Une promotion n’est pas toujours de bon augure, elle peut satisfaire votre réussite sociale tout en se révélant éloignée de vos envies profondes. Attractive au premier abord, elle peut devenir un piège dans lequel vos nouvelles responsabilités et la charge de travail s’avèrent loin de la reconnaissance attendue. Mieux vaut donc bien réfléchir avant d’accepter la proposition de votre hiérarchie, aussi séduisante soit-elle.
La fausse promotion au titre pompeux pour vous endormir
Appelons une « fausse promotion » la proposition d’un intitulé de poste supérieur, sans les périphériques de la fonction. Ainsi vous devenez responsable de l’équipe dans laquelle vous travaillez pour remplacer le manager sur le départ, sans pour autant changer de quotidien de travail, en gardant le même bureau, le même salaire (ou presque)… Puis vous vous retrouvez avec votre charge de travail habituelle augmentée des tâches qui incombaient au manager.
Dans ce cas d’école, devenir responsable représente plus un titre qu’une réalité, les responsabilités qui pèsent sur vous devenant supérieures sans avoir une amélioration de votre position si ce n’est le titre.
Par définition, une promotion doit vous positionner à un niveau supérieur dans l’organigramme de l’entreprise, avec de nouvelles missions et responsabilités mais aussi un salaire et des conditions de travail adaptées. Quand on vous propose une promotion, vérifiez toujours ce que seront les évolutions concrètes au quotidien, les conditions et le délais dans lesquels vous intégrerez totalement vos nouvelles responsabilités, le pire étant de devoir gérer simultanément votre ancien et votre nouveau poste pendant une longue durée (situation extrême, mais pas si rare !).
En conclusion, méfiez-vous des titres ronflants, et enquêtez sur la réalité terrain avant de vous précipiter. Une « fausse promotion » doit être décelée et acceptée (ou non) en toute connaissance de cause.
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La promotion avec une perspective de casse-pipe ou de burn out
Nouvelles missions, nouvelles conditions de travail, nouveaux objectifs ! Voici ce qui vous attend si vous acceptez votre promotion. Mais en parlant d’objectifs, ceux-ci doivent être clairement communiqués avant toute prise de décision, pour pouvoir les mettre en perspective avec les délais dont vous disposerez (eux-aussi, clairement communiqués par votre hiérarchie) et les moyens mis à votre disposition pour les atteindre (moyens matériels, humains, budget…).
La rémunération doit être cohérente avec la charge de travail et les responsabilités supplémentaires. Après enquête, les tenants et les aboutissants bien analysés, vous éviterez d’accepter une proposition qui vous mènerait tout droit au casse-pipe voire au burn-out.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur les sites d’emploi, les calculateurs automatiques de salaires et les descriptifs de poste disponibles sur Internet (à comparer avec celui fourni par votre hiérarchie). Et communiquez avec vos futurs collaborateurs pour vous rendre compte de la réalité des objectifs. Si des dysfonctionnements apparaissent, rien ne vous empêche de les relever et d’entamer une négociation pour remodeler l’offre de départ.
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Validez le contenu réel de vos nouvelles responsabilités
Une fois validés l’intitulé de poste, le statut, le salaire et les conditions de travail, vous avez intérêt à mener votre petite enquête sur le contenu concret de vos nouvelles fonctions. Bien souvent, une promotion vous fait évoluer d’un poste terrain vers un poste administratif, fonctionnel, dans lequel vous risquez d’être déçu au quotidien, d’autant plus si vos supérieurs ont une vision bureaucratique de l’entreprise.
Mieux vaut demander la liste précise des tâches qui vous seront confiées, les délais et les procédures à respecter, notamment si vous devez par exemple utiliser de nouvelles méthodes. Là encore, observez et interviewez des collaborateurs qui travailleront autour de vous et enfin, autant que faire se peut, validez la bonne entente avec votre futur N+1.
Le plus difficile est de faire l’effort de vous sortir de votre rêve de promotion, de cette bulle d’orgueil et de fantasmes qui souvent vous anesthésie et vous conduit à prendre une mauvaise décision. Insistez pour obtenir un maximum d’éléments de comparaison réalistes, demandez des infos complémentaires à votre hiérarchie, y compris d’ordre personnel (horaires, congés…), visitez les sites dédiés à l’emploi, lisez les témoignages, les fiches métiers, les évolutions professionnelles qui s’y rattachent… et essayez de projeter la vie qui vous attend, de la manière la plus réaliste et pragmatique possible, sans mettre d’œillères sur les désagréments.
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Cette promotion arrive-t-elle au bon moment dans votre vie ?
Toute ambition doit s’envisager dans le cadre de votre vie professionnelle comme privée, car de cette évolution dépendra votre épanouissement. Autant bien jauger si l’opportunité cadre avec vos engagements personnels, même si cette promotion vous attire pour ce quelle représente de satisfaction sociale, êtes-vous prêt à endurer le stress et les nouveaux horaires et à sacrifier le temps consacré à votre famille ?
Vos besoins, envies et obligations courantes de la vie changent avec le temps, et une promotion peut arriver trop tôt dans votre cursus ou encore trop tard parce qu’à ce moment-là vous rêvez d’autre chose…
Faites un véritable point par rapport au présent… et à l’avenir ! Et la question essentielle à vous poser est de savoir si objectivement le poste proposé s’inscrit bien dans la perspective de vos aspirations à long terme.
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