L’ascension de l’Intelligence Artificielle, certainement l’économie de l’attention…Depuis quelques années, nous assistons à un engouement général pour une nouvelle puissance : l’intelligence artificielle (IA). Avec sa structure complexe de synapses et de réseaux conducteurs, l’IA est capable de traiter de manière automatisée une multitude d’actions. Loin d’être simplement une terminologie marketing, l’IA représente une combinaison innovante, une nouvelle forme d’algorithmique soutenue par une puissance de calcul impressionnante.

Entreprises et chercheurs ne jurent que par elle, tant les perspectives qu’elle offre sont vastes dans des domaines variés tels que le transport, la santé, les finances et le secteur militaire, bref, la liste s’avère trop longue à dérouler. L’IA est devenue, au cours des dernières décennies, un enjeu économique majeur dans une compétition féroce à l’échelle mondiale.

D’un côté, les États mobilisent des moyens considérables pour maintenir leurs positions hégémoniques dans ce cyberespace. La Chine, par exemple, ambitionne de devenir le leader mondial incontesté de l’IA d’ici 2030. Le Canada, quant à lui, met en place des programmes de soutien pour les entreprises et les laboratoires de recherche grâce à des fonds publics.

La Russie n’est pas restée en retrait. Elle souhaite rattraper son retard dans le secteur technologique et devenir un acteur majeur, comme l’a déclaré Vladimir Poutine. Sur cette même voie, d’autres chefs d’État emboîtent le pas, à l’instar d’Emmanuel Macron, qui souligne que « ce secteur est un axe majeur du développement en matière d’innovation ». D’autres pays, comme les Émirats Arabes Unis, ont même créé un ministère de l’Intelligence Artificielle.

D’un autre côté, les avis divergent parmi les grands patrons des géants du net. Certains, comme Elon Musk, ont exprimé des inquiétudes en affirmant que « la supériorité en IA des États pourrait être à l’origine d’un conflit mondial » en 2017. En revanche, d’autres, comme le fondateur de Facebook, y voient une formidable opportunité d’affaires et une multitude de nouvelles possibilités pour la société.

Concurrence sans fin

Au-delà des avis confus, il est crucial de remettre en question la notion même d’IA pour mieux comprendre cette discipline émergente. L’IA se caractérise par la capacité de reproduire des comportements de manière artificielle, soutenue par des codes binaires. Cette simulation a profondément transformé non seulement le paysage des technologies moderne mais aussi de l’économie mondiale.

En effet, un nouvel âge économique se construit sur l’interconnexion globale, comme l’a prédit Marshall McLuhan en 1990. Cette interconnexion est renforcée par les progrès des technologies de l’information et de la communication (TIC), tels qu’annoncés par James Burkhart dans son livre « The Management Revolution », qui met en lumière la capacité de comparer instantanément toutes choses avec toute autres à proximité ou à n’importe quel point du globe avec une vitesse incomparable.

Aujourd’hui, l’enjeu consistant à embrasser l’intégralité des secteurs, qu’il s’agisse des transports, de l’électricité, du commerce, des finances ou de la santé, afin d’en à voir une parfaite et complète intelligence.
Toutefois, nous assistons à une multiplication des ambitions de domination concernant la mise en place de systèmes de collecte et de stockage des données. Ces systèmes représentent un nouveau terrain de lutte économique en constante émergence, fondé sur des calculs comparatifs destinés à maintenir une concurrence continue et à en tirer le meilleur profit.

Ce nouvel âge de la concurrence ne s’oppose plus seulement aux entreprises, mais place également les individus en compétition les uns avec les autres, dans un processus de comparatologie intégrale. Dans un environnement qui réduit chacun de nous à une simple unité de “like”, souligne Éric Sadin. Il s’agit de satisfaire une violence symbolique extrême des intérêts particuliers. « C’est l’équivalence qui devient alors un fétiche ».

Jusqu’où cela nous mène-t-il ?

Les grandes entreprises technologiques, ou Big Tech, ne bouleversent pas seulement le monde économique ; elles exercent également une influence politique considérable et participe de près de redéfinir la structuration sociale dans un espace géographique.

Ils sont aussi, montrés du doigt comme agents perturbateurs, injectant leur vision du monde à travers leurs plateformes, tout en dominant l’espace public grâce au micro-ciblage, sous couvert de liberté d’expression. L’exemple de la bataille entre Elon Musk et Sam Altman illustre ces tensions, tout comme le scandale de Cambridge Analytica, qui a mis en lumière la force de la manipulation sur les réseaux sociaux au cours de l’exercice de la démocratie.

En somme, chaque utilisateur devient ainsi une ressource particulière pour alimenter des algorithmes de manipulation à l’échelle cognitive, souvent sans en être conscient.

Sans prétendre jouer le rôle d’annonceur d’alerte ou d’amplificateur de paranoïa, il est coutume et judicieux de sensibiliser à cette intrusion brutale et de souligné le côté obscure (non déclarer) de l’IA, menaçant l’espace cognitif humaine, et parfois destructeurs de la carte mentale de chaque individu.

L’attention, bien qu’ancienne dans ses concepts (médias, publicité, radio, etc.), prend une nouvelle ampleur avec l’amplification générée par l’IA. Dans cette dynamique, l’IA joue un double rôle, tant en facilitant des services variés qu’en reliant ces systèmes dans un cadre de contrôle et de domestication des utilisateurs. À la croisée de ces deux usages, l’IA se positionne comme un acteur central.

Prenant en compte de ce phénomène dans l’économie de la captologie, la question fondamentale reste : comment réagir face à ces menaces qui obscurcissent l’avenir de l’IA ?

Vers une responsabilité partagée

En cherchant à être équitable dans nos arguments, il convient de souligner que l’idée fondamentale de chaque révolution technologique, en particulier numérique, est essentiellement économique, semblable à ce qu’a été l’évolution de la machine à vapeur, l’électricité, etc..

Malheureusement, ce prétexte économique n’est pas d’actualité. Cette nouvelle évolution numérique a été conçue et pensée pour maximiser le temps d’utilisation, au point que les symptômes de manque se manifestent dès qu’elle est absente ou temporairement interrompue.

L’ensemble de ces outils est conçu pour cibler n’importe quel utilisateur, indépendamment de son lieu, de sa culture ou de son origine. Cela s’inscrit dans une logique de personnalisation de masse et de servitude volontaire, induite par le phénomène de l’addiction de premier niveau.

Grâce à la puissance algorithmique fournie par l’IA, de nouvelles règles d’enfermement des utilisateurs dans des espaces virtuels incitant les utilisateurs à produire toujours plus de données personnelles.

Dans ce virage troublant, piloté par des systèmes se présentant comme des « les sauveurs du monde » et les « facilitateurs de la vie quotidienne », nous faisons face à une inquiétude intime d’être observés par autrui. Et avec une naïveté inconsciente, nous nous en prenons aux États, sans saisir que le maillon faible dans la collecte des données est l’individu, désigné sous le terme d'”internaute”.

Peut-on faire quelque chose ?

Aujourd’hui, faire face à ce phénomène troublant est loin de correspondre à la prétendre promesse de la création de richesse et à l’accès aux opportunités des affaires, dont nous ignorons encore les conséquences sur notre société. Au cœur de ces enjeux de puissance entre les Big Tech et leurs partenaires, il est crucial de rappeler le rôle des États dans la régulation de ces pratiques, afin d’instaurer une éthique responsable. Cela nécessite un débat politique et une citoyenneté responsable, non seulement à un niveau individuel, mais aussi en interpellant les acteurs prives et étatiques (Institutions, entreprises, Big Tech, etc.). Réfléchir à renouveler le discours de prévention, promouvoir la santé publique face à l’addiction et surtout veiller à élaboration d’une politique de protection de l’attention, pourrait être un bon point de départ ! L’ascension de l’Intelligence Artificielle/L’ascension de l’Intelligence Artificielle

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Ahmed Laftimi, Digital-BPM & e-Gov Advisor | E-Reputation Branding™
A travers plusieurs années d’expériences dans l’environnement du digital et lors de ses déplacements à l’étranger, il cumule une profonde connaissance des enjeux et des contraintes pour aider les acteurs chargés des SI/Ntic à relever les défis et à mieux réussir la transformation digitale de leurs organismes. Aller au-delà du quotidien, une nouvelle passion, s’installe dans l’horizon de mes activités, pour accompagner les dirigeants et les managers à définir la communication digitale appropriée et reprendre le contrôle de leur identité numérique tant professionnelle que personnelle. Membres et Représentant du CMRPI en France ( Centre Marocain de Recherche Polytechnique et d'innovation) Ses domaines de compétences : Conseil en Stratégie Digitale et Organisation SI, Conception et Réingénierie des processus métier, Analyse et Évaluation des risques, Conseil et Conception des Plan de Continuité d’Activité, Accompagnement et conduite du changement