Comment sont pourvus les postes de cadres

Que fait un employeur qui a un poste disponible ?

Il fait jouer la promotion interne, puise dans les candidatures spontanées, regarde dans son entourage proche ou sa famille diplômaire, demande à ses actionnaires, à ses banquiers… Sans résultat, il le communique à Pôle Emploi et passe une annonce dans différents jobboards, exploite  les réseaux sociaux, les bases de données par métier… Enfin, il se résout à confier la recherche à un cabinet de recrutement. Cela signifie la plupart du temps que le poste proposé par un cabinet n’a pas été voulu par d’autres pourtant mieux placés : relations du DG, protégé d’un actionnaire, recommandé d’un banquier…. Cette défection à une époque où des milliers de cadres de qualité sont en recherche  cache  souvent un job dangereux ou sans avenir. Mieux vaut rester sur ses gardes quand on est  convoqué par un chasseur de têtes, prendre ses précautions, poser mille questions, se renseigner, faire son enquête… penser à soi avant de se décider. Tous les postes confiés à un cabinet ne sont pas pourris, mais en règle générale, ils comportent des enjeux délicats et des risques à bien peser.

90 % des cadres ciblent 20% des postes refusés par d’autres mieux placés

Le marché aujourd’hui est illisible. Sur le net des millions d’annonces sont publiées, souvent les mêmes sur des sites différents,  souvent visibles encore alors que le poste est pourvu, il y a aussi les annonces bidons, pour générer des CV pour les brokers. On estime tous ces postes (médias de recrutement, cabinets, APEC…) à  20 % des offres totales du marché à un moment donné. Si on attaque cette partie, on se noie dans la masse des demandeurs d’emploi et la violence de la compétition.  90 % des candidats ciblent 20% des postes refusés par d’autres mieux placés. On laisse bien sûr des alertes sur le s sites emploi, on ne sait jamais, mais on investit juste ce qu’il faut, les probabilités de trouver étant infinitésimales, et on donne son temps et son énergie à d’autres actions. On agit sans attendre que le marché se dégage, l’inconnu de la destination finale n’est pas une raison d’immobilité. Face à cet océan imprévisible, le moyen le plus sûr d’atteindre son  but est d’en avoir un, de faire un plan de réalisation, de s’organiser en conséquence, et d’être prêt à en changer. Le but du moment a peu de chance d’être celui de demain, les critères d’appréciation évoluent. Si on ne peut pas faire de prévision, on fait des préparatifs et on avance. Christophe Colomb a raté les Indes mais découvert l’Amérique, il n’imaginait pas cette destination puisque son existence était inconnue.

Changer de poste et pas d’entreprise ou d’entreprise et pas de poste

Pour ceux qui sont en poste, mieux vaut choisir une stratégie, et une seule à la fois. A trop embrasser, on étreint mal. Aujourd’hui, Il  est difficile, si ce n’est impossible, de changer et d’entreprise et de fonction en même temps. Quand on estime avoir fait le tour de son poste et que l’on aspire à de nouvelles responsabilités, la première possibilité est de rester dans l’entreprise et de profiter, parfois en attendant longtemps, d’une promotion interne sur la base de sa réussite dans le poste occupé et des qualités démontrées ; une promotion interne coûte moins cher à l’entreprise qu’un recrutement extérieur, elle est donc disposée nous faire confiance sur un nouveau métier. La deuxième possibilité consiste à quitter l’entreprise qui n’offre pas d’opportunité et à  chercher l’extérieur. Dans ce cas, on est « acheté » pour le poste que l’on a déjà occupé. On choisir une entreprise qui nous plait pour ses femmes et ses hommes, sa croissance, ses produits, sa culture… mais dans tous les cas on lui vend ses compétences avérées, son savoir-faire, sa connaissance d’un marché….Elle nous paie pour cela.  Certes on ne veut plus faire ce métier, mais souvent c’est la voie obligée pour en changer à terme, sur la base des résultats que l’on doit atteindre  facilement dans un poste que l’on connait parfaitement.  Avant de s’engager, on vérifie que la promotion interne y est pratiquée. Une fois la fonction remplie avec satisfaction, on adopte la stratégie de la fonction et on change de poste par le biais de la promotion interne,  sur la base de la confiance gagnée.

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Reid Nalliat: