Agilité résilience, maîtres-mots du dirigeant d’entreprise pour créer de la croissance durable. Dans un monde incertain et volatil, les dirigeants d’entreprise montrent une capacité d’adaptation remarquable. 

Dans l’histoire récente, il existe peu de périodes qui auront remis en cause en un temps aussi court autant de certitudes et de modèles économiques. La guerre en Ukraine a bouleversé le paysage énergétique avec la remise en cause d’approvisionnements et de prix que l’on pensait sécurisés. Le développement de l’intelligence artificielle générative impacte déjà des business modèles éprouvés, qu’il s’agisse d’enjeux de productivité ou encore d’éthique. L’urgence climatique conduit à accélérer les trajectoires de décarbonation. Une seule de ces crises aurait pu suffire à déstabiliser plus d’une organisation. Or, elles arrivent toutes ensemble.

On comprendrait, dans ces conditions, que les dirigeants d’entreprise cèdent au pessimisme concernant l’évolution du paysage économique mondial et l’avenir de leur secteur ou de leur entreprise. Or, sur ces dix dernières années, leur détermination dans la conduite des différentes transformations et leur foi en l’avenir restent des marqueurs forts ; ce qui ne les empêche pas d’être lucides sur la fragilité de la conjoncture économique de ces prochains mois comme le révèle le baromètre annuel mondial KPMG CEO Outlook sur un panel de 1 300 dirigeants à l’international.

Les sujets d’attention des dirigeants 

Le premier est sans doute la transformation ESG, particulièrement pour les décideurs européens, dont c’est un enjeu prioritaire. À partir de 2025 et plus encore de 2026, vont être disponibles, dans le cadre de la CSRD, des données très détaillées (entre 400 et 600 indicateurs), concernant environ 50 000 entreprises européennes. Les dirigeants prennent la mesure de cette évolution considérable de la dimension ESG de leur entreprise. Elle devient un facteur de création de valeur et un véritable avantage concurrentiel. L’écart entre la perception et la réalité va se réduire considérablement. Les performances ESG des entreprises vont pouvoir être comparées, analysées, évaluées par leurs parties prenantes. Elles seront diffuser largement dans leur écosystème et scrutées de près par les investisseurs. Avec une opportunité de différenciation majeure : pouvoir mesurer les écarts de performances ESG entre les organisations d’un même secteur. Ce qui se traduira inévitablement par des écarts de performance économique, financière et de valorisation.

Le deuxième sujet qui concentre les réflexions des dirigeants, c’est bien sûr l’accélération de l’intelligence artificielle générative dans leurs stratégies de transformation numérique. Passée la phase d’étonnement, voire de sidération, vient celle des décisions d’investissement. Et même si l’on est loin d’avoir exploré tous les cas d’usage possible, ni fait le tour des différentes offres qui se multiplient sur le marché, investir dans des outils ou des solutions d’IA est aujourd’hui une priorité. Les dirigeants y voient une opportunité de créer un avantage concurrentiel disruptif en transformant leur business modèle et pèsent également le risque que représenterait le fait de ne pas prendre la vague ou de la prendre avec retard, s’exposant ainsi à un affaiblissement rapide de leur position concurrentielle.

Ce n’est pas sans compter bien-sûr sur le lot de défis que cela pose : le développement de nouvelles compétences pour tirer tout le potentiel humain de cette technologie et placer la priorité sur la question de l’éthique.

Consolider l’intelligence collective de l’organisation

A ces deux enjeux majeurs, l’ESG et l’IA générative, s’ajoute un troisième : consolider l’intelligence collective de l’organisation en la dotant des talents individuels les plus pointus. Cela implique naturellement une réflexion sur les facteurs d’attractivité d’une entreprise vis-à-vis de toutes les générations pour attirer les meilleurs talents et les conserver. Car les grandes transformations de l’entreprise sont d’abord des transformations humaines dont les talents sont le cœur.

Finalement, grand enseignement de ce CEO Outlook, il est plutôt rassurant pour notre économie et son avenir de constater à quel point les dirigeants d’entreprise sont déterminés à naviguer dans la complexité du monde, avec pour maîtres-mots agilité, audace et résilience.
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Mathieu Wallich-Petit, Associé, Membre du Comité Exécutif, Head of Clients & Markets chez KPMG en France
Ingénieur diplômé des Arts et Métier et d’un master HEC, Mathieu Wallich Petit a fait toute sa carrière chez KPMG, dans la fonction Audit puis dans les métiers du Deal. Il a œuvré depuis plus de 20 ans auprès de grands groupes et fonds d’investissements dans le cadre d’opérations de fusions acquisitions complexes, en France et à l’international. Il anime le segment du Private Equity pour KPMG France. Nommé en février 2021, membre du Comité exécutif comme Head of Clients & Markets, convaincu par le mode de collaboration de KPMG, profondément centré sur les valeurs humaines, il mobilise aujourd’hui toutes les équipes à accompagner les grandes entreprises dans leurs enjeux de transformation pour devenir leur partenaire de confiance, capable d’impulser et de conduire le changement.