Les données brutes : un or digital encore peu exploité dont le plein potentiel sera révélé grâce à l’IA

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Les données brutes : un or digital encore peu exploité dont le plein potentiel sera révélé grâce à l’IA. Parfois sans en avoir pleinement conscience, les entreprises sont construites sur une mine d’or digitale que leur activité contribue chaque jour à former. Les données brutes générées par leurs interactions sont encore peu exploitées, faute de puissance de calcul. L’essor de l’IA, dont l’utilisation pour le traitement de la data va se généraliser dans les cinq années à venir, représente un potentiel économique immense.

Un gisement encore peu exploité

Toutes les entreprises disposent aujourd’hui de données brutes qui sont, aujourd’hui, encore peu exploitées. Issues de fichiers clients Excel, de rapports de réunion ou de reporting des ventes, elles constituent une masse d’informations qui, sans traitement préalable, ne peut être valorisée.
Ces données représentent pourtant un potentiel économique immense : enrichissement d’applications métiers, optimisation des performances commerciales, développement de nouveaux produits et services, stratégie marketing, etc.
Ces données n’ont aucune pertinence en dehors de leur schéma de travail. Par exemple, une mesure météorologique n’a de valeur qu’une fois contextualisée par rapport à des normes saisonnières. Avant toute exploitation opérationnelle, elles doivent donc faire l’objet d’un raffinage (nettoyage, dédoublonnage, correction des erreurs) et être étayées d’indicateurs techniques avant d’être fédérées au sein d’entrepôts de données.

Désormais structurées, elles peuvent être recoupées avec toutes autres sources de données (réseaux sociaux notamment) et être utilisées pour consolider une chaîne de valeur business ou en construire de nouvelles. On peut ainsi imaginer une entreprise spécialiste des panneaux solaires qui croise des données liées à la météo et les statistiques liées à l’audience de son site internet. Ce qui lui permet de stimuler ses ventes en optimisant le positionnement de la page dédiée à la commercialisation de ses solutions. Ou une entreprise de transport installer des radars automatiques sur ses camions pour améliorer les trajets de ses routiers et leur proposer, en temps réel, des informations sur les conditions de route grâce à un Waze ++.

Le frein de la puissance de calcul bientôt levé par l’IA

Selon une étude d’IBM à l’échelle mondiale, 42% des entreprises de plus de 1 000 salariés utilisent déjà activement l’IA. En France, on anticipe une hausse de PIB de l’ordre de 250 à 400 milliards à horizon 2030, liée à cette prise en main (source : rapport du comité interministériel sur l’intelligence artificielle générative).
Certaines entreprises sont déjà en avance de phase et testent de nouvelles approches de modélisation. Dans le secteur de l’énergie, par exemple, l’analyse des données brutes peut permettre de baliser le parcours d’installation d’une éolienne, en tenant compte de la géographie du site, du nivelage du terrain ou de son exposition au vent.

Pour l’instant, la majorité des acteurs économiques sont ralentis par le manque de puissance de calcul nécessaire à l’analyse de données toujours plus nombreuses (et qui s’accroît toujours plus avec l’accélération de la transformation numérique). Grâce à ses algorithmes dont les capacités doublent chaque trimestre (source : OpenAI), l’IA métamorphosera bientôt le traitement de données : détection d’anomalies, analyses croisées et création de tableaux de bord indispensables à la lecture humaine. Dans les cinq années à venir, elle se généralisera, sur ce volet, à tous les secteurs d’activité, avec le concours d’ordinateurs quantiques capables d’analyser des ensembles de données complexes et volumineux.

Pour assurer le fonctionnement de l’IA, les géants de l’informatique investissent massivement dans la construction de data centers, notamment en Europe avec 94 nouveaux projets. D’ici 2027, leur puissance devrait d’ailleurs croître de 21% (source : Savills – juin 2024)
Ce sont cependant des projets au long court qui nécessitent une gouvernance solide, de la méthodologie et des investissements conséquents : selon un rapport signé McKinsey (avril 2024), la plupart des tests lancés par les entreprises en matière d’IA s’avèrent pour l’instant peu rentables.
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Eric Gatterer, Directeur Technique Digital: Directeur Technique au sein de Blue Soft, groupe spécialiste de la transformation digitale, du cloud et des infrastructures numériques. Il évolue dans le secteur de l'IT depuis plus de 30 ans et se spécialise dans la conception et la mise en place d'architectures d'entreprises (Togaf Certified) pour des projets numériques innovants et à grande échelle.