En emploi comme en finances, on ne prête qu’aux riches !

Rester actif même sans job

Celui qui perd son job doit officiellement rester actif et le faire savoir à son réseau. Ok,  on a perdu sa situation, mais aux yeux des autres on doit  être pris, indisponible, très occupé, voire débordé parce que l’on a  déjà rebondi.  Ce subterfuge s’impose, il maintient en activité,  surtout ce serait une erreur de diffuser tous azimuts la nouvelle de son chômage, qui catégorise dans les perdants de la guerre économique. Rencontrer son réseau pour lui expliquer en long et en large son malheur est suicidaire. Au contraire, on contacte ses connaissances pour leur faire part de bonnes nouvelles, des sujets qui les intéressent, d’idées ou d’interrogations sur leur business, de solutions et de perspectives pour leur situation. On entre dans leur « bulle », tout patron, tout dirigeant a un projet à réaliser, un CA à atteindre, l’ambition d’être le 1er de son marché, et de notre projet professionnel il s’en moque. Inutile donc de lui en parler.

Parler au présent ou au futur

On est donc a priori en activité, sous la forme que l”on veut, on est pris, même si on n’est pas en poste, on a une activité qui se voit et donne le change. On reste actif sans tricher, occupé et sollicité, et surtout on parle au présent ou au futur, le chômeur use du passé et de l’imparfait. On  montre que l’on sait où l’on va, cela rassure, rend  intéressant et notre prix monte. On veut toujours ce qui est déjà pris. On a une activité rémunérée ou pas, on n’a pas à entrer dans ces considérations administratives, on va  aux rendez-vous sans CV et sans être candidat. Si on nous en demande un, on explique que l’on doit en faire un, ce qui sous-entend que l’on n’en a pas un stock prêts à être dégainés.  Ainsi on peut en   faire un complètement adapté au projet de son interlocuteur qui va mieux trouver dans notre cursus ce qu’il cherche. En emploi comme en finances, on ne prête qu’aux riches et on ne recrute souvent que des actifs. Entre deux finalistes, de compétences techniques comparables, l’un disponible immédiatement car sans emploi, l’autre actif avec 3 mois de préavis, dans la majorité des cas, le patron pourtant pressé choisit celui qui est déjà en poste. Il y a de nombreuses explications de cela: l’actif en poste réussit mieux son entretien, il a tout à gagner, rien à perdre, plus décontracté, il entre plus facilement en phase avec son interlocuteur ; le patron de son côté, à tort ou à raison, est rassuré par un actif apprécié par un autre patron, la rémunération demandée payée par un autre le convainc, et devient légitime, enfin il trouve une jouissance à « piquer »  un collaborateur, à plus forte raison si c’est à un concurrent.

Se préparer à changer de métier, d’entreprise, de région ou de pays…

Quand on est en poste, on sera tôt ou tard remercié, ce n’est pas une vue pessimiste, c’est le monde des affaires. Les journaux en parlent : tous les jours 30000 personnes perdent leur emploi, de gré ou de force, et 30 000  en trouvent un. Dès que l’on prend  une nouvelle fonction, on doit en chercher une autre, même débordé de travail par ses nouvelles responsabilités, on regarde ce qui se passe, on se prépare à changer de métier, d’entreprise, de région ou pays… Dépourvu de toute angoisse, on repère plus aisément un poste avant d’être disponible.  L’action donne un temps d’avance sur les événements que l’on provoque.

Pour  booster votre recherche, lisez “Curriculum à éviter” cliquez ici

 

Reid Nalliat: