L’arrivée de l’Intelligence Artificielle (IA) dans le monde de l’entreprise bouleverse les habitudes de travail, remettant parfois en cause le maintien de certains postes. Selon une récente étude de ResumeBuilder (2023), 48 % des entreprises utilisant ChatGPT auraient procédé à des licenciements. C’est notamment le cas du groupe de médias allemand Axel Springer, qui a récemment annoncé la suppression d’emplois pour les remplacer par de l’intelligence artificielle.
Cette évolution pose question quant à l’avenir de certaines professions et quant aux tâches effectuées demain par les collaborateurs. Et si, plutôt que de les remplacer par des IA, les entreprises faisaient le choix de former leurs employés à ces nouveaux outils pour leur adjoindre des robots capables de les décharger des tâches à faible valeur ajoutée ? Elles pourraient ainsi en faire des super salariés sur le principe du “soldat augmenté” grâce à un exosquelette.
Loin d’être une menace pour l’emploi, l’IA serait ainsi un allié des collaborateurs au quotidien. Ce modèle permettrait de conserver les compétences humaines tout en améliorant leur performance.

Des collaborateurs pour les collaborateurs

L’utilisation des technologies d’IA telles que ChatGPT séduisent de plus en plus de collaborateurs. Le sondage de ResumeBuilder, mené en février dernier, révélait que près de la moitié des entreprises avaient déjà adopté ce chatbot.
Les GAFAMs s’y intéressent de près : Google a lancé Bard, son propre chatbot rival de ChatGPT ; Mark Zuckerberg a monté une nouvelle équipe au sein de Meta chargée d’intégrer l’intelligence artificielle générative aux produits de l’entreprise, et Microsoft a lancé en mars dernier l’assistant copilot. Basé sur les contenus de l’utilisateur (documents, e-mails, calendrier, chats, réunions, contacts et autres données professionnelles), combinés à son contexte de travail (réunion en cours, échanges d’e-mails sur un sujet, conversations chat), ce dernier fournit des réponses précises, pertinentes et contextuelles.
Ce type d’outil apporte une aide précieuse aux collaborateurs pour, par exemple, effectuer des tâches redondantes ou chronophages (saisie de données, réponse à certains e-mails, recherche d’informations simples, etc.). Ces tâches, sans grande valeur ajoutée, peuvent être automatisées grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique et confiées à des IA comme ChatGPT.
L’IA pourrait ainsi être formée pour répondre à des demandes courantes de clients ou pour la gestion des tâches administratives. Cette automatisation contribuerait à améliorer la satisfaction des clients avec des délais de réponses plus courts et personnalisés. Elle permettrait aussi aux collaborateurs de consacrer davantage de temps à des missions plus stratégiques, plus créatives, ou qui demandent expertise, expérience et conseil.

Des gisements insoupçonnés de productivité pour les entreprises

La délégation des tâches à faible valeur ajoutée permettra aux collaborateurs de consacrer davantage de temps à des tâches à haute valeur ajoutée. Cela bénéficiera directement à la croissance des entreprises. La multiplication de missions plus stratégiques et créatives mettront en valeur les compétences en interne et, en favorisant les sentiments de satisfaction professionnelle et de reconnaissance, améliorera la productivité des entreprises.
Essentielle au bien-être au travail, la reconnaissance ferait défaut à 68 % des salariés qui estiment souffrir d’un manque de considération de leur hiérarchie selon une étude d’Alan et Harris – 2022. Pourtant, la reconnaissance est le premier levier de bien-être au travail pour 76 % des salariés (étude HBR). Elle compte davantage pour les collaborateurs que l’équilibre vie privée / vie professionnelle et que le mode de management.

En formant leurs collaborateurs à l’IA, les entreprises peuvent non seulement améliorer leur bien-être mais aussi leur permettre de gagner en efficacité tout en ayant plus de temps libre. En maîtrisant cette technologie, ils pourront peut-être même un jour encourager la réduction des horaires de travail et rendre possible la semaine de quatre jours, souhait de 43 % des salariés selon une étude Robert Half (ce que veulent les candidats en 2023).

L’arrivée de l’IA est aussi importante que la révolution industrielle et que l’invention d’Internet. Plutôt que de la percevoir comme une menace pour les emplois humains en raison de comportements d’individus ou d’entreprises obsédés par les gains à court-terme, pourquoi ne pas la percevoir comme une opportunité de croissance et de productivité renforçant les équipes de véritables adjoints, leur permettant de se consacrer à des tâches valorisantes ? Il n’y a sans doute pas besoin de choisir entre des bénéfices limités à court terme et d’immenses gains de productivité, bénéfiques à tous à moyen terme.
intelligence artificielle credit Depositphotos ipopba

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