Egalité femmes-hommes en entreprise : obstacles et leviers d’action. L’égalité femmes-hommes en entreprise est encore loin d’être une réalité : en 2024, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 13,9 %, à temps de travail égal (Insee).

Pourtant, les initiatives se multiplient : index d’égalité, formations sur les biais inconscients, quotas dans les conseils d’administration… Autant de mesures qui témoignent d’une volonté de faire bouger les lignes. Certaines entreprises commencent même à adopter des stratégies plus inclusives qui portent leurs fruits.

Mais alors, pourquoi l’égalité réelle peine-t-elle à s’imposer dans les faits ? Quels sont les freins encore en place, et surtout, quelles actions permettent d’accélérer une transformation durable ?

Egalité femmes-hommes en entreprise : des stéréotypes de genre tenaces

Les stéréotypes de genre influencent l’orientation scolaire, limitant l’accès des filles aux filières scientifiques et techniques, pourtant parmi les plus porteuses, et celui des garçons à d’autres domaines comme le social. En 2023, les filles représentaient moins de 30 % des étudiant(e)s dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) en Europe (World Economic Forum). Ce conditionnement initial affecte non seulement leurs choix de carrière, mais aussi leur développement personnel, les amenant à se censurer elles-mêmes.

Dans le monde du travail, ces stéréotypes persistent. Perçues comme moins aptes à la prise de décision ou à la négociation, les femmes sont souvent cantonnées à des rôles de soutien. En 2024, elles occupent seulement 38 % des postes décisionnaires, et ce chiffre chute à 28 % dans les instances dirigeantes des entreprises du CAC 40 (baromètre Women in Business). L’absence de modèles féminins dans ces postes renforce ces inégalités et freine l’ambition et la progression des femmes, perpétuant ainsi ces stéréotypes dans la hiérarchie des entreprises.

Des biais inconscients qui pèsent sur les carrières

Les stéréotypes de genre engendrent des biais inconscients, qui influencent notamment les processus de recrutement, d’évaluation et de promotion. Selon une étude de McKinsey (2023), à compétences égales, les hommes ont 21 % plus de chances d’être promus que les femmes. Cette réalité est aggravée par le phénomène d’auto-censure : convaincues de ne pas correspondre aux attentes, elles hésitent à postuler pour des postes de leadership, ce qui renforce leur sous-représentation.

Le biais d’affinité joue également un rôle important. Les managers, souvent masculins, ont tendance à promouvoir des profils qui leur ressemblent, renforçant le cercle vicieux d’exclusion des femmes des postes à responsabilité.

Les obligations légales : nécessaires mais insuffisantes

Les mesures législatives, comme l’index d’égalité ou les quotas dans les conseils d’administration, sont un premier pas essentiel, mais ne suffisent pas à provoquer un changement structurel. Elles sont souvent perçues comme des contraintes plutôt que comme des leviers de transformation.

Ces obligations ont certes permis des avancées visibles et encourageantes : la loi Copé-Zimmermann, qui impose un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration d’ici 2026, a porté ses fruits, car le seuil est atteint dans la majorité des entreprises du CAC 40. Cependant, cette évolution n’est pas toujours suivie d’un impact direct sur la parité dans les postes exécutifs ou opérationnels. Le manque de femmes aux postes de direction reste une réalité : en 2023, les femmes occupent seulement 19 % des postes de direction générale dans ces mêmes entreprises (Institut Montaigne).

Quelles solutions pour une transformation réelle et durable ?

Pour qu’une égalité durable s’instaure, il est crucial d’intégrer une véritable stratégie DEI (Diversité, Équité et Inclusion). Une telle stratégie doit être portée par la direction et s’appliquer à tous les niveaux de l’entreprise. Elle permet de mettre en place des actions cohérentes et systématiques pour réduire les inégalités.

Former et sensibiliser à grande échelle : intégrer une formation sur les biais inconscients dans tous les processus RH permet d’améliorer l’objectivité des décisions. Certaines entreprises, comme L’Oréal, ont déjà mis en place des formations obligatoires pour leurs managers, avec des résultats concrets.

Expérimenter des modes de travail plus inclusifs : Le télétravail et la flexibilité des horaires permettent de mieux concilier vie professionnelle et personnelle, et allègent ainsi la charge mentale liée à la parentalité et aux tâches domestiques. Cette flexibilité est souvent perçue positivement et contribue à une meilleure rétention des talents.

Encourager le mentoring: Le mentoring est un levier efficace pour favoriser l’égalité des chances. Des entreprises comme BNP Paribas ont mis en place leurs propres programmes, qui ont permis une augmentation des promotions féminines, renforçant ainsi la parité dans les hauts postes.

Instaurer une transparence salariale et des critères de promotion clairs : la transparence salariale et des critères de promotion bien définis sont essentiels pour garantir l’égalité. Des entreprises pionnières, comme Salesforce, ont mis en place des audits de rémunération réguliers, permettant de corriger les écarts et d’assurer une plus grande équité.

Bien que l’égalité femmes-hommes en entreprise progresse, des obstacles demeurent. Les mesures législatives sont un bon début, mais une véritable stratégie DEI et des actions concrètes sont nécessaires pour enfin accélérer le changement. L’avenir de l’égalité passera par un engagement collectif, où chaque entreprise pourra jouer un rôle clé dans cette transformation !
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