Si vous vous sentez obligé d’arriver plus tôt à votre bureau et d’en partir plus tard, au risque d’être moins bien évalué par votre hiérarchie et de compromettre l’évolution de votre carrière, vous faites du présentéisme. Décryptage.
Présence physique sans productivité
Le présentéisme représente le nombre de présents effectif rapporté au nombre de présents attendu, ce taux étant complémentaire du taux d’absentéisme, la somme de ces deux vaut 100 %. Une autre signification venue d’Amérique du Nord désigne la présence physique que vous avez au bureau sans avoir la productivité attendue, de votre fait ou à cause de l’organisation.
La baisse de productivité vient en effet de raisons personnelles – maladie aigüe ou chronique, problèmes personnels extérieurs à l’entreprise – ou professionnelles comme la démotivation, la fatigue due à une surcharge de travail, le manque de reconnaissance, les relations conflictuelles… Votre présence, malgré une maladie ou une sous-occupation, peut être favorisée par votre entreprise sous forme de prime d’assiduité, d’heures supplémentaires…
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Culture d’entreprise et excès d’horaires
La culture de votre entreprise peut valoriser le nombre d’heures au travail que vous faites, voire même récompenser votre excès de présence, par exemple si vous êtes malade, ce qui provoque une baisse de la qualité de votre travail et entrave votre guérison, empêche votre récupération et provoque d’autres incapacités de travail, qui risquent d’être de plus longue durée. Il ne faut pas confondre le présentéisme avec votre motivation à poursuive votre travail malgré un inconfort passager, ni avec une politique active de réinsertion professionnelle qui encourage un retour au travail plus rapide dans des conditions adaptées à votre état de santé.
Une gestion adaptée des ressources humaines évite le présentéisme en agissant sur le management avec des soutiens individualisés aux cadres confrontés à des problèmes privés ou professionnels. Par exemple la SNCF a signé un accord avec ses syndicats pour lutter contre le “présentéisme”, tendance à percevoir les horaires de travail à rallonge comme un gage d’efficacité. Si vous vous sentez, comme un certain nombre de cadres, obligé d’arriver à 7 h le matin et de repartir à 20 h le soir pour montrer votre disponibilité à votre entreprise ou à votre chef, vous faites souvent les frais de cette mentalité. Dans les pays d’Europe du Nord par exemple, rester aussi longtemps est synonyme d’inefficacité et trahit une mauvaise organisation.
En France trop souvent encore votre chef se dit qu’il peut compter sur vous, lui-même tardant à partir afin que son propre hiérarchique s’en aperçoive pour son propre compte.
Présentéisme et pression de la hiérarchie
Le présentéisme est souvent pris en compte dans les évaluations annuelles officieusement et plus ou moins consciemment par votre évaluateur. Partir toujours à l’heure engendre bien souvent une évaluation moins bonne et peut influencer votre évolution de carrière. Bien évidemment ce phénomène touche plus la femme qui gère encore en majorité la vie de famille. Les cadres masculins se réunissent plus facilement le soir au cours de réunions informelles et prennent parfois des décisions qui peuvent exclure la femme qui revient le lendemain. De plus en plus dénoncée, cette valorisation du dépassement des horaires de travail normaux culpabilise le cadre de quitter son bureau à l’heure par la pression exercée par sa hiérarchie.
Officiellement, rien ne vous empêche de partir mais vous n’osez pas le faire de peur de vous faire mal voir, ou bien vous choisissez de faire du zèle ou de la « lèche ». Le temps de travail est la durée pendant laquelle vous travaillez en étant rémunéré, ce temps étant souvent mesuré en heures, jours ou forfait, et pour les comparaisons économiques il est mesuré en heures par années. Dans chaque pays, on distingue la durée légale, qui peut être imposée par l’État (loi sur les 35 heures en France, par exemple), et le temps effectif moyen de la population, qui varie en raison du temps partiel, des heures supplémentaires ou de la durée de travail, souvent non contrainte, des entrepreneurs et des professions libérales.
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