Il y a, au 30 juin 2013, plus de femmes au sein des conseils d’administration des sociétés cotées sur Euronext Paris que les années précédentes, mais on peut mieux faire ! Tel est constat que tirent Marie-Ange Andrieux et Françoise Berthon, co-présidentes de l’Association des femmes diplômées d’expertise comptable administrateurs (Afeca) à l’issue d’une étude menée sur le sujet par le cabinet Gouvernance & Structures. Pour que les 440 sociétés cotées analysées atteignent les seuils fixés par la loi Copé-Zimmermann de 2011 (20% de femmes dans les conseils d’administration en 2014, 40% en 2017), il reste 180 postes à pourvoir d’ici fin 2014 et 648 d’ici à 2017, notent les deux co-présidentes.
Beaucoup d’efforts à faire dans les “mid & small caps”
De fait, ce sont dans les “mid caps” (sociétés dont la capitalisation boursière est comprise entre 150 millions et 1 milliard d’euros) et les “small caps” (sociétés dont la capitalisation est inférieure à 150 millions d’euros) que les femmes sont les moins bien représentées au sein des conseils d’administration, souligne l’étude de Gouvernance & Structures. Sur l’échantillon étudié, ce sont en majorité (à 81%) ces catégories d’entreprises qui n’ont pas encore atteint le seuil de 20% de femmes fixé pour la fin de 2014.
A plus long terme, l’objectif du deuxième seuil de 40% d’ici 2017 repose à 63% sur ces mêmes “mid et small caps” contre seulement 25% dans les “big caps” et 12% pour les entreprises du CAC40. Il faut ajouter aussi dans ces calculs les sociétés non cotées également incluses dans le périmètre de la loi (quand elles ont plus de 500 personnes et plus de 50 millions de chiffre d’affaires ou de total de bilan). Toutefois, globalement, le taux de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées en France après les assemblées générales 2013 (23,4%) est une “moyenne encourageante”, estiment les deux co-présidentes de l’Afeca, même si ce taux cache, en réalité, de nombreuses disparités.
Nouveaux profils recherchés
Pour les dirigeantes de l’Afeca , il n’y a pas que les chiffres qui comptent : il s’agit aussi de considérer les quotas comme une opportunité pour le conseil d’administration de diversifier sa composition en intégrant de nouvelles compétences et expériences (RSE, RH, communication, ventes ou marketing…). L’étude de Gouvernance & Structures montre qu’environ trois quarts (sauf small caps à 66%) des administratrices restent concentrées sur les fonctions de dirigeantes essentiellement (une sur deux d’entre elles) et de spécialistes de la finance et de l’économie (1 sur 3), malgré une évolution encore timide vers d’autres domaines.
Pour atteindre ces objectifs, l’Afeca mise sur la force des réseaux. C’est pourquoi l’association est membre affilié d’Ecoda (European Confederation of Directors’ Association) et membre fondateur d’EWoB (European Women on Boards). Au niveau français, un colloque intitulé « Femmes administrateurs : mode d’emploi », est organisé demain par la Fédération Femmes Administrateurs, présidée par Agnès Bricard sous le haut patronage de Marie-Jo Zimmermann, députée de la Moselle. Pour voir le programme, cliquez ici.