C’est déjà la quatrième édition de ce palmarès. Et le but n’est toujours pas atteint. Alors que la loi du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle fixait un objectif de 40% de femmes en 2017 dans les conseils d’administration et de surveillance des sociétés cotées en bourse (indice SBF 120), on atteint aujourd’hui une moyenne de 38 %.
Une progression de 11,8 points par rapport à 2015
Insuffisant mais tout n’est pas noir. « La France enregistre une progression de la présence des femmes de 4,7 points depuis 2015 et se maintient en tête des pays européens en matière de féminisation de ses instances dirigeantes », a souligné le Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes par le biais d’un communiqué. Par rapport à 2013, année du premier palmarès, la progression est même de 11,8 points.
Mais qui arrive en tête de ce classement établi par le cabinet Ethics and Board et voulu en 2013 par Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des droits des femmes pour : « mettre en lumière l’ampleur du déséquilibre femmes-hommes dans la gouvernance des entreprises, valoriser les entreprises qui ont pris le sujet à bras le corps pour avancer, inciter les autres à s’en saisir » ?
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Gecina succède à Orange et Sodexo
Après l’opérateur télécom Orange en 2013, c’est le leader mondial des services de qualité de vie Sodexo qui avait été primé en 2014 et en 2015. Rappelons que son Pdg est une femme, Sophie Bellon, et qu’elle fut la première en mars 2016 à diriger un groupe du Cac 40. Cette année, l’entreprise recule à la 5e place, détrônée par la société foncière Gecina connue jusqu’à présent par les seuls spécialistes de l’immobilier. Parité au Conseil d’administration (CA) (5 femmes et 5 hommes), parité dans les comités du Conseil, le groupe « Bien plus que des mètres carrés », donne une belle place aux femmes.
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Sophie Bellon, chez Sodexo… et L’Oréal
Le podium est complété par CNP Assurances et Engie, ex GDF Suez Dolce Vita dont l’ex-directrice financière Isabelle Kocher, est arrivée à la direction générale cet été. Enfin, à la 4e place, on retrouve le géant des cosmétiques L’Oréal qui présente un CA quasi paritaire (7 femmes et 8 hommes), dans lequel figure… Sophie Bellon, la patronne de Sodexo.
Ce palmarès attribue aux 120 plus grandes entreprises françaises des points en fonction de différents critères portant principalement sur la féminisation de leurs instances dirigeantes. La prise en compte d’objectifs de mixité dans la rémunération des dirigeants et l’existence de réseaux de femmes dans les entreprises pèsent également dans leur score.
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Il manque 91 femmes
La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol, qui a remis les prix aux cinq premiers lauréats, a félicité les entreprises pour les progrès accomplis, tout en suggérant que « cette féminisation au plus haut niveau devait s’accompagner de bonnes pratiques à tous les échelons ». Pour atteindre la barre symbolique de 40 % de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des sociétés cotées, il faudra néanmoins encore recruter 91 femmes d’ici 2017. Un défi difficile à relever. Les sanctions (annulation des nominations et non-versement des jetons de présence) pourraient tomber.
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