Chaque fois que j’aborde ce sujet sur les médias sociaux, les commentaires sont du genre “on en parlera jamais assez”… Pourtant selon moi, la santé mentale en milieu de travail peut toucher tout le monde et surtout au moment où on s’y attend le moins.
Stress, dépression, anxiété…
En tout temps et en tous lieux, des milliers de cadres sont affectés chaque année par le stress, les dépressions et autres troubles anxieux de toutes sortes. La diffusion de l’information sur le sujet augmente chaque année, pourtant peu de cadres sont prêts à en parler ouvertement. La peur d’être stigmatisés ?!… Le ministère de la Santé et des services sociaux du Québec (Cliquez ici pour en savoir plus sur la santé mentale) montre de nombreux facteurs aggravants :
– les conditions socioéconomiques qui impactent le monde du travail telles que la mondialisation de l’économie qui accentue la concurrence entre les entreprises, la performance et l’individualisme influencent les cadres comme les organisations.
– les facteurs individuels comme les difficultés personnelles et familiales ou les problèmes financiers.
D’autres facteurs, plus récemment mis en évidence, ont également un effet majeur, ce sont les facteurs relatifs à l’emploi lui-même, principalement l’organisation du travail et les rapports sociaux qui prévalent dans l’entreprise concernée. La surcharge de travail, la faible reconnaissance, les relations pauvres ou tendues qui incluent le harcèlement psychologique, le manque de participation aux décisions et une circulation déficiente de l’information.
Un travailleur canadien sur 4 stressé
Déjà, en 2010, un peu plus d’un travailleur canadien sur 4 décrivait son quotidien comme très stressant, selon l’Enquête sociale générale (ESG) de Statistique Canada Cliquez ici pour voir l’enquête. Indéniablement, les employeurs pas très soucieux de ce constat sont perdants en terme de productivité; l’augmentation du stress entraine un absentéisme important, une baisse du rendement du travail, des demandes plus nombreuses de prestations d’invalidité et sans oublier l’augmentation du turn over des effectifs et des coûts associés. À prendre en compte aussi, le phénomène du présentéisme au travail, tel qu’abordé par la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec. Les gens ont fini par comprendre : aujourd’hui, ils sont fidèles au poste… même quand ils sont malades ! C’est oublier que leur présence ne garantit en rien leur performance. Il est démontré que travailler avec une maladie ne favorise pas le retour à la santé.
Un coût de 20,7 milliards $ pour le Canada
Selon la Conference Board du Canada, le coût des problèmes de santé mentale ou comportementale pour l’économie s’élève à 20,7 milliards $. Les prévisions tendent à démontrer que la facture pourrait grimper jusqu’à 30 milliards $ d’ici à 2030 (voir l’article dans la Presse sur la facture de sante mentale). Le journaliste Charles-Antoine Gagnon (Agence QMI), donne de nombreux exemples en ce sens. Selon son article du 13 octobre 2011 http://bit.ly/r5BejW, environ 3,7 millions de personnes au pays qualifient la plupart de leurs journées au travail «d’assez » ou « d’extrêmement » stressantes, selon l’agence fédérale. Les personnes se disant très stressées ont, en général, fait des études collégiales ou universitaires, qui occupent un emploi de col blanc au revenu familial de 100 000 $ ou plus, majoritairement des hommes de 35 à 49 ans.
Les Québécois et les antidépresseurs
Une autre statistique m’interpelle au plus haut point : les Québécois n’ont jamais consommé autant d’antidépresseurs. En 2010, plus de 13 millions d’ordonnances uniquement dans la province de Québec (pour en savoir plus sur la consommation). Je n’ai rien contre le médicament, mais plutôt contre les causes des problèmes menant à la consommation de ceux-ci. Mon propos n’est pas contre les antidépresseurs, ce n’est pas mon domaine d’expertise. Une personne qui en a besoin doit absolument écouter son médecin. Statistiques impressionnantes ! Sans aucune vérification scientifique, selon moi, la santé mentale au travail concerne 100% des travailleurs, à un moment ou à un autre, dans des degrés très variables: nous sommes tous à risques ! Homme, femme, dirigeant, employé à temps plein, à temps partiel, jeune cadre, travailleur autonome et autres… Un doute professionnel, une dépression saisonnière, à la suite d’un harcèlement, une remarque justifiée ou non du superviseur, la promotion d’un collègue que vous pensiez mériter, bien sûr la perte d’un emploi, ou bien parce que c’est plus difficile à la maison, autant de causes d’ampleurs bien différentes…
Quelles sont les conséquences et les solutions existantes ? Je compte sur vous pour commenter, parler de vos expériences positives ou négatives en milieu de travail – sans nommer d’entreprise et d’individu – et des meilleures pratiques corporatives en la matière, mais, aussi pour donner vos ressources, des noms et coordonnées d’organismes pertinents, si vous en connaissez.