La crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine sont au cœur de l’actualité de ces dernières semaines. Les sensations de stress relatifs à la vie personnelle ou professionnelle sont donc des sujets omniprésents dans l’esprit des chefs d’entreprise, des professionnels des RH et des collaborateurs. La question de savoir comment promouvoir les ressources en matière de santé mentale et de bien-être se pose plus que jamais aujourd’hui. Ainsi, il paraît essentiel d’aborder un facteur qui pourrait affecter de nombreux collaborateurs à travers le monde, à savoir l’épuisement professionnel, aussi appelé « burnout ». Si l’épuisement professionnel existait déjà avant l’apparition de la pandémie, que l’on travaille à domicile ou au bureau, il a été intensifié par les effets de celle-ci.
L’épuisement professionnel est dommageable pour les collaborateurs et pour l’organisation dans laquelle ils travaillent. Les symptômes de l’épuisement professionnel affectent inévitablement la personne qui en est atteinte, mais aussi les autres membres de son équipe, qui pourraient avoir du mal à atteindre le niveau et les standards de travail qu’ils se sont engagés à respecter.
Des initiatives pour prévenir l’épuisement professionnel des salariés
Malgré l’augmentation du nombre de cas d’épuisements professionnels, il n’y a jamais eu de moment où les organisations ont investi plus de temps et de réflexion stratégique dans leurs politiques en matière de santé mentale et de bien-être que depuis le début de la pandémie.
Dans notre récente enquête auprès des Top Employers certifiés en 2022, nous avons constaté que la quasi-totalité (95 %) d’entre eux considéraient le bien-être comme un impératif commercial clé et prenaient des mesures pour que cette prise de conscience se fasse sentir au sein de leur organisation. 92 % des Top Employers communiquent systématiquement sur leurs programmes de bien-être, 84 % d’entre eux impliquent leurs cadres supérieurs dans ces programmes de bien-être et 88 % d’entre eux mettent en place des initiatives de sensibilisation au bien-être émotionnel.
L’accent mis sur la sensibilisation aux programmes de santé mentale et de bien-être est le point de départ de la création d’un environnement de travail qui s’efforce activement de répondre aux besoins de santé émotionnelle de ses collaborateurs. Cependant, pour que les organisations s’approprient la création d’un environnement de travail sain, positif et réduisant le stress, qui permette aux collaborateurs d’accomplir efficacement leurs tâches quotidiennes, il est nécessaire d’aller plus loin. Voici trois propositions de stratégies préventives, parmi les nombreuses pratiques utilisées par les Top Employers dans leurs programmes de bien-être :
– 76 % proposent des journées santé à leurs collaborateurs,
– 84 % proposent des programmes de développement personnel et de prise de conscience de soi,
– 76 % proposent des programmes de pleine conscience et de méditation.
Si ces initiatives mises en place par de nombreux Top Employers donnent la priorité au bien-être de leurs collaborateurs, ces pratiques sont-elles suffisantes pour combattre la question complexe de l’épuisement professionnel ? À bien des égards, ces pratiques générales contribuent à créer un climat d’empathie et un environnement de travail où les collaborateurs ont le sentiment de ne pas être submergés par les jugements.
L’épuisement professionnel est, malheureusement, une conséquence du stress sur le lieu de travail et peut être difficile à repérer par les dirigeants et les managers au sein de leurs équipes. Il est donc primordial pour les dirigeants de prendre conscience de la nécessité de mettre en place des mesures pour favoriser leurs pratiques de bien-être afin de répondre aux besoins des collaborateurs lorsque cela est nécessaire. Ce travail va au-delà de la simple sensibilisation et dépend plutôt d’une culture managériale sensible aux efforts de bien-être et de santé mentale. Il n’y a pas qu’une seule façon de prévenir l’épuisement professionnel. Il s’agit plutôt d’un parcours prudent et réfléchi qui est mieux exécuté dans le cadre d’un effort conjoint entre les dirigeants et leurs collaborateurs.