Pionnier du management de transition en France, Philippe Soullier est le président de la société Valtus, qu’il a créé en 2001 et qui est aujourd’hui numéro un en France et numéro deux en Europe du management de transition avec 180 missions par an et 1500 managers référencés. Il est aussi le vice-président de la Fédération nationale du management de transition (FnMT), qui regroupe les principaux cabinets de la place. Il s’exprime dans cette interview exclusive sur le métier de manager de transition et sur les belles perspectives de croissance de ce secteur.
Quelle est votre définition du manager de transition ?
En une phrase, je dirais que c’est un dirigeant