Les règles du jeu, l’art et la manière de demander une augmentation sont propres à chaque entreprise, au style du manager, au contexte… il n’y a pas a priori de solution standard. Focus sur un mode opératoire qui peut malgré tout vous aider dans cette démarche.
Les approches inefficaces
Il y a celui qui travaille comme un fou et ne demande jamais d’augmentation. Après tout le patron doit deviner, c’est bien connu.
Il y a celui qui a les dents qui rayent le parquet et qui ne voit pas ses points à améliorer. Il talonne constamment son chef qui ne sait plus comment l’éviter.
Il y encore le relationnel qui se concentre sur des objectifs pas du tout prioritaires, fait le travail des autres et attend de la reconnaissance.
L’augmentation est faite de savoir-faire et de faire savoir mais cela ne suffit pas… il y a aussi l’influence, après tout, on est augmenté par rapport aux autres et dans un souci de cohérence. Il faut bien choisir vos alliés et pour vous faire augmenter avoir des arguments tels que :
– réussir avec constance à être performant dans vos objectifs
– réussir au-delà de vos objectifs et le faire savoir régulièrement
– recevoir des retours positifs très régulièrement du chef mais des autres aussi
– prendre plus de responsabilités : un grade de plus ou du terrain en plus
Une augmentation se mérite…
Et tout cela ne fonctionne que si c’est écrit quelque part… les paroles s’envolent très vite en entreprise. Donc faites un travail d’enquête et de suivi, mais pour vous faire augmenter, gardez une trace de ce qui a bien été fait, une trace factuelle, irréfutable, en d’autres termes, des preuves. Notez par exemple ce que votre manager vous a dit minutieusement : lieu, heure…
Faites savoir que votre client a écrit un message positif sur vous par mail en le renvoyant à votre manager : quelqu’un d’autre vous valorise, les points comptent double. Informez-vous de la politique interne RH pratiquée dans votre entreprise, dans certaines l’augmentation est automatisée et cela ne se fait pas de négocier. Informez-vous aussi sur « combien » vous voulez, il est normal d’être augmenté.
Pensez carrière aussi : que ferez vous après ?
Sans être procédurier ou monomaniaque, il s’agit tout simplement de mettre les chances de votre côté… Donc écoutez votre chef, pour savoir ce qu’il attend, deviner ou subodorer ce qu’il ne dit pas, et ménagez-vous ainsi un pas d’avance, répondez mieux à ses besoins, soutenez-le devant les autres, et s’il réussit, il vous répondra plus favorablement quand vous lui demanderez de l’aide.
Pendant l’entretien, concentrez-vous sur votre objectif
Si possible, soyez à l’initiative de l’entretien. Ne demandez pas d’augmentation lors de l’entretien annuel ou tout autre échange. Choisissez un lieu et une heure favorables, il vous faut suffisamment de temps pour ne pas être interrompu ou stressé. Un lieu idéal permet un équilibre de force et un échange détendu.
Concentrez-vous sur votre objectif : votre chef abordera forcément des points positifs ou négatifs qui peuvent vous toucher émotionnellement. Tenez la barre de votre bateau et gardez le cap. Ne parlez pas des autres, restez centré sur vous et votre contribution. Préparez l’entretien comme vous préparez une négociation : ce qui est négociable, ce qui ne l’est pas, les autres avantages que vous pourriez obtenir si l’augmentation est refusée : un coaching, une formation, des primes, etc.
Préparez votre argumentaire : en quoi vous contribuez au succès de l’entreprise, de votre équipe, de vos clients, de votre manager. Et dans tous les cas, évitez de flamber, les relations de travail sont des relations long terme, vous finirez par le regretter plus tard si vous demandez trop ou faites du chantage. En un sens, ce dernier point permet de retrouver un semblant d’humanité.