Défaillances d’entreprises : inflation, consommation en baisse, crise énergétique, instabilité politique… Le contexte économique actuel fragilise nombre d’entreprises. Certaines peinent à maintenir leur équilibre financier et finissent par se trouver en situation de cessation de paiement et de liquidation. Comment se protéger de la vague de défaillances ? En suivant de près son activité et celle de ses partenaires commerciaux grâce à des outils intelligents d’une part, mais aussi en misant sur une culture d’entreprise qui sécurise la trésorerie à tous les niveaux de l’organisation. Démonstration.
Un nombre de défaillances d’entreprises au plus haut
Selon le groupe Altares, entre le 1er juillet et le 30 septembre 2023, près de 11 000 entreprises ont ouvert une procédure de liquidation. En moyenne, depuis le début de l’année, 4 500 entreprises font défaut chaque mois. Certains secteurs souffrent plus que d’autres : le commerce, la restauration, la construction, ou encore l’industrie. Les défaillances de PME-ETI continuent d’augmenter plus vite que celles des TPE. 900 PME-ETI ont défailli au cours du 3ème trimestre 2023, soit 32% de plus qu’il y a un an. Il s’agit même de l’été le plus sinistré depuis 2014.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. L’inflation générale et la faible croissance entraînent un ralentissement de l’activité, les consommateurs étant plus regardants sur leurs dépenses. Les remboursements des prêts garantis par l’État, souscrits pendant la période de Covid, alourdissent les charges des entreprises. Le « quoi qu’il en coûte » est terminé, et l’Urssaf par exemple recommence à assigner les entreprises pour non-paiement des cotisations. En plus d’une situation économique particulièrement morose, nous sommes face à un effet de rattrapage post-Covid pour les entreprises. Nombre d’entre elles voient leur trésorerie mise à mal et finissent par entamer des procédures de liquidation.
Au-delà des entreprises concernées, ce contexte est dangereux pour tout l’écosystème (fournisseurs, clients, partenaires…). Pour se protéger des dommages collatéraux, il faut rester vigilant et miser sur une véritable culture cash pour préserver la trésorerie de l’entreprise !
Développer une culture cash défendue par tous
La trésorerie est l’un des baromètres les plus surveillés par les directions administratives et financières. Assurer le besoin en fonds de roulement de l’entreprise permet en effet de lui garantir une certaine flexibilité et suffisamment de réactivité pour faire face aux perturbations du marché. La trésorerie de l’entreprise doit pouvoir gérer de façon simultanée les achats, les stocks, la facturation, les créances clients, et les éventuels problèmes de recouvrement ou de dettes fournisseurs. Dès lors que la situation économique se tend, la trésorerie peut en subir les conséquences et limiter le champ d’action des dirigeants.
C’est la raison pour laquelle la trésorerie ne doit pas rester une thématique purement administrative et financière. Tous les services de l’entreprise se doivent de la défendre. Intervient alors la notion de « culture cash » : il s’agit de sensibiliser et responsabiliser tous les collaborateurs pour sécuriser collectivement les finances de l’organisation. Cette attention commune est d’autant plus importante dans les périodes d’incertitude économique comme celle que nous traversons actuellement. Différents outils, notamment digitaux, permettent d’assister les décisionnaires dans la gestion financière des entreprises. Ils sont même essentiels dans un contexte où les défaillances d’entreprises se multiplient.
Des outils intelligents pour éviter les défaillances
Pour anticiper les difficultés, il convient de s’appuyer sur des outils de prédiction et d’analyse, dotés de fonctions algorithmiques. Grâce aux données agrégées en leur sein (via les ERP, CRM ou autres bases de données externes), ces outils collaboratifs vont développer une connaissance forte des comportements clients. Dès lors qu’un client habituellement à jour dans le règlement de ses factures va avoir du retard, ils vont l’identifier et envoyer une première alerte. Au-delà de la connaissance fine des différents interlocuteurs, ces plateformes intègrent des informations financières externes issues de différents organismes qui surveillent la solvabilité des entreprises et la santé économique des marchés.
La défaillance d’une entreprise n’intervient pas du jour au lendemain. Elle peut être la conséquence d’une activité en déclin, d’une mauvaise gestion et/ou de facteurs extérieurs qui viennent fragiliser les finances de l’organisation. Les plateformes digitales permettent ainsi de dresser un tableau réaliste du niveau de risque interne, lié à l’historique payeur de l’entreprise, et externe, lié à la santé financière des entreprises de l’écosystème dans lequel elle évolue, grâce à des applications dites de scoring. L’idée n’est pas d’arrêter toute collaboration avec un client qui se trouverait en difficulté, mais bien de l’identifier et de rester vigilant en adaptant sa politique crédit afin d’éviter que les problématiques qu’il rencontre n’aient de répercussion sur votre propre santé financière. Grâce aux informations compilées fournies par les plateformes digitales, les dirigeants disposent d’une vision globale en temps réel de la situation de leur activité, ce qui leur permet de prendre les meilleures décisions pour la pérennité de l’entreprise.
Dans un contexte de tension économique, priorité doit être donnée à la préservation de la trésorerie de l’entreprise. Les outils intelligents représentent une aide précieuse pour identifier les risques et piloter l’activité. Pour protéger l’organisation des dommages collatéraux liés à ces défaillances d’entreprises, ils doivent cependant être associés à un vrai travail de sensibilisation en interne à la culture cash. La santé financière de l’entreprise est l’affaire de tous !
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