Selon le dernier rapport Prospective des métiers et des qualifications (PMQ) 2022* de France Stratégie et de la Dares, entre 735 000 et 830 000 postes par an seraient à pourvoir à l’horizon 2022 selon trois scénarios envisagés : “central”, qui envisage une sortie de crise progressive, de “crise” où le potentiel de croissance de la France et de l’Europe serait plus sérieusement entamé, en raison des pertes irrécupérables induites par la crise et “cible”, qui envisage un rebond de productivité de l’économie française (environ 1% par an en moyenne). Le rapport PMQ 2022 donne quelques grandes perspectives en matière d’évolution des ressources en main-d’œuvre et d’emploi avec des métiers en plein boom (soins et aide aux personnes, TIC, nanotechnologies, R&D) et la croissance des métiers cadres. Focus sur ces grandes tendances.
Entre 735 000 et 830 000 postes par an à pourvoir
Sur la période 2012-2022, en additionnant les flux de départs en fin de carrière et les créations nettes d’emploi, le nombre annuel de postes à pourvoir dans le scénario central avoisinerait les 800 000 par an (735 000 pour le scénario de crise, 830 000 pour le scénario cible), soit 3% du nombre moyen d’emplois occupés sur la période 2012-2022. Parmi ces postes à pourvoir, 78% seraient consécutifs à des départs en fin de carrière dans le scénario central (74% dans le scénario cible, 84% dans le scénario de crise).
Au-delà des départs en fin de carrière, le nombre de postes à pourvoir dépendra aussi de celui des emplois créés sur la période.
Dans le scénario central, le nombre annuel moyen d’emplois créés sur dix ans (2012-2022) serait nettement inférieur au niveau atteint dans les années 1997-2001 ou 2005-2008, périodes de conjoncture haute, mais il resterait supérieur à celui des années 2001-2005 ou 2008-2012, marquées par la crise. Avec 177 000 emplois créés par an en moyenne, le niveau de créations d’emploi serait proche de celui de l’ensemble de la période 1997-2012 (182 000).
Le scénario de crise envisage une reprise des créations d’emploi, mais inférieure à celles observées sur les quinze dernières années avec 115 000 créations d’emploi par an en moyenne.
Le scénario cible, avec 212 000 créations d’emploi par an en moyenne, se situe légèrement au-dessus de la période 1997-2012.
Métiers de soins et d’aide aux personnes en plein boom
L’ensemble des professions de soins et d’aide aux personnes fragiles devrait bénéficier d’une forte dynamique de l’emploi, signale le rapport PMQ 2022, à l’exception des médecins dont l’évolution dépend du numerus clausus et pour lesquels tous les départs en fin de carrière ne seraient pas remplacés à l’horizon 2022 (avec la destruction d’un peu plus de 20 000 postes en dix ans). Aides à domicile, aides-soignants et infirmiers figureraient ainsi parmi les métiers qui gagneraient le plus d’emplois à l’horizon 2022, avec de l’ordre de 350 000 créations nettes en dix ans. Le métier d’aide à domicile serait même celui qui créerait le plus de postes sur les dix années à venir, aussi bien en termes de taux de croissance qu’en nombre de postes (près de 160 000 postes créés d’ici 2022, soit une hausse de 2,6% en moyenne chaque année).
Croissance des métiers cadre
Entre 2012 et 2022, les métiers très qualifiés seront également parmi les plus gros créateurs nets d’emploi, souligne le rapport. Les emplois les plus qualifiés vont occuper une part croissante de l’emploi et la croissance des métiers de cadres serait presque deux fois plus forte que celle de l’ensemble des métiers (+1,2% chaque année contre +0,7%). Dans la plupart des cas, ces métiers auront également une forte proportion de postes à pourvoir entre 2012 et 2022. Parmi les cadres assurant des fonctions à dominante administrative et les managers (cadres de la banque et des assurances, cadres de la fonction publique, dirigeants d’entreprise, et dans une moindre mesure cadres des services administratifs, comptables et financiers et cadres commerciaux), la hausse du nombre d’emplois se conjuguerait avec de nombreux départs en fin de carrière. Ces métiers comptent en effet une proportion importante de séniors dans leurs effectifs. Ainsi, parmi les cadres de la fonction publique, la moitié des salariés est âgée de plus de 47 ans en 2010-2012, contre 42 ans pour l’ensemble des personnes en emploi.
TIC, nanotechnologies, R&D devraient créer 220 000 emplois
Les départs en fin de carrière seront proportionnellement moins nombreux pour les ingénieurs ou cadres techniques de l’industrie, le personnel d’études et de recherche, et surtout pour les ingénieurs de l’informatique, les recrutements se faisant avant tout en faveur de jeunes diplômés. Mais ces métiers devraient bénéficier de nombreuses créations d’emploi, portées par le développement des nouvelles technologies (technologies de l’information et de la communication, nanotechnologies…) et les efforts en matière de recherche-développement. Sur les dix prochaines années, ces trois familles professionnelles pourraient offrir au total 220 000 emplois supplémentaires, soit un taux de création nette de 2% par an en moyenne.
* Pour consulter le rapport Prospective des métiers et des qualifications (PMQ) 2022, cliquez ici.