” On n’a pas une carrière mais des carrières ” reste à ce jour l’assertion qui illustre le mieux notre rapport à l’emploi. Néanmoins, les évolutions actuelles du marché du travail viennent apporter une nuance qui consacre davantage les entreprises capables de fidéliser leurs collaborateurs, et d’autant plus au cœur d’un contexte économique mondial tendu qui n’incite pas les actifs à changer de structure. Aux entreprises d’en profiter !

S’affranchir des modèles classiques de carrière

On connait la chanson : une carrière se dessine au fil du temps et des nombreuses expériences professionnelles. Durant les études et après, on a pour habitude de mettre l’emphase sur la nécessité de ne pas s’attarder trop longtemps dans une société pour franchir ce fameux cap en termes de salaire et de compétences. Ce rapport consumériste du travail, s’il peut être bénéfique par certains aspects, n’est pas forcément gage de réussite pour toutes les carrières. Au contraire, il incite les collaborateurs à ne pas visualiser les belles perspectives d’évolution en interne. En 2013, une étude de la Rouen Business School montrait déjà que la qualité de carrière était meilleure chez les cadres fidèles que chez les cadres dits « mercenaires ».

Non, rester dans la même entreprise n’est donc pas un manque d’ambition. Grâce à la mobilité interne et la montée en compétences, pour ne citer que ces solutions, il est possible d’avoir un vrai plan de carrière au sein de la même entreprise. L’évolution des métiers et de leurs compétences étant constante, il est logique de ne pas exercer la même fonction ad vitam aeternam. Par ailleurs, la pénurie de talents amène toujours plus d’entreprises à fidéliser leurs collaborateurs, lesquels sortent peu à peu de cette posture de « mercenaires » à la recherche constante de la meilleure offre sur le marché. On tend peu à peu vers un équilibre où on part quand il est temps de partir et on reste parce qu’il y a de vraies perspectives. Dans les deux cas, il y aura toujours une prise de risque.

Construire son projet dans la même structure

Opter pour la fidélité c’est bien mais les entreprises doivent assumer pleinement ce choix fort. Bien entendu, la promesse ne sera pas la même selon que l’on est une TPE ou un grand groupe. Ces derniers auront davantage de moyens pour assurer un véritable accompagnement de leurs collaborateurs via des montées en compétences rapides assorties d’une politique d’augmentations alléchante. Néanmoins, la faculté des entreprises à adopter une approche par les compétences et leur transversalité est une des clés pour former ses collaborateurs aux compétences de demain. Pour fidéliser et limiter au maximum toutes velléités de départ, il est essentiel de miser sur ses talents et leur faire comprendre rapidement que l’avenir de la société se construit avec eux avant tout.

C’est précisément dans ce contexte que la promesse employeur joue un rôle crucial. Dès la phase d’embauche et durant toute la durée du contrat, l’entreprise doit réellement blinder son offre de valeur en se concentrant sur un accompagnement cohérent de ses équipes, tant au niveau de l’intérêt des tâches que du salaire ou des à-côtés tels que le télétravail. En déployant cette démarche de personnalisation, on peut créer de nouvelles success stories, celles qui s’inscrivent dans le temps et marquent l’histoire d’une société. Il sera toujours compliqué de proposer une alternative à ceux qui veulent profondément changer d’air mais avant d’en arriver là, il est du devoir des entreprises d’activer tous les leviers permettant la fidélisation.

Un contexte moins propice aux prises de risque

Sans retirer quoi que ce soit aux stratégies de fidélisation des entreprises, on note tout de même un net recul de l’esprit d’aventure et de changement, lié en partie au climat d’incertitudes qui pèse sur nos sociétés. Le contexte économique et politique mondial, à commencer par la guerre en Ukraine, inquiète une large partie de la population et n’encourage pas les projets les plus radicaux. En conséquence, près de 59% des Français souhaitent rester dans leur entreprise selon une étude IFOP.

Une tendance qui pourrait également s’accentuer avec le nouveau système d’allocation plus sévère de la réforme de l’assurance chômage applicable dès les premiers mois de l’année 2023. Dans tous les cas, les entreprises doivent profiter de la posture attentiste des actifs pour consolider leur proposition de valeur et offrir à leurs collaborateurs de belles perspectives d’évolution

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Gauthier Bailleul, Président de Hippolyte RH
Diplômé de la Skema Business School (Sophia Antipolis), Gauthier Bailleul a créé en 2013, Yes We Code, société spécialisée dans le développement agile de logiciels métiers. Yes We Code a développé une expertise dans les domaines des Ressources Humaines, de l’Emploi et de l’Intelligence Artificielle. La startup collecte et analyse les comportements des recruteurs sur plus de 35 000 sites annonceurs en France et à l’Etranger. L’équipe est composée de data scientists, de développeurs web, de graphistes et de communicants. L’expertise de son dirigeant et le savoir-faire des équipes ont donné naissance à MY-ROCKET. En 2020, il créé Hippolyte-rh, dédiée au recrutement sur les réseaux sociaux, et apporte une solution aux entreprises en mal de nouvelles recrues. Hippolyte-rh accompagne plus de 500 clients dans le sourcing et la préqualification de leurs futurs talents au travers des médias sociaux et opère en France et à l’international.