Des projets planifiés sur 2 années sans personnel qualifié à la clé
Premier constat criant : certains métiers du numérique manquent de personnel qualifié (par exemple, lorsqu’une entreprise recherche un développeur sachant maîtriser un langage informatique particulier). L’absence de personnes qualifiées pour une mission donnée touche aujourd’hui 17 % des dirigeants interrogés (sondage Manpower Group). Ce phénomène n’est pas nouveau, Manpower réalise d’ailleurs cette même étude depuis 10 ans, pour des réponses globalement identiques, même si, cette année, visiblement, la pénurie tend à s’accélérer.
Au niveau mondial, le sondage réalisé par la société Brocade fait le même constat. De nombreux dirigeants interrogés ont fait part de leur inquiétude à se voir planifier leurs projets dédiés à la digitalisation pour les deux années à venir alors même que leurs plans de recrutement ne dépassaient pas l’année en cours ! Les technologies informatiques étant sans cesse en mouvement et la main d’œuvre se faisant rare, les entreprises se retrouvent coincées en plein développement de leur projet.
53 % des dirigeants prêts à financer eux-mêmes les formations
Pour suivre ce tempo effréné de la digitalisation, la solution évoquée par les sondés est évidemment la formation. Outre les initiatives publiques ou issues des grands groupes – comme la création, en France, de la grande école du numérique ou de l’École 42 de Xavier Niel – notez que 53 % des employeurs interrogés par Manpower Group sont prêts à offrir des formations à leurs salariés, pour développer les compétences et connaissances en interne. Ils n’étaient que 20 % en 2015 à proposer de mettre la main à la pâte. La volonté est là ; restent les freins évoqués par les dirigeants pour justifier leur inaction, comme le manque de temps et de moyens dédiés à la formation ou encore la difficulté d’identifier avec précision les compétences à acquérir (donc les formations à financer).
Malgré ce constat pessimiste, la France semble moins concernée par la pénurie digitale. Nos dirigeants nationaux ne sont que 23 % à rencontrer des difficultés pour recruter leur personnel dédié à l’informatique et au digital, contre 40 % en moyenne dans les autres pays du monde. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Cette donnée peut aussi bien révéler une situation plus confortable pour la France qu’un certain retard dans la course à la digitalisation de nos entreprises par rapport au reste du monde. Une chose est sûre, les compétences d’aujourd’hui seront insuffisantes pour répondre aux exigences technologiques de demain.
Pour son étude, Brocade a interrogé 630 responsables informatiques aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Australie et à Singapour.