L’assurance en quête de renouveau. Une transformation particulièrement rapide s’opère actuellement sur le secteur de l’assurance, en raison des innovations technologiques récentes, de la montée en puissance des assurtechs et de l’intensification des exigences réglementaires. Alors que les infrastructures existantes, souvent vieillissantes, entravent les progrès, les assureurs doivent se réinventer pour rester compétitifs et attirer les jeunes talents. Ainsi, adopter des systèmes modernes, ouverts et flexibles, devient une nécessité pour assurer leur pérennité.
L’obsolescence technologique : un obstacle à surmonter pour innover et attirer de nouveaux talents
L’obsolescence des systèmes informatiques est l’un des défis majeurs du secteur. En effet, de nombreuses compagnies d’assurance s’appuient encore sur de vieilles technologies comme le COBOL, qui limitent les capacités d’innovation et diminuent l’attractivité du secteur auprès des jeunes talents, qui préfèrent plutôt évoluer dans des environnements technologiques modernes et stimulants.
Convaincre les jeunes professionnels d’apprendre le COBOL pour maintenir ces plateformes obsolètes s’avère être une tâche ardue. Par ailleurs les gestionnaires d’assurance eux-mêmes sont aussi pénalisés parce qu’ils utilisent encore des outils désuets comme des tableaux Excel peu ergonomiques. Dans le contexte actuel de transformation numérique, ces limitations accentuent la pression pour moderniser les infrastructures des assureurs.
L’assurtech, un moteur d’innovation
En parallèle, collaborer avec les assurtechs permet de stimuler l’innovation au sein du secteur. Spécialistes de la technologie appliquée à l’assurance, ces startups proposent des solutions modernes et adaptées à des problématiques spécifiques comme la tarification dynamique, la détection de fraude, ou les recommandations personnalisées.
Shift et Akur8, par exemple, offrent respectivement des outils avancés pour la détection de fraude et la tarification. En faisant appel à de tels partenaires, les assureurs n’ont pas besoin de développer des solutions complexes en interne pour bénéficier d’outils innovants. Toutefois, intégrer ces technologies exige, de la part des assureurs, des systèmes flexibles et modulaires, capables de s’adapter rapidement aux évolutions du marché et aux innovations des assurtechs.
Collaborations et flexibilité : une nécessité face aux évolutions du secteur
Aujourd’hui, la réussite des assureurs repose sur leur capacité à établir des partenariats tout au long de la chaîne de valeur. La collaboration avec des réassureurs ou des porteurs de risques, ou l’utilisation de nouveaux canaux de distribution nécessitent des systèmes réactifs et évolutifs.
A titre d’exemple, certaines offres comme celles en marque blanche, nécessitent une réactivité optimale et une scalabilité afin de s’ajuster rapidement aux besoins des distributeurs et des clients. En l’absence de systèmes ouverts et flexibles, proposer des offres adaptées ou collaborer efficacement avec des partenaires externes devient une réelle difficulté à surmonter pour les assureurs.
La mise en conformité nécessite une modernisation des systèmes
Les exigences réglementaires, et notamment l’entrée en vigueur de DORA (Digital Operational Resilience Act), incitent les entreprises financières, dont font partie les assureurs, à renforcer la résilience de leurs systèmes contre les cyberattaques et les interruptions de service.
Parce qu’ils remontent souvent à plusieurs décennies en arrière, les systèmes hérités, ne répondent plus aux exigences de cette nouvelle réglementation, car ils ne permettent pas d’atteindre le niveau de sécurité et de résilience nécessaire pour se conformer à des normes de plus en plus strictes. Au-delà de DORA, les futures réglementations, telles que la directive FIDA, qui imposera aux assureurs le partage sécurisé de données avec des tiers dans le cadre de l’open insurance, vont s’avérer compliquée à appliquer pour des infrastructures obsolètes.
Les systèmes legacy : un fardeau financier
Outre leur non-conformité, les systèmes legacy représentent un fardeau financier pour les compagnies d’assurance. Selon une récente étude de PwC, les assureurs dédieraient 70 % de leur budget informatique annuel à leur maintenance, laissant peu de ressources à la mise en œuvre de nouvelles solutions ou à l’innovation.
De plus, 30 % de ce budget informatique sert à gérer la dette technique, reflétant les surcoûts liés à l’utilisation de technologies dépassées. En plus de limiter leur capacité à évoluer et à innover, les assureurs qui s’appuient sur ces infrastructures vieillissantes, doivent financer les coûts cachés des systèmes legacy.
Le SaaS dans le cloud : la clé de la transformation
Afin de se libérer des contraintes des systèmes legacy, de plus en plus d’assureurs adoptent des modèles SaaS (Software as a Service) dans le cloud. Ces infrastructures évolutives, résilientes et mises à jour en continu représentent un réel changement de cap pour le secteur. Les modèles SaaS permettent d’éviter les lourdeurs d’un système on-premise tout en supprimant la dette technique et en offrant une scalabilité presque illimitée. Enfin, le cloud facilite grandement la mise en conformité réglementaire ainsi que l’intégration avec l’écosystème assurtech. En misant sur le SaaS, les assureurs peuvent intégrer plus facilement les innovations assurtech tout en faisant preuve d’agilité en ce qui concerne la mise en conformité et les nouveaux défis technologiques.
Le futur de l’assurance réside dans l’agilité
Pour répondre aux défis actuels et futurs, les assureurs doivent impérativement entamer une profonde transformation digitale. Or, cette transformation ne peut se faire sans une modernisation des infrastructures technologiques. Les systèmes flexibles, ouverts et résilients deviennent essentiels pour rester compétitifs et attractifs sur un marché en perpétuelle mutation notamment dans le contexte marqué par de nouvelles exigences réglementaires et de concurrence accrue des assurtechs.
Adopter un modèle SaaS dans le cloud constitue une stratégie clé pour faire face à l’obsolescence des systèmes legacy, tout en assurant innovation, conformité réglementaire et attractivité auprès des talents. Cette modernisation permettra aux assureurs de relever les défis d’aujourd’hui tout en anticipant ceux de demain
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