Selon John Lichfield dans The independant, la France est un pays qui réclame des «changements», mais en même temps les déteste. Pharmaciens, avocats, pilotes et plombiers sont tous déterminés à résister, sans état d’âme pour les 5 millions de chômeurs et un déficit de 2000 milliards. Focus de l’étranger.
Des pharmaciens malades
Mardi dernier, il ne faisant pas bon de tomber malade en France. Presque toutes les pharmacies étaient closes. Pendant 2 semaines, il n’était pas opportun de voyager en France. Les pilotes d’Air France en grève clouaient au sol la moitié des avions. Il y a aussi les manifestations des notaires, des huissiers de justice, des chauffeurs de taxi et des moniteurs de conduite. Ces métiers sont parmi les plus privilégiés en France et ils ont l’intention de le rester. Le gouvernement français dirigé par les socialistes a annoncé des plans visant à déréglementer, ou au moins à réduire des positions rigides de 37 professions ou métiers – des avocats aux serruriers – à l’abri de l’économie de marché. Depuis plus d’un demi-siècle, les gouvernements successifs ont évité de toucher à ces prés carrés et aux frais élevés qu’ils imposent à la société française.
Des pilotes qui tuent Air France
Toute tentative de modification a été abandonnée devant les protestations telles que celle des pharmaciens. Le gouvernement a laissé entendre qu’il renonçait à supprimer le monopole lucratif des pharmaciens sur la vente de médicaments non remboursées de base comme comme l’aspirine. Peu importe. La grève a lieu. Le différend Air France s’inscrit globalement le même schéma. La grève a été suspendue le dimanche sans accord après deux semaines de perturbations dont la compagnie aérienne sort totalement exsangue. Air France a voulu étendre développer Transavia pour lutter contre la concurrence des compagnies lowcost. Pas loin 1.000 nouveaux emplois sont créés. Les 3800 pilotes d’Air France – qui gagnent 30 % de plus que les pilotes de compagnies low-cost et assurent 30% de vols en moins – persistent dans leur position. Cette grève d’Air France est la plus longue dans l’histoire de la compagnie aérienne.
Des grévistes à 220 000 euros
La France est un pays qui doit changer, mais déteste les changements. Le gouvernement du président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls, l’un des moins populaires dans l’histoire française, est soit mal placé, ou idéalement placé, pour réformer ces métiers et ces professions. Auront-ils le courage de pousser là où d’autres gouvernements rapidement fait marche-arrière? Les signes ne sont pas encourageants. L’ancien ministre Arnaud Montebourg a déclaré que la réforme des 37 métiers ou professions «réglementés» permettrait de dégager 6 Md pour l’économie française, ce qui va dans le sens de la Commission européenne.
0,2 % du PIB sur 10 ans
Les notaires – une caste qui a le monopole des transactions immobilières en France – gagnent en moyenne de 220 000 euros par an, quand les pharmacies ont une rémunération e n moyenne de 100.000 € par an, ce qui est plus les médecins. Dans les deux cas, la profession érige des barrières égoïstes et impose des charges élevées inutiles aux clients. Les 37 activités les plus protégées – y compris aussi les masseurs, les comptables et les plombiers – ont une rentabilité nette moyenne de près de 20 % avant impôt. Deux fois et demie de plus que le reste de l’économie. Un professeur d’économie à l’Université d’Aix-Marseille, Gilbert Cette, dit que la déréglementation des 37 métiers et professions privilégiées ajouterait 0,2 pour cent du PIB français dans chacune des 10 prochaines années.