Le « Bonjour » est un outil de communication ou une arme létale
C’est étonnant ce qu’un « Bonjour » peut changer dans une journée. Qu’il soit prononcé ou qu’il soit oublié par négligence ou par intention. Le « Bonjour » est un outil de communication ou une arme létale. C’est la fonction dite « phatique » du langage comme l’appelle Roman Jakobson, l’influent linguiste russe. Cela veut dire « J’accepte d’entrer en contact avec toi, je te reconnais, je te vois. ». Rien n’est plus violent que d’être ostensiblement écarté, négligé, oublié, mis à l’écart. Dire « Bonjour ! » n’est pas qu’une politesse, c’est une nécessité absolue pour travailler ensemble. Naturellement, il ne suffit pas de dire « Bonjour ! », encore faut-il y mettre de la sincérité, c’est-à-dire un peu de cœur ou a minima de la neutralité. Dites-le au moins pour être en accord avec vous-même c’est-à-dire produire les conditions de votre bien-être dans l’entreprise : Je commence cette journée avec l’envie que ce soit un « bon jour ». Envoyer un « bonjour » n’est ni une position basse, ni une position haute mais une invitation à la collaboration. Vous me direz qu’il y a certaines personnes avec lesquelles vous n’avez aucunement le désir de faire équipe. L’ignorer sera plus énergivore que de la saluer. C’est aussi l’assurance de vous épargner un conflit qui ne manquera pas d’éclater avec vous ou avec un autre et dont vous ferez les frais directement ou par éclaboussement.
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« Faire la gueule » versus « pratiquer le Sourire Intérieur »
« Faire la gueule » est une façon d’afficher sa frustration, sa colère, son mécontentement, son désaccord… Ce n’est pas le moyen le plus efficace d’obtenir ce qu’on souhaite. C’est une punition qu’on s’inflige à soi-même et un mauvais traitement qu’on applique aux autres. C’est parfois un acte désespéré. Il y a donc urgence à réintroduire de l’espérance. La plupart d’entre nous avons intériorisé l’injonction « Fais effort ! », ce que l’Analyse Transactionnelle appelle un « driver » c’est-à-dire quelque chose qui conduit notre comportement plus ou moins inconsciemment. Par conséquent, nous disqualifions tout ce qui nous paraît trop simple, qui ne nous coûterait pas un travail pénible et qui entretiendrait une quelconque relation avec le plaisir. C’est pour cela que « Sourire » nous paraît une réponse inadaptée et puérile. Pourtant, face à l’agressivité passive de celui qui « fait la gueule », quand il ne traduit ni la provocation (= On s’en fout !), ni la moquerie (= Tu es vraiment un faible), ni l’ironie (= Tu es ridicule !) c’est un bain de jouvence. Les Taoïstes l’appelle « le Sourire intérieur », il traduit la bienveillance qui commence par soi et qui se propage vers autrui. Il est conditionné par la capacité à être empathique c’est-à-dire à pouvoir envisager les situations du point de vue de l’autre (Ce qui ne veut pas dire être d’accord avec lui). Il signifie : Je peux te comprendre. Physiologiquement, le « Sourire intérieur » c’est ce que votre corps ressent et que votre visage renvoie quand vous retrouvez une personne que vous aimez. Votre visage s’éclaire, se détend, l’espace se fait à l’intérieur de vous, ça respire. Vous êtes éminemment aimable. C’est avec cette énergie que vous devez vous reconnecter. Le « Sourire Intérieur » est une ressource toujours et immédiatement disponible. Envoyez-le à autrui et utilisez-la pour vous recentrer.
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Réintroduire des actions d’équilibre, de bien-être qui dépendent de nous
Nous passons notre temps à être pris dans les courants contraires que sont les objectifs parfois antagonistes des uns, des autres. L’agression relève de l’érosion. Elle n’est pas frontale, elle est insaisissable au jour le jour comme la marée qui fluctue et grignote lentement le front de mer. Plus la situation est floue, plus les objectifs donnés sont imprécis, plus la vision manque et plus nous sommes désorientés. Fusion, changement de Direction, de méthode de management, de logiciel, d’équipe, de projet, de localisation… Certains sont perdus au point de ne plus savoir ce qu’ils font là, ils perdent le sens tant du pourquoi que de la direction. Ils se dissolvent. Une seule solution : revenir à soi. Quel est mon poste, quelles sont mes responsabilités, quels sont les moyens mis à ma disposition, qu’attend-on de moi concrètement ? Il faut entrer dans le dur, planter des pieux, s’arrimer au réel pour éviter d’être emporté. Se recentrer c’est se donner les moyens d’avancer malgré la tempête, ne pas gaspiller inutilement son énergie dans des actions qui ne mènent à rien. Il s’agit de réintroduire des actions d’équilibre, donc de bien-être qui dépendent à 100 % de nous. C’est un contrat gagnant-gagnant avec l’entreprise.
L’agression passive, la violence relationnelle font partie de votre vie, il faut vivre « avec » comme on se le répète souvent à moins qu’elle soit permanente, instaurée en mode relationnel exclusif, auquel cas, fuir est sans hésiter la meilleure des options.
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