebook (bien noté), Google (bien noté), Twitter (mauvaise note), Pinterest (mauvaise note), Adobe, Amazon ou encore Netflix (très mauvaise note !) sont passés au peigne fin. En un clin d’œil, vous savez exactement qui sont les plus gros pollueurs de la planète. Reste à diminuer votre consommation de services auprès d’eux.

Signer la pétition Netflix (à défaut d’arrêter les séries)
Parce qu’on souhaite tous diminuer notre impact carbone sans rogner sur nos séries favorites, une pétition pour pousser Netflix à utiliser des énergies renouvelables est en train de circuler. Vous la trouverez sur le site de Greenpeace, juste à côté de son tableau de notation en cliquant ici : http://clickclean-site.netlify.com/france/fr/

Sources  Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie)