Le freelancing ouvre de nouvelles perspectives. Venant d’Outre-Manche et des Etats-Unis, le statut de freelance fait l’objet de plus en plus d’intérêt en France, tant pour les salariés souhaitant évoluer dans un cadre plus souple que pour les entreprises, en pleine croissance et à la recherche de talents, rapidement disponibles dans un marché en très forte tension, créant une envolée des salaires.
Comment la crise sanitaire a contribué à démocratiser ce statut en France ? Comment les cartes peuvent-elles être redistribuées pour les travailleurs tout en redessinant l’organisation du travail à l’échelle de la société ?
Un statut privilégié par les entreprises
Le freelancing ouvre de nouvelles perspectives.A dapté à une multitude de métiers techniques ou de service, le statut de freelance concerne aussi bien l’IT que la finance en passant par le CRM, le marketing ou même la vente dans l’immobilier. Parmi les plus prisés, les professionnels de la tech qui peuvent recevoir entre 20 et 30 appels par jour et leur permettre de choisir les missions les plus intéressantes.
En majorité senior (70%) et disponibles en quelques jours seulement, en complément de cadres en CDI – plus difficiles et longs à recruter -, le freelance représente une force utile pour les entreprises, qui plus est dans cette période de pénurie des talents. Rien que pour les ingénieurs, on estime que chaque année il en manque 10 000.
Qui peut devenir freelance et dans quels jobs
Tout le monde peut devenir auto-entrepreneur et exercer sous cette forme juridique une activité commerciale, artisanale ou libérale sur le territoire français. La micro-entreprise ou auto-entreprise présente l’avantage du régime fiscal simplifié du statut juridique d’entrepreneur individuel. Si vous êtes micro-entrepreneur vous relevez du régime fiscal de la micro-entreprise et vous bénéficiez du régime micro social. Vous avez aussi la possibilité de devenir freelance en exclusivité ou tout en étant salarié, étudiant, fonctionnaire, retraité, dans la mesure où vous n’avez pas de capital à apporter et que vous ne paierez pas de charges si vous n’avez pas de chiffre d’affaires. Mieux vaut consulter des infos pour devenir freelance
Par exemple, dès que vous démarrez et émettez une facture vous devez acquitter des cotisations sociales d’un montant proportionnel à votre chiffre d’affaires. De plus vous devez ouvrir un compte bancaire à partir du moment où votre chiffre d’affaires dépasse 10.000 € pendant deux années consécutives. Vous pouvez envisager quasiment tous les métiers sauf certaines professions dites réglementées ou exigeant une certaine antériorité professionnelle ou un diplôme. Ainsi les activités artisanales requièrent nécessitent la plupart du temps un diplôme pour pouvoir vous installer tel que le BEP-CAP, un titre professionnel ou 3 années d’expérience. Quant aux métiers réglementées comme celui du médecin, de l’avocat ou de l’architecte), vous devrez obtenir une autorisation pour pouvoir exercer…
Un modèle qui peut séduire davantage que le salariat
Par nature synonyme de liberté et d’indépendance, ce statut s’adapte particulièrement aux professionnels qui ont déjà quelques années d’expérience et souhaitent diversifier leurs missions, saisir des opportunités qu’ils n’auraient pu espérer en étant en CDI. Le free lancing intéresse également les jeunes générations, inspirées par les jeunes entrepreneurs lancés sur les réseaux sociaux, réussissant à gagner beaucoup d’argent par exemple grâce au dropshipping.
Les étudiants des écoles tech, telles qu’Epitech ou Epita, évoluent déjà dans cet univers guidé par le travail indépendant. Cette jeune génération ne souhaite plus perdre de temps : ils ambitionnent d’avoir un revenu important sans avoir à attendre des années. Le travail en freelance est un bon levier pour y parvenir après seulement quelques années d’expérience.
Le freelancing ouvre de nouvelles perspectives : démocratisation et mue vers un nouveau modèle
Lors du 1er confinement, les entreprises, prises de court, ont expérimenté la gestion de projet à distance et appris à renforcer leur confiance dans leurs équipes tout en trouvant une organisation efficace. Encore plus que lors des précédentes crises, l’actuelle a imposé à tous un fonctionnement sur du court-terme, dans un contexte d’incertitude économique, empêchant les entreprises de pouvoir se projeter sur les prochains mois. Ces deux phénomènes ont permis une démocratisation du free lancing, y compris à distance. Cela pourrait ainsi provoquer une ouverture sur l’extérieur et accélérer l’évolution de la société vers de nouveaux schémas économiques.
Ce modèle laisse présager que certains consultants pourront franchir le cap de l’installation à l’étranger, quitte à se rendre à quelques occasions en entreprise ; une tendance confirmée par l’étude menée par YouGov pour le cabinet de recrutement Nicholson Search & Selection en juillet dernier où 39% des répondants sont favorables à la mise à disposition de locaux sur place ou dans des lieux proches (espaces de coworking) pour réunir les employés proches géographiquement. Guidé par un goût de l’aventure, le consultant pourra ainsi travailler tout en bénéficiant d’un cadre de vie agréable. En parallèle, l’entreprise pourra faire appel à des professionnels installés dans des zones où le coût de la vie est moindre.
La crise sanitaire aura permis de réfléchir à la tournure que l’on veut donner à sa carrière. Qu’il s’agisse d’un choix pour la vie, d’une simple parenthèse ou d’un levier vers des postes salariés senior, le modèle de freelancing fait que de nombreux professionnels pourront y trouver leur compte… quitte à revenir au CDI à l’approche de la retraite, en attendant que le système fonctionne. Reste à savoir comment le modèle des retraites sera réformé ou évoluera en France ! Les grands changements ont bien besoin de temps.
Le « dropshipping » ou livraison directe
La formule du dropshipping connait de plus en plus de succès et séduit de nombreux actifs qui décident de se mettre à leur compte en se lançant dans le e-commerce. Vous achetez un produit à un fournisseur et vous le faites livrer directement au client auquel vous l’avez vendu. Une formule séduisante, vous ne financez pas de stocks, vous sous-traitez la livraison, mais vous devez malgré respecter la règlementation sur la vente à distance
Cette formule dite dropshipping, en français livraison directe; vous permet de vous lancer sans investissement de départ. Vous vous chargez de la commercialisation d’un produit et laissez tout le reste à un fournisseur. Ce que vous devez financer au départ c’est votre présence sur le net, sous la forme d’un vitrine e-commerce pour conquérir des clients. Une formule idéale pour un débutant, puisque vous n’avez pas besoin de locaux en propre ou de bureau, ni de de stocks (ils sont chez le ou les fournisseurs). Vous restez responsable en droit de la livraison de commande passée par un client. A vous de sélectionner vos fournisseurs et de travailler uniquement avec des professionnels sérieux, fiables qui sauront livrer dans les délais, gérer d’éventuels retours…
Le freelancing ouvre de nouvelles perspectives : le dropshipping et la loi
Comme tout professionnel vous devez être inscrit au registre du commerce et des sociétés et appliquer les règles de la vente à distance, comme d’informer en amont le client sur son droit de rétractation, ou les conditions de livraison. Vous deviez bien respecter les règles édictées par le Code de la consommation, et notamment votre identité de professionnel, vos coordonnées postales, électroniques et téléphoniques l’identité de l’hébergeur, les caractéristiques des produits ou services, sur le prix en euros TTC, les garanties légales et contractuelles…
Vous devez livrer votre client dans le délai indiqué (article L.216-1 du Code de la consommation). Mieux vaut vous assurer de la disponibilité du produit vendu et de la logistique pour assurer les commandes. Evitez les pratiques commerciales trompeuses (articles L.121-2 à L.121-4 du code de la consommation) considérées comme déloyales tels que les faux avis positifs, une qualité ou une conformité de votre produit douteuses.
Les inconvénients du statut de freelance
Le freelancing ouvre de nouvelles perspectives. Le freelancing a la cote, de gré ou de force, de plus en plus de cadres se lancent dans une activité en adoptant le statut de freelance. C’est un mouvement fort, une aspiration à plus de liberté et d’autonomie, et la volonté nouvelle de trouver un équilibre entre sa vie personnelle et son travail, plutôt que de faire carrière. Avant de vous lancer, mieux vaut identifier ce qui risque de ne pas vous plaire, certaines caractéristiques qui sont pour certains des atouts et qui pour d’autres peuvent s’avérer à terme comme des inconvénients insurmontables.
1 – Vous devez prospecter
Etes-vous prêt à chercher en permanence un client ? Dès que vous en avez servi un, vous devez vous mettre en chasse pour en trouver un autre. Le tout est de savoir si cette démarche vous convient, si solliciter les entreprises ne vous gêne pas, si vous êtes prêt à encaisser de nombreux refus avant de trouver un prospect qui veut travailler avez vous
2 – Vous avez une rémunération aléatoire et irrégulière
Conséquence du premier point, le mois où vous n’avez pas été moins convaincant, vous aurez une rémunération amoindrie. A vous de vous organiser pour gérer au mieux les rentrées. Mieux vaut bien réfléchir avant de vous lancer et de savoir si vous supporterez bien cette incertitude tant sur le plan financier que psychologique
3 – Vous travaillez à votre domicile
Cella implique d’organiser votre vie privée, d’affecter un endroit de votre activité à votre travail, et de sensibiliser votre famille à votre présence. Le plus difficile parfois est de faire comprendre à votre entourage que vous n’êtes pas disponible, des règles de comportement sont à définir ? Restez exigeant sur ce point, un enfant, un parent … ne doit pas venir vous déranger, il doit considérer que vous êtes au bureau. Vous aurez aussi à convaincre votre entourage que votre statut de freelance exige de vous de travailler dur, et peut-être plus que lorsque vous étiez salarié
4 – Vous avez la liberté de travailler parfois plus de 12 heures par jour
En choisissant ce statut vous visez une plus grande liberté, une autonomie, vous devenez entrepreneur à votre compte, c’est vous le patron, c’est vous qui décidez en effet de travailler ou pas, mais ce sera vous aussi qui déciderez de travailler 12 heures, tard le soir, parce que vous avez une grosse commande d’un client. Votre liberté est d’avoir maintenant un temps de travail à géométrie variable. Avec des moments où il est plus délicat de trouver un équilibre entre votre vie personne et vos engagements professionnels.
5 – Vous aurez du mal à obtenir un prêt immobilier
Au début de votre activité, pendant la phase de démarrage, et tant que vous n’aurez pas acquis un rythme de croisière, un courant d’affaires récurrent, une trésorerie positive et régulière, les banquiers de vous souriront pas. Un banquier a besoin d’être rassuré, il pèse les risques et attendra que vous ayez des revenus stables pour vous faire confiance. En tant que freelance, il est difficile voire impossible de la convaincre que vous êtes capable de rembourser un prêt.
L’e-commerce et la pandémie
La crise du Covid-19 a boosté le marché du e-commerce, les confinements, les changements du travail, la réduction des déplacements, avec le télétravail, la fermeture de certains commerces, le click & collect adopté par de nombreux commerces autant d’explications au développement de l’e-commerce qui a atteint en 2021 plus de 13 % du commerce de détail (chiffres de la Fédération e-commerce et vente à distance) contre 10% en 2019, avec 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ce qui place la France à la 2ème place de ce marché en Europe, et à la 5ème au niveau mondial. Le freelancing ouvre de nouvelles perspectives.