Après les 8 formes d’entretien de recrutement – le classique, le paradoxal, l’agressif, l’entretien technique, ou relax, ou encore l’entretien apéro – voici 6 autres types pratiqués par des recruteurs, auxquels vous devez aussi vous préparer.
L’entretien marathon
L’entretien à la chaîne vous fait rencontrer individuellement un certain nombre de responsables de l’entreprise. A priori ceux qui sont concernés par le poste à pourvoir. C’est un chemin un peu fastidieux. Une approche qui peut être intéressante si vos interlocuteurs se sont répartis les rôles, l’un vous interroge sur votre cursus, l’autre s’attache à votre personnalité, un autre à vos motivations, ou à votre adéquation au poste proposé. Il est souvent difficile de savoir qui décide. A priori ils doivent se concerter. Une saine gestion laisse le choix au hiérarchique direct, les autres se réservant un droit de veto. Un processus qui rassure le ou les recruteurs mais qui peut être démotivant à la longue si les entretiens sont trop étalés dans le temps.
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L’entretien grégaire
Vous planchez devant un jury, un groupe de personnes, qui ne se présentent pas toujours. Elles vous écoutent et/ou vous posent des questions. Deux cas se présentent : vous êtes seul ou bien vous faites partie d’un groupe de candidats. Les représentants de l’entreprise la présentent, ainsi que sa politique RH, son management et le poste à pourvoir. Souvent certains ne parlent pas et sont là pour observer. Préparez vous à débattre sur un sujet ou bien à être mis en situation. Exercice délicat et difficile, vous êtes observé, jugé, jaugé et vous devez jouer fin, vous montrer intéressé et intéressant sans trop en faire, en tous cas vous devez vous distinguer et rester cohérent.
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L’entretien Quai des Orfèvres
Le recruteur suit un cheminement bien précis et vous pose des questions qui ne sont pas dues au hasard. Tout est structuré, défini et balisé. Certains trouvent que cela ressemble à un interrogatoire, on vous crible de questions, on vous presse de faire des réponses précises. Soyez clair, précis, factuel, concis, déterminé et maître de vous. La moindre hésitation peut être prise pour un manque de détermination, la plus petite onomatopée pour un manque de confiance en vous. Proche de la garde à vue et du garde à vous.
L’entretien d’anesthésiste
Vous n’êtes pas au 36 quai des Orfèvres mais vous devez vous tenir à carreau. Les questions sont aussi précises mais la forme de l’entretien prend une apparence plus libre. Attention, le policier, pardon le recruteur vous pose des questions très précises et attend aussi des réponses du même niveau. L’entretien d’anesthésiste revêt une forme plus plaisante qui souvent vous valorise, vous vous sentez bien jusqu’à ne plus vous sentir. Ne vous laissez pas bercer par des propos sympathiques, lénifiants voire anesthésiants. Ce type de rencontre exige toute votre attention, car le recruteur profitera de tout manque de vigilance. Restez concentré, répondez aux questions et posez en autant que lui.
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L’entretien auberge espagnole
Les puristes l’appellent non-directif. Chacun y amène ce qu’il a envie ou juge bon d’y apporter. Le recruteur intervient peu, relance les débats si vous vous essoufflez. Silence lourd, écoute prégnante, et vide de mots peuvent stresser voire angoisser. Laissez le temps faire son travail, puis s’il le faut ou si vous n’y tenez plus, reformulez la question ou votre réponse. Mieux vaut bien se préparer à ce type d’entretien éprouvant. Maîtrisez bien votre présentation, ne vous embrouillez pas avec les dates ou les diplômes, restez fidèle à votre CV pour montrer que vous pouvez improviser et faire face à l’imprévu tout en vous référant à des balises de votre cursus.
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L’entretien avec un obsédé
Des obsédés existent dans tous les domaines. L’autocrate impose tout, il est chez lui, sait tout , dirige l’entretien, parle et prend des notes, vous coupe la parole, maugrée, vous scrute du regard, ricane. Prendre son mal en patience. Vous pouvez rencontrer aussi l’autiste qui ne dit pas un mot, non par technique mais souvent par timidité, désintérêt ou irrespect. Prendre encore son mal en patience, vous n’en tirerez rien. Le cadreur – bien sûr un cadre – vous ramène en permanence dans son cadre, à ce qu’il appelle l’essentiel, en général à géométrie variable, ce qui est déroutant, parfois voulu mais souvent compulsif. Le synthétique résume, reformule à son profit tout ce que vous avez dit. Bien l’écouter et reformuler à votre tour est nécessaire. Le spécialiste vous reprend sur vos propos, c’est lui l’expert et le détenteur du savoir dans ce domaine. N’insistez pas, il a l’avantage, mieux vaut se taire et opiner du chef.
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Existe-t-il un entretien de recrutement
normal ?
Oui, bien sûr ! Vous savez déjà qu’il n’est pas un interrogatoire de police, ni une consultation chez un psy, ou une interview de journaliste, ce n’est pas non plus une discussion agréable sur un job, une négociation ou un marchandage, encore moins un confessionnal ou une narration narcissique, pas plus qu’une épreuve d’examen… C’est un échange équilibré et mature entre deux professionnels sur une opportunité professionnelle pour les deux. Dans tous les cas, soignez votre expression orale, que ce soit votre élocution, le rythme de la parole, votre syntaxe et votre vocabulaire, utilisez des mots au contenu fort en image, bannissez les verbes être et avoir, les plus creux de la langue française, dites plus souvent « vous » que « je », et parlez avec vos tripes. En un mot, soyez vous-même, naturel, constant et cohérent dans vos propos. Plus l’entretien est structuré et affable, plus vous avez en face de vous un responsable engagé dans ce recrutement qui veut trouver le candidat idoine