Une année de break dans votre vie pour voguer vers d’autres horizons, monter une boîte ou faire le point. L’année sabbatique séduit de plus en plus d’actifs en quête de nouvelles réalisations. Zoom sur le congé sabbatique, et les meilleures et les pires raisons de sauter le pas.
Le congé sabbatique suspend contrat de travail et salaire
Le congé sabbatique* est une suspension du contrat de travail durant une période prédéfinie. À l’issue du congé, vous retrouvez votre poste ou un poste équivalent. Sauf mention contraire au sein de l’accord collectif ou accord de branche, il dure minimum 6 mois et maximum 11 mois. Ce délai vous laisse le temps de vous consacrer à votre projet avec la garantie de retrouver votre emploi dans les mêmes conditions.
Pour pouvoir bénéficier d’un congé sabbatique, vous devez justifier d’au moins 6 ans d’activité professionnelle, dont 3 ans (consécutifs ou non) chez le même employeur. Pendant ce congé, le contrat de travail est suspendu, ce qui signifie que vous ne touchez aucun salaire. En revanche, vous bénéficiez des prestations d’assurance invalidité décès, des indemnités journalières et du remboursement des soins en cas de maladie/maternité.
Lecture associée : Ces loisirs qui améliorent votre rendement au travail
Les très bonnes idées pour prendre un congé sabbatique
– Monter votre boîte : le congé sabbatique est régulièrement utilisé pour lancer un projet entrepreneurial, avec la garantie de retrouver son emploi salarié en cas d’échec, et s’apparente dans ce cas au congé pour création d’entreprise.
– Tester un nouveau job : vous pouvez l’utiliser pour découvrir un nouveau métier. Attention, en cas de création d’entreprise ou de signature d’un nouveau contrat de travail pendant le congé sabbatique, vous êtes encore tenu par les obligations de votre employeur initial, notamment l’obligation de loyauté et de non-concurrence.
– Vous former : ce peut être l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences ou connaissances.
– Obtenir un diplôme : au-delà de l’envie de vous former à de nouvelles compétences, l’année sabbatique vous sert à valider un diplôme rêvé, même s’il n’a aucun lien avec vos ambitions professionnelles actuelles.
– Vous impliquer dans une association : vous réalisez une ambition incompatible avec votre quotidien de salarié, comme un voyage caritatif ou une contribution à temps plein pour une cause associative.
– Voyager : faire un tour du monde est une belle raison ! Certains employeurs proposent même de s’impliquer dans le rêve du salarié en sponsorisant une partie du voyage en contrepartie d’un compte-rendu des pays visités, d’une soirée dédiée et jusqu’à la réalisation d’un film sur le grand voyage qui sera diffusé au sein des équipes. Ce type d’initiative nourrit la marque employeur.
– Découvrir un pays et une culture : il y a l’envie du tour du monde pour s’en mettre plein les mirettes de la planète, mais aussi le désir de fouiller un seul pays et sa culture pour en vivre toutes les subtilités. Certains couples mixtes, par exemple, partent une année dans le pays de l’un des deux pour tester le quotidien et voir s’il est possible d’envisager un déménagement au long terme.
– vous consacrer à votre famille ou à un proche : sans perdre de vue vos objectifs de carrière à moyen terme, ce peut être pour élever vos enfants, accompagner un proche malade ou tout simplement vous rapprocher de votre famille pendant un certain temps.
– Prendre du recul et se ressourcer : quelques mois dédiés à l’introspection, à réfléchir à ce que vous voulez dans la vie… Dans ces conditions, pourquoi ne pas coupler l’année sabbatique aux services d’un coach pour accélérer le processus décisionnel ?
En bref, le congé sabbatique laisse le temps de réaliser vos rêves, de tester un nouveau quotidien de vie tout en maintenant un filet de sécurité de pouvoir revenir à votre poste de travail en cas d’insatisfaction.
Lecture associée Changer de job : comment prendre la bonne décision
Les très mauvaises idées pour prendre un congé sabbatique
– Fuir une situation professionnelle difficile, en général à votre retour, rien n’a changé.
– Echapper à l’ennui de votre travail : quand vous revenez, votre travail n’a pas changé, vos collègues et vos hiérarchiques sont les mêmes, mieux vaut faire la différence entre le congé sabbatique dans l’optique de s’introspecter (et prendre des décisions) et le congé sabbatique sans feuille de route précise.
