De timides utilisateurs des réseaux sociaux
La digitalisation des TPE fait peur à leurs dirigeants, et cela se voit dans certains chiffres. Si 60 % d’entre eux possèdent un site internet pour leur activité, seulement 3 sur 10 sont équipés d’une plateforme de e-commerce, quant aux réseaux sociaux ils ne les fréquentent pas souvent, et s’ils les utilisent c’est comme support publicitaire avec Facebook qui capte 37% parmi eux. Les réseaux sociaux plus orientés vers le domaine professionnel de type Viadeo ou LinkedIn ont bizarrement peu de succès, à peine 2 sur 10 se trouvent sur LinkedIn, 1 sur 2 sur Viadeo, et moins de 1 sur 10 twitte régulièrement. Quand ils ont recours aux réseaux sociaux, c’est pour faire de la publicité, de la veille concurrentielle, prospecter, obtenir une recommandation ou encore recruter un collaborateur.
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Des réticences sur le paiement en ligne
La mue digitale se fait lentement au fur et à mesure de l’évolution des mentalités, particulièrement quand cela concerne l’argent et qu’ils doivent procéder à des paiements. S’ils se servent en majorité des services en ligne pour gérer leurs comptes, seul 1 sur 10 reconnait avoir téléchargé une application qui l’aide à gérer son entreprise. D’une manière générale la dématérialisation des moyens de paiement ne les inspire pas puisqu’ils privilégient l’utilisation du chèque ou du virement pour payer leurs fournisseurs.
Cette mutation digitale va prendre du temps comme le fait remarquer Pierre‐François Brézès, Vice‐Président et Directeur Général de l’activité Global Commercial Payments chez American Express France (112 millions de cartes en circulation pour 1 023 milliards de dollars de dépenses dans le monde), qui met place des outils de gestion dématérialisée pour les dirigeants de TPE : « Voici plusieurs années que l’on entend parler de la révolution digitale dans les entreprises. Ce phénomène s’avère beaucoup complexe que l’on se l’imagine quand il s’agit de lui donner une existence concrète. Cela est particulièrement vrai dans les petites entreprises dans lesquelles, la mutation digitale est quasi entièrement portée par le patron. »
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Pourquoi la digitalisation fait encore peur
Il est vrai que la digitalisation bouleverse l’ensemble des pratiques et la façon de fonctionner du patron d’une TPE. Elle lui demande de réfléchir sur son organisation personnelle et celle de son activité, et sur l’investissement que cela implique. Une démarche qui s’inscrit dans la durée sur le moyen terme pour un dirigeant qui agit beaucoup au quotidien, cela peut complètement changer son activité, exiger de sa part une nouvelle organisation, et une répartition nouvelles des rôles avec ses collaborateurs. Un bouleversement qui anéantit souvent l’envie de se moderniser en se digitalisant. D’autant plus que le retour sur investissement est difficile à mesurer, surtout pour le dirigeant d’une TPE, déjà peu à l’aise avec les outils digitaux, qui fait déjà beacoup d’efforts et souvent de sacrifices pour la pérennité de son entreprise. En fait dans une TPE, c’est finalement le manque de compétence, la méconnaissance des technologies souvent perçues comme complexe, la difficulté à anticiper et à gérer le changement qui explique la lenteur de cette mue digitale des TPE.
*Une étude réalisée par Opinion Way par téléphone entre 26/2 et le 1/03 2016 à partir d’un échantillon de 506 patrons de TPE représentatifs des TPE françaises, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille d’entreprises et de secteur d’activité, après stratification par région d’implantation.
**Une TPE ou micro-entreprise, acronyme de « très petites entreprises » a un nombre de salariés égal ou inférieur à 10, réalise un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros. Les micro-entreprises représentent plus 90 % de la totalité des entreprises, avec en moyenne un salarié. Elles constituent une sous catégories des PME (de 10 à 250 salariés), distinctes des entreprises de taille intermédiaire ou ETI (de 251 à 50001), et des grandes entreprises (+ de 5 000 salariés).
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