Richesse, situation sociale, forme physique, relations… sont en général les marqueurs d’un objectif appelé bonheur. Sonja Lyubomirsky décrypte dans son livre « Comment être heureux et le rester » le phénomène et propose 5 stratégies cognitives et comportementales pour vous accompagner.
Le bonheur est une compétence à entretenir
Les spécialistes montrent qu’un changement positif survenant dans les circonstances de votre vie ne se traduit pas nécessairement par un changement significatif de votre bien-être. Alors si le bonheur ne vient pas de votre environnement, vient-il pour autant d’une gigantesque loterie génétique ?
Sonja Lyubomirsky, professeur de psychologie à l’Université de Californie-Riverside, tout au long de sa carrière a étudié le bonheur. Au bout de cette traque, elle estime que le bonheur est une compétence, en grande partie sous votre contrôle à travers les actions que vous décidez, les interprétations que vous faites des événements, et les réactions que vous générez.
Rappelez-vous que la vie est courte
Du basique mais efficace. Selon Sonja Lyubomirsky, prendre conscience de sa mortalité devient une stratégie efficace pour trouver le bonheur. Des participants ont été invités à vivre le mois suivant comme si c’était le dernier, et ont connu des niveaux plus élevés de bien-être à la suite de cette période, que ceux qui n’avaient pas cette limite de temps. Cette capacité de bonheur s’explique par une plus grande connexité avec l’environnement et l’entourage. Il vous est donc plus facile d’apprécier un repas, des vacances ou une ville quand vous savez que leur existence a une fin. Une ressource limitée voit sa valeur augmenter, considérant la rareté du temps, vous devez saisir le moment qui passe comme le dernier votre vie. Si cette dimension subtile et importante est difficile à réussir
« vivre tous les jours comme si c’est le dernier », il est plus aisé de reconnaître que les bons moments ne sont pas éternels et de les apprécier d’autant plus.
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Bougez, changez et jouez sur la variété
De la même manière, il est étonnamment facile de s’adapter à un événement positif, comme un mariage, une promotion professionnelle ou la bonne santé. Selon Sonja Lyubomirsky, l’événement le plus beau ou le plus extraordinaire que vous vivez est soumis à un « processus d’adaptation hédonique, dans lequel il perd son impact émotionnel par une exposition répétée ».
D’après ses études la variété contribue à combattre cet effet, ce qui doit vous inciter à en infuser dans votre vie, à ne pas vous satisfaire de votre zone de confort, et ainsi interrompre le cycle d’adaptation pour renouveler le sentiment de plaisir. Une stratégie qui ralentit le processus d’adaptation en créant un sentiment perpétuel de nouveauté.
Occupez-vous du bonheur des autres
En matière de bonheur, l’effort n’est pas toujours suffisant, et souvent le fait de se concentrer sur soi devient contre-productif, l’autofocus étant très souvent associé à un niveau inférieur de bien-être. Aussi le fait de vous investir activement dans des actions qui visent à augmenter le bonheur des autres peut s’avérer comme une stratégie payante pour augmenter le vôtre.
Rendre un ami, un membre de votre famille ou un collègue plus heureux vous rapporte une forme de santé mentale, et vous procure une grande satisfaction, un sentiment gratifiant dans votre vie.
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Donnez-vous des objectifs de conquête
Derrière tout cadre heureux se cache un objectif de vie. Vous pouvez consacrer votre vie à votre activité professionnelle, et/ou bien à votre famille, à vos amis ou à votre entourage. Vous servez votre bien-être personnel si vous visez un objectif qui vous amène souvent à une activité difficile mais valorisante.
Vous donner un objectif vous offre une perspective et conditionne vos actions, structure votre vie et lui donne du sens, vous aide à mieux contrôler l’emploi de votre temps. Le tout est d’adopter un objectif qui soit le vôtre, pas celui de vos parents ou de votre entourage, et plus votre objectif reflète votre personnalité, plus sa poursuite vous gratifie et vous procure du bien-être.
Mieux vaut choisir un objectif de conquête (plutôt que d’évitement), il vous incite à agir, un objectif qui vous soit personnel et cher, celui qui correspond à vos valeurs, cela vous permet de persévérer tout en vous sentant en harmonie.
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Adoptez une pratique religieuse ou spirituelle
De plus en plus de psychologues l’observent (statistiques à l’appui), celui qui a une vie religieuse ou spirituelle est plus heureux, en meilleure santé et se remet plus vite d’un revers ou d’un malheur dans sa vie. Selon ces études, cet avantage du pratiquant sur l’agnostique s’explique par le sentiment d’appartenance sociale, d’identité et de solidarité. Que vous soyez pratiquant ou non, votre vie profite de votre foi – qu’elle soit religieuse ou non – surtout en période de crise, elle suscite des émotions positives associées au bien-être.
La spiritualité – quel que soit son champ d’exercice – correspond à une quête de sens au-delà de vous (s’occuper des autres en fait partie). Même non croyant, même si vous ne voulez pas vous sentir enfermé dans un dogme ou une obédience, vous vous approchez ainsi d’une forme de sacré en envisageant votre métier comme une vocation, vos enfants comme une bénédiction, votre hobby comme une passion… en tous cas vous enrichissez votre vie et la rendez plus heureuse.
Sonja Lyubomirsky, professeur à l’Université de Californie dirige le laboratoire de psychologie positive auteur du best seller « Comment être heureux et le rester » édition Flammarion.
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