Après le temps des parachutes dorés, voici le temps des rémunérations indûment perçues par des PDG de groupes du CAC 40 alors que leur entreprise plonge dans le rouge. Depuis le début de l’année et la mise en place de la règle «say on pay», qui a trait à l’information et à la consultation des actionnaires sur la rémunération individuelle des dirigeants mandataires sociaux, le ton monte dans les assemblées générales des grands groupes du CAC 40. Il est reproché aux dirigeants des grands groupes de bénéficier d’augmentations de salaires alors même que leur entreprise connaît des difficultés. Etat des lieux des PDG qui sont sur la sellette à partir du classement publié le 5 mai par les Echos*.
Patrick Kron : +11,35% de salaire pour un résultat net de -27,6%
Le PDG d’Alstom a bénéficié en 2013 d’une augmentation de 11,35% de sa rémunération (2,5 millions d’euros en 2013) alors que le résultat net du groupe est passé de 768 millions d’euros lors de l’exercice 2012-13 à 556 millions d’euros en 2013-14, affecté principalement par l’augmentation des charges de restructuration et des charges financières, ainsi que par la dépréciation de certains actifs et des provisions. Alstom a également enregistré durant cette période une baisse de 10% de ses commandes par rapport à l’année dernière (source Alstom). Le cas de Patrick Kron n’est pas nouveau puisqu’il a connu une augmentation de 17 % de sa rémunération entre 2011 et 2013, alors même que le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel du groupe reculaient respectivement de 3 % et de 7 % !
Christophe de Margerie : + 7,6% de salaire pour un résultat net de -12%
Le PDG de Total a bénéficié d’une augmentation de 7,6% en 2013 (il est le 5ème dirigeant du CAC 40 le mieux payé avec un montant de 3,5 millions d’euros) alors que le résultat net ajusté du groupe est en baisse de 12% en 2013 et s’élève à 10 745 M€ contre 12 276 M€ en 2012. Exprimé en dollars, le résultat net ajusté est en baisse de 10% par rapport à 2012 à 14,3 G$ (source Total).
Pierre-André de Chalendar : + 4,06% de salaire pour un résultat net de -14,1%
Le PDG de Saint-Gobain a connu une hausse de 4,06% de sa rémunération en 2013 ayant touché 2 millions d’euros alors que le résultat net (part du groupe) a baissé de 14,1% en 2013 par rapport à 2012. Le chiffre d’affaires du groupe a baissé pour sa part de 2,7% atteignant un montant total de 42 milliards d’euros (source Saint-Gobain).
* Voir l’article des Echos, cliquez ici.