L’enjeu d’un recrutement est de sélectionner très vite un minimum de CV parmi des milliers accessibles sur Internet. Lorsque Laszlo Bock était vice-président principal des opérations humaines chez Google, à force de voir des désastres, en avait tiré des leçons notamment sur les erreurs à éviter.
La faute de frappe
Evident ! Pensez-vous, pourtant les fautes de frappe agrémentent toujours les CV. La faute de frappe vient souvent après plusieurs relectures. En affinant votre CV une fois de trop, un sujet et un verbe soudain ne collent plus à l’ensemble, ou encore une date se promène, quand ce ne sont pas les tabulations qui vous jouent des tours. Surprise choquante : les CV des MBA en contiennent particulièrement beaucoup. Elles sont mortelles car les employeurs en déduisent que vous n’avez pas le sens du détail ou que vous ne prêtez pas attention à la qualité.
Astuces pour éviter cette erreur : lisez votre CV depuis la fin, demandez à un proche de le relire et préparez-vous à ce que vous allez en dire quand vous arriverez en entretien.
La longueur du CV
Une bonne indication serait une page pour 10 ans d’expérience. Vous avez du mal à tout faire rentrer ? Plus de 4 pages, le recruteur laisse tomber. Comme dit Blaise Pascal “Je n’ai fait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte.”
Un CV centré montre votre capacité à faire la synthèse, à prioriser et à véhiculer les informations les plus importantes vous concernant. Il a pour seul objectif d’obtenir un entretien, la suite du recrutement se passera à l’entretien.
Astuce 1 : le CV est un document de vente qui achète une entrée en entretien, donc inutile de raconter l’histoire de votre première dent de lait.
Astuce 2 : mettez votre CV à 1 mètre de vous. Que voyez-vous ? Le cœur de ce que vous avez à dire. Donc faites court et toujours plus court.
Une présentation rock‘n’roll
A moins de vouloir devenir artiste ou créatif, faites propre et lisible. La forme doit soutenir le message et ne pas distraire le recruteur ! Une police de plus de 10 points. Une marge. Du papier blanc, de l’encre noire. De l’espace entre les lignes, des colonnes alignées. Chaque page a votre nom et vos contacts. Convertissez en PDF pour éviter les mauvaises surprises.
Astuce de graphologue : si vous remplissez toute la page, le recruteur aura l’impression que vous vous étalez, que vous prenez toute la place. Laisser de l’espace montre que vous en laissez aussi aux autres.
Des informations confidentielles
Vérifiez bien que votre CV ne contient pas de noms de clients confidentiels ou d’allusions permettant de les identifier. 5 à 10% des CV en contiennent, le recruteur pouvant craindre que vous divulguez les secrets de l’entreprise à la concurrence.
Astuce : si vous ne voulez pas que Cadre et Dirigeant Magazine le publie en votre nom, ne le mettez pas sur votre CV.
Des mensonges, même petits
De nombreux candidats sont tentés, même à très haut niveau, à la Direction Générale, de tricher. Mentir sur un CV peut vous faire virer. Pour preuve, Philippe Gaillard, patron de l’aéroport de Limoges, qui avait un faux casier et un CV truqué, ou encore le patron de Yahoo. Les cadres mentent sur tout : le temps resté dans une entreprise, la taille de leurs équipes, leurs résultats… voire leurs diplômes.
Pour eux, les mensonges les valorisent, mais c’est sans considérer qu’à notre époque, tout se sait, qu’un mensonge vous suit pour l’éternité, car le monde est petit : comment ferez-vous après avoir été viré ?
Si vous gérez ces erreurs et résistez à la tentation, la bonne nouvelle : votre CV sortira du lot.
Laszlo Bock, SVP People Operations chez Google
Laszlo Bock a été chargé d’attirer, former, retenir les “Googlers”. Sous sa responsabilité, Google a été nommé la meilleure entreprise où on aime travailler et a reçu plus de 100 récompenses comme un employeur de choix. En 2010, il est nommé «DRH de l’année» par le magazine HR Executive. Auteur de livres sur les ressources humaines et le management des hommes, il a témoigné devant le Congrès sur la réforme de l’immigration et les questions de travail, médiatisé dans le Wall Street Journal, le New York Times, le PBS Newshour et sur le Today Show. En 2017, Laszlo Bock a fondé avec Wayne Crosby une société de conseil Humu qui a pour but d’améliorer le travail grâce à l’apprentissage automatique, à la science et à l’amour.
Diplômé de l’Université de Yale – Yale School of Management (MBA), il a occupé des postes de direction à la General Electric Company, de conseil en gestion chez McKinsey & Company.