– Partir sans financement de votre projet bouclé : l’année sabbatique vous privant de votre salaire, il vous faut anticiper votre budget et disposer d’une épargne suffisante. Se retrouver à l’autre bout du monde sans un sou peut devenir une mésaventure.
– Partir sans motif : une année sabbatique n’est pas une période de vacances, si vous la prenez ainsi vous risquez un gros blues à votre retour au travail. Pour vivre un « après-congé » avec sérénité, l’année de césure doit être une période pour avancer, un temps de réflexion et d’action à un objectif prédéfini.
Lecture associée Spécial Loisirs : les 10 commandements du week-end pour réussir la semaine suivante
Pourquoi votre employeur peut vous refuser un congé sabbatique
En l’absence de convention ou d’accord collectif, votre demande doit intervenir minimum 3 mois avant la date souhaitée du départ par tout moyen écrit, le mieux étant de faire un courrier avec accusé de réception pour conserver une trace datée en cas de litige. Votre employeur peut refuser en utilisant des arguments prévus par la loi qui varient selon la taille de l’entreprise :
– Dans une entreprise de moins de 300 salariés, si vous ne remplissez pas les conditions ouvrant droit au congé (ancienneté, demande hors délai…) ou s’il estime, après avis du Comité d’Entreprise, que votre départ en congé sabbatique nuirait à la bonne activité de l’entreprise
– Dans une entreprise de plus de 300 salariés, si vous ne remplissez pas les conditions ouvrant droit au congé (ancienneté, demande hors délai…)
* La coutume de prendre un congé sabbatique viendrait du dogme judaïque, le sabbat ou Shabbat, qui veut dire jour de repos hebdomadaire.
Lecture associée Votre patron refuse de vous accorder des congés : quels sont vos droits ?
Conseils pour réintégrer le marché du travail après une interruption de carrière
Revenir sur le marché du travail après une longue période d’absence peut être difficile. Certains recruteurs et employeurs vivent encore avec des a priori négatifs sur celle ou celui qui a fait volontairement un “break” dans son cursus professionnel. Avec le temps passé loin de la vie active, qui a vieilli vos compétences professionnelles, certains hésiteront à recruter. Vous avez peut-être aussi perdu l’habitude de rédiger un CV, de vous présenter et et de bien gérer un d’entretien de recrutement. A vous d’actualiser cette pratique pour vous sentir confiant, qualifié et légitime. Mieux vaut éviter de vous stresser en abordant votre recherche d’emploi pour retrouver votre place dans le monde du travail.
Faites le point de vos aspirations et de vos besoins
Au lieu de vous plonger tout de suite dans les milliers d’annonces des sites Web, prenez le temps de réfléchir à ce que vous voulez, au type de job que vous voudriez occuper, si vous cherchez le même poste que celui que vous occupiez au moment de votre break, ou si vous voulez changer de métier, d’entreprise ou de région…
C’est aussi le moment de faire un point sur vos aspirations et vos exigences financières, les conditions de travail, l’option du télétravail, le temps de travail…
Il s’agit aussi de mener une réflexion sur votre congé sabbatique, sur ce que vous en avez retiré, sur les nouvelles compétences acquises … En fait faites la synthèse et le pitch de ce que vous retirez de cette période, même si vous ne travailliez pas, sur ce que vous allez pouvoir valoriser, en les mentionnant dans votre CV ou en les signalant au cours d’un entretien de recrutement.
Découvrez les nouveautés de votre secteur d’activité
Si vous avez vraiment fait une année sabbatique, les choses évoluant très vite, vous avez intérêt à vous familiariser de nouveau avec les pratiques marché du travail, avec les manières d’aborder les entreprises et les recruteurs. C’est le moment de reprendre contact avec d’anciens collègues pour les informer de votre retour et les sensibiliser sur votre démarche. Ils peuvent vous indiquer des perspectives nouvelles du marché, vous ouvrir des portes, vous mettre sur des pistes d’emploi nouvelles. Tenez-vous au courant en permanence de l’actualité du secteur que vous visez, ce qui vous aidera à étayer vos propos pendant les entretiens de recrutement.
Valorisez votre année sabbatique aux yeux d’un employeur
Si vous vous êtes arrêté de travailler pour faire du bénévolat, même s’il n’est pas lié à votre domaine, mettez en évidence aux yeux d’un recruteur que cette activité régulière vous a habitué à un environnement structuré, au travail en équipe et à la poursuite d’un objectif. Autant d’acquis que le bénévolat vous a apporté, qui en général plaisent aux employeurs. Vous pouvez avoir profité de ce temps intermédiaire pour suivre des cours, une formation qui complètent la palette de vos compétences.
Actualisez vos compétences de candidat à la recherche d’un d’emploi
Depuis votre sortie du marché du travail, tout a évolué, dans le métier que vous pratiquiez mais aussi dans les techniques d’approche des entreprises et des cabinets de recrutement. Renseignez-vous sur ce qui a changé dans votre secteur d’activité, sur les nouveaux acteurs, les pratiques ou encore le jargon du métier qui a pu se moderniser. Si besoin rafraîchissez vos compétences, prenez en compte l’influence des nouvelles technologies, avant de vous lancer dans des entretiens de recrutement afin de les aborder avec le maximum de confiance et de détermination.
Familiarisez-vous avec la recherche d’emploi
Lorsque vous mettez à jour votre CV, optez pour une version fonctionnelle plutôt qu’une version chronologique, cela peut aider à minimiser l’écart dans votre historique d’emploi. Si besoin entraînez-vous à l’entretien, ce qui signifie préparez-vous à répondre aux questions les plus courantes d’un entretien de recrutement. Préparez-vous à bien expliquer vos motivations pour ce break et surtout en quoi cette parenthèse vous a bonifié. Evitez de dire du bien de votre cursus, et mettez en évidence en quoi vos compétences et atouts vont répondre aux besoins d’un employeur.
Comment présenter votre CV après un congé sabbatique
– mieux vaut enlever les mois de vos dates d’emploi et favoriser les années pour rendre les « breaks » moins évidents.
– renoncez au format traditionnel avec une chronologie inversée de votre cursus et optez pour un CV ciblé sur vos compétences, mettant en évidence les projets que vous avez menés et réussis, les compétences et soft keys que vous avez mises en œuvre.
– expliquez le contenu de votre congé sabbatique, sa vocation, votre contribution, votre valeur ajoutée et les acquis que vous en retirez sur le plan de votre comportement et de votre personnalité, et ce qui est transposable dans le poste à pourvoir.
– expliquez comment avec cette activité de bénévole, d’étude, d’humanitaire… vous avez capitalisez de nouvelles connaissances et expériences, qui ont façonné et revigoré vos objectifs de carrière.
– démontrez à l’employeur ou au recruteur comment pendant cette pause vous vous êtes ressourcé, pour aborder maintenant votre carrière avec un enthousiasme renouvelé et une nouvelle perspective.
6 étapes incontournables pour démarrer et réussir un projet
Démarrer votre projet est souvent la partie la plus enthousiasmante, pourtant au-delà de votre motivation, vous gagnerez à définir certaines étapes simples dès le départ pour vous assurer que votre travail sera fait correctement et dans les temps.
1 – Définir votre objectif
Tout d’abord, vous devez décider ce que vous voulez réaliser. Réfléchissez bien à l’objectif du projet, à l’objectif général et aussi à un certain nombre d’objectifs plus petits qui vous mèneront finalement au succès de votre projet. Détaillez bien autant que possible chaque but intermédiaire dans une sorte de cahier des charges de votre projet.
2 – Identifier les partenaires du projet
Toute entreprise requiert la participation de plusieurs acteurs. Identifiez les différents membres de l’équipe interne ou à l’extérieur à impliquer pour réussir, en analysant les forces et les faiblesses par rapport à votre objectif. Comblez le mieux possible vos manques en fonction de vos objectifs avec des compétences sûres.
3 – Définir votre travail
Prenez conscience dès le départ du travail que vous allez devoir fournir pour atteindre l’objectif. Examinez bien l’objectif final et les différents objectifs intermédiaires, et attribuez les tâches aux différents intervenants avec clarté
4 – Élaborer un plan de réalisation
Etablissez un plan qui soit réalisable par tous, et fixez les moyens disponibles pour chacun, veillez à arrêter une date de fin du projet et un délai d’application à chaque sous-objectif.
5 – Déléguer avec pertinence
Il est parfois difficile de déléguer, pourtant cela vous permet de vous concentrer sur ce que vous savez faire le mieux, de travailler plus vite et de profiter à bon escient des compétences de tous les intervenants
6 – Agir et suivre l’avancement du projet
Pendant que vous agissez sur votre domaine attribué, vous devez aussi suivre en continu tout au long du processus son avancement et en lien avec chaque participant du projet. Cela implique de rester en communication ouverte avec chacun pour savoir où il en est et apporter si besoin des corrections.