Le classique
Dans l’entretien individuel, celui auquel vous serez le plus confronté, rien de surprenant, tout est prévisible. En tête-à-tête avec un recruteur, vous échangez avec ce dernier en parlant à tour de rôle du poste à pourvoir, de votre cursus et de votre adéquation au poste. Dites-en juste assez, plus vous parlez, plus vous dévoilez vos intentions. La négociation a déjà commencé, celui qui en dit le moins tout en faisant parler l’autre a réussi son entretien.s
Le paradoxal
Votre interlocuteur se contente de vous poser une seule question d’une banalité dangereuse : «Parlez-moi de vous”, ou encore «Présentez-moi votre parcours», ou encore «A vous de vous présenter». Dans cette configuration, votre présentation doit être courte, précise, factuelle et synthétique, et surtout déboucher sur une question pertinente à votre interlocuteur, du type : «Y-a-t-il un point que vous souhaitez que je développe ?» Ou bien : «Que pensez-vous de ce que je viens de vous exposer?» Le tout est de renverser le processus et de le transformer en un échange. Si votre interlocuteur se tait, attention, restez aussi silencieux. C’est lui qui a entamé le débat et le mène, laissez-le poursuivre. Si le silence vous pèse demandez lui : «Voyez-vous dans ce que je viens de vous présenter des points qui intéressent votre entreprise?»
L’agressif
De plus en plus rare, même si vous pouvez encore le rencontrer. Ainsi vous tombez sur un interlocuteur mal dans sa peau, déséquilibre, complexé, qui compense sa fragilité par un excès de zèle et de pouvoir à l’encontre des candidats qu’il reçoit. Le plus pervers est celui qui délibérément prône l’entretien agressif, sous le prétexte de jauger votre capacité émotionnelle et votre résistance en situation tendue. Cela fait has been ou malade, mais par ces temps de crise, tout est possible. D’ailleurs, vous n’êtes pas obligé de rester face à une recruteur agressif qui se défoule, vous pouvez tirer votre révérence avec politesse.
Le technique
C’est le type même de l’entretien concret, on parle métier, compétences, techniques, process… On le rencontre pour des postes d’informaticien, d’ingénieur ou de comptabilité. Le chiffre est roi, on valide une théorie de base, une façon de travailler, une référence à un outil ou une méthode. Pas de surprise, si vous avez bien préparé votre affaire, vous vous retrouvez dans une situation technique type et prêt à répondre à toutes les questions.
Le relax
Très répandu, moderne, et malgré tout efficace, vous êtes tout de suite invité à un échange détendu. Questions et réponses s’échangent dans les deux sens en toute sympathie et décontraction. Plus l’ambiance est détendue, cool, sans formalisme, plus vous devez être vigilant et rester sur vos gardes. Ce peut être l’entretien baiser qui vous étouffe. Des recruteurs l’utilisent pour vous démobiliser et vous faire tomber facilement dans un piège. A ne pas oublier : le diable a souvent le sourire.
L’accoucheur ou le socratique
A l’image de Socrate qui faisait accoucher les esprits, certains recruteurs pratiquent la maïeutique dans leur métier, il s’agit de faire accoucher le candidat. C’est l’entretien le plus difficile, le plus formateur et parfois le plus piégeant. Par les sujets abordés le recruteur vous amène à un questionnement et à énoncer des réponses comme bien souvent celle de reconnaitre que finalement vous n’êtes pas fait pour ce poste. Le plus élégant, le recruteur n’ a pas à éconduire un candidat, le plus édifiant voire douloureux, quand il réussit car il vous met face à votre vérité.
L’entretien on line
C’est le même que tous les autres à part qu’il se passe depuis votre domicile sur skype ou autre call onférence. En général le recruteur l’utilise pour gagner du temps, éviter des déplacements. En tout cas, pour vous c’est un premier contact qui vous permet de mieux vous rendre compte de l’intérêt de ce poste. Attention : de la même manière que l’on entend le sourire au téléphone, sur skype on voit les pantoufles sous la table. Faites l’entretien dans les mêmes conditions qu’un entretien de visu.
L’entretien apéro
Vous pouvez être invité à un entretien à l’heure de l’apéritif. Parfois cela est tout à fait normal, c’est une heure plus facile pour se libérer sans inquiéter votre employeur. Dans certains cas, c’est voulu. Le recruteur dans ce cas là va vous proposer de prendre une un verre avec lui dans son bureau. Refuser peut être mal interprété, et accepter vous faire prendre un gros risque. « In vino veritas », c’est ce que veut tester votre interlocuteur. Le plus sûr est d’accepter et pour éviter tout dérapage de tremper ses lèvres et de ne pas boire. Cette technique alcoolisée est une mise en situation pour les postes de représentation dans le marketing ou l’expatriation. Il y a bien d’autres formes que peut prendre un entretien. Pour vous aider à mieux vous préparer, nous les étudions dans un autre article.