La crise du COVID-19 a poussé de nombreux salariés à travailler de chez eux, elle a ainsi remis en cause un des aspects ancestraux de la culture du travail : la présence dans un bureau physique. La nouvelle norme ne serait-elle de travailler partout, sauf au bureau ? La mobiquité ?

Le premier trimestre 2020 a été rythmé par des événements mondiaux hors du commun, des changements climatiques à l’émergence de problèmes de santé publique mondial, comme la crise sanitaire sans précédent que nous vivons. Ces événements réunis ont eu des effets sur différents pans, économiques, politiques, et notamment sur nos environnements professionnels. Cette crise a poussé la population à repenser nos schémas mentaux dans leurs ensembles. On a vu l’apparition de modes de travail flexibles en guise de réponse entre autres à cette crise sanitaire.
Repenser l’écologie en repensant notre mobilité. Autoriser le travail à domicile ou depuis des tiers lieux situés a contribué à notre changement des process de travail.

La mobiquité c’est quoi exactement ?

Mobiquité ou ATAWADAC, “AnyTime, AnyWhere, AnyDevice, AnyContent” (marque déposée par Xavier DALLOZ en 2002). A l’origine, l’ATAWAD est né de l’essor des technologies numériques et du développement d’applications mobiles permettant aux utilisateurs d’être toujours connectés sans contraintes de temps et d’espace.
Le terme de mobiquité inventé par Xavier Dalloz est ainsi né de la fusion des mots mobilité et ubiquité et correspond au concept d’ATAWAD (terme anglophone). Il décrit la capacité d’un usager en situation de mobilité à se connecter à un réseau sans contrainte de temps, de localisation, ou de terminal. Certaines personnes préfèrent même parler d’ATAWADAC (ATAWAD + AnyContent), ajoutant ainsi la possibilité d’accéder à n’importe quel contenu. On parle aussi parfois de mobilité+ selon le journaliste français, Françis Pisani.

Le « boulot » n’est plus un endroit où se rendre, mais une tâche à accomplir

La réaction de beaucoup d’entreprises face cette crise a été de normaliser la limitation des trajets professionnels, le confinement imposé et une communication régulière des recommandations sanitaires de l’État auprès des collaborateurs. La crise du COVID-19 a ainsi obligé les entreprises à repenser leurs process et modèles mentaux et à mettre en place des politiques innovantes pour assurer la sécurité ainsi que la continuité de leur business et de leurs collaborateurs.
Travail en mobilité, travail à distance (full remote), nous avons tous été à la même enseigne ces 8 dernières semaines, travail « débordé » en dehors des heures de bureau… L’émergence de nouveaux lieux (espaces de coworking, tiers lieux …), crée un véritable changement dans l’espace, qui s’affranchit de plus en plus du bureau et devient ainsi
« ubiquitaire ».

Une nouvelle réalité du travail s’est déjà imposée ces dernières années, caractérisée par la fin de l’unité de temps, de lieu et d’action. Nous vivons aujourd’hui une réelle mutation structurelle du travail, accélérée par la crise du COVID19. Caractérisée par une diversification des contrats, la personnalisation des conditions de travail, une porosité croissante entre vie privée et vie professionnelle et l’essor du freelancing.
Résultat : l’emploi est de plus en plus fragmenté, collaboratif, individualisé et à la carte.
La mutation est également temporelle : dans l’ère de la mobiquité, sphère privée et professionnelle se sont de plus en plus flou et se confondent. L’équipement personnel autorise les communications privées au bureau, de même que la mobilité du travail et l’accès au cloud de l’entreprise favorisent ainsi le travail à domicile. On assiste à une interpénétration dans les deux sens, requérant une véritable agilité temporelle de la part des individus et une extrême flexibilité de la structure. Dans ce contexte, les frontières entre travail, activité, et non-travail sont au point de quasi disparaître. Le « boulot » n’est plus un endroit où se rendre, mais bel et bien une tâche à accomplir. Le présentéisme n’a plus de sens pour une grande part des collaborateurs. Pour une multitude de collaborateurs, le lieu de travail est devenu davantage un lieu de socialisation (réunions, discussions, échanges, partages avec ses collègues) que de travail, qui se fait soit à domicile, à distance en télétravail ou dans des espaces de coworking, des tiers-lieux.