Portage salarial : vers une libération du statut de travailleur en France
À mi-chemin entre le travailleur indépendant et le salarié se trouve le portage salarial qui permet d’exercer une activité pour le compte d’une entreprise mais en démarchant ses propres clients. Et, si c’était cela la liberté dans le travail ?
Les freins au portage salarial sur le marché du travail
Comme l’a expliqué le philosophe Tocqueville il y a 170 ans, en matière d’emploi, le rôle de l’État est de tout mettre en œuvre pour que chaque personne qui cherche un travail puisse le trouver. Il doit favoriser le chemin menant vers celui-ci, ce qui serait possible grâce au portage salarial qui donne la possibilité à chaque entrepreneur de se lancer dans une activité en gardant le statut sécurisant de salarié. Le site ABC portage vous permet d’en savoir plus sur les conditions du portage salarial.
Mais, l’État, au lieu de favoriser l’emploi, a mis en place un cadre législatif trop étriqué pour une réelle libération du travail. En effet, il a défini ce mode de travail comme un dispositif au service des entreprises clientes. De ce fait, cela exclut le service à la personne qui est pourtant un secteur en pleine expansion et qui est encore amené à se développer dans les années à venir.
Le second obstacle au développement de ce statut est que pour y prétendre, il y a des conditions de salaire à respecter. Elles sont les suivantes :
– Pour un salarié déporté junior, 3 ans d’ancienneté dans l’activité concernée par le portage sont exigées ainsi qu’un salaire de 2 288 € bruts minimum.
– Pour un salarié déporté sénior, 3 ans d’ancienneté sont également demandées mais avec le statut de cadre. Et, le salaire minimum est de 2 452 € bruts.
– Pour un salarié porté forfait jour : Il a obligatoirement le statut de cadre et doit avoir un salaire de base de 2 779 € brut au minimum.
Ces obligations de seuil minimum en termes de salaires diminuent grandement le nombre de personnes ayant accès au portage salarial. Retrouvez d’autres spécificités du droit du travail français dans cet article.
Les solutions apportées par le portage pour y remédier
Pour aller vers une libération du travail, il faut développer ce statut pour les entrepreneurs qui pourront créer leur propre emploi, développer leur réseau, travailler en toute indépendance choisissant les missions qu’ils acceptent et les accroître en fonction de leurs besoins et de leurs envies. Ils peuvent ainsi gérer leur vie professionnelle librement, comme bon leur semble. Tout cela en conservant le statut de salarié et ses avantages sociaux comme le droit à la formation, les cotisations pour le chômage et une bonne protection sociale.
Si le portage social enregistre une hausse de 25 % chaque année, pour qu’il puisse se développer de façon fulgurante, il suffirait de quelques modifications. Il faudrait baisser la rémunération minimale pour y accéder au niveau de SMIC, ce qui permettrait aux deux tiers de la population active d’avoir la possibilité de faire ce choix. Et, il faudra changer le terme « entreprises clientes » dans la loi par « clients » ce qui permettrait d’inclure toutes les activités de services à la personne, un marché qui emploie plus d’un million et demi de personnes comme l’indique ce site.
Grâce à ces modifications, le portage salarial pourrait être boosté et générer plus d’un million d’emplois. On estime que cela représente une économie d’un milliard d’euros en ayant moins d’allocations chômage à donner. Et, les salariés déportés verraient leur chiffre d’affaires multiplié par dix. En redonnant de la liberté au travail, tout le monde serait ainsi gagnant et le chômage de masse terminé.