En ces temps incertains, chacun se demande comment faire pour ne pas subir de plein fouet l’inflation. Des entreprises commencent à envisager des primes ou des augmentations pour aider leurs collaborateurs. D’autres n’ont pas cette chance et tentent de trouver des alternatives pour mieux gagner leur vie. Cette situation remet à l’ordre du jour la question du salaire qui a toujours été considéré, pour une majorité de Français, comme le premier facteur de motivation.[1] S’il est à ce point important, c’est qu’il est perçu comme l’une des clés permettant d’être plus heureux dans sa vie privée. Et si nous l’appréhendions autrement ? S’il ne fallait pas viser simplement d’être heureux au travail ? Gagner plus devient alors le moyen de redevenir acteur de son parcours professionnel et un véritable levier d’épanouissement.
Fuir la passivité et miser sur la proactivité
Gagner plus n’est pas quelque chose qui va de soi. La question qui se pose généralement est la suivante : comment accéder à un poste avec un niveau de qualification plus élevé afin d’être mieux rémunéré ? A l’instar de l’aide-soignante qui veut devenir infirmière ou le serveur chef de salle… Il existe plusieurs pistes, la première étant de miser sur la mobilité interne qui passera par la formation. L’employeur sera en effet plus enclin à accepter de revoir le salaire à la hausse dès lors que le collaborateur propose de lui apporter quelque chose en plus. Dans tous les cas, la montée en compétence est un atout car elle ouvre de nouvelles portes. Autre stratégie : la négociation dans les règles de l’art. L’objectif est de construire une évolution professionnelle avec son interlocuteur. Il ne s’agit donc pas de demander une augmentation pour une augmentation, mais bien de viser une relation gagnant-gagnant avec son employeur, d’autant plus qu’un rapport de force n’est jamais bénéfique sur le long terme. Aller voir son manager et lui demander quoi faire pour gagner plus est une approche efficace qui met en lumière le degré d’implication. Toutefois, il est préférable de s’interroger en amont de l’entretien sur les nouvelles tâches dans lesquelles on est prêt à s’investir, pour montrer que l’on regarde au-delà de ce qui est déjà fait. Cela permet de déterminer le montant de l’augmentation souhaité, d’évaluer notre attachement à l’entreprise et le degré d’urgence. Il s’avère cependant parfois impossible d’évoluer à l’intérieur de son métier. C’est le moment d’envisager une reconversion professionnelle. Le secteur de l’industrie est une option à laquelle les Français ne pensent pas assez. Mais cela ne veut pas forcément dire changer de domaine. Un vendeur peut viser une boutique plus haut de gamme ou le conseil en image par exemple. Enfin, si aucune de ces propositions ne fonctionne, il reste la voie entrepreneuriale qui offre à terme la possibilité de gagner plus, à condition d’accepter certaines concessions : consacrer plus de temps, plus d’énergie et éventuellement de l’argent au début. Ce choix apporte par ailleurs d’autres satisfactions et peut répondre à des enjeux personnels.
Une démarche gratifiante et salutaire
Il est prouvé qu’une rémunération jugée insuffisante influe sur la motivation d’une personne.[2] Elle sera de moins en moins productive et son état d’esprit va progressivement changer, pouvant conduire, au mieux à une démission, au pire à une dépression. Associé à une reconnaissance du travail effectué, gagner plus va aider à se sentir mieux et valorisé. Allant généralement de pair avec une montée en qualification, cela accroît la confiance en soi et favorise l’épanouissement personnel. S’autoriser à avoir une telle approche permet de mener une réflexion sur ses attentes profondes, savoir ce que l’on veut ou pas, influençant notre rapport au travail : l’objectif est d’être également heureux dans le métier exercé. Ainsi, travailler plus ne sera plus vécu comme une corvée et aura un impact positif sur le salaire. Il faut se détacher de l’idée reçue actuelle et paradoxale qu’il est possible de gagner plus en travaillant moins. En s’intéressant à la question de notre rémunération, c’est le lien avec le monde du travail que l’on réinterroge et avec ce qu’il offre de plus fondamental : l’autonomie, l’indépendance et une forme de liberté. Ces notions sont constitutives d’un socle qui aidera à affronter les problèmes qui peuvent se présenter au cours de l’existence. Enfin, gagner plus va permettre de se fixer des objectifs personnels et d’ouvrir le champ des possibles.
Une étude révèle que plus vous gagnez d’argent, plus vous êtes heureux. En collectant des données à partir de 1 725 994 rapports de bien-être vécu par 33 391 adultes en âge de travailler et employés vivant aux États-Unis, le scientifique américain Matthew A. Killingsworth connu pour ses recherches sur la nature et les causes du bonheur humain a constaté que la relation entre les niveaux de revenu et de bonheur était assez linéaire, à la fois en termes de bien-être vécu et de satisfaction dans la vie.[3]
Gagner plus dépasse donc l’aspect purement financier, il touche à la dignité d’une personne et à son bonheur. Le moment venu, il faut se demander s’il n’est pas temps de franchir une nouvelle étape et quelle direction choisir pour finalement satisfaire des attentes plus personnelles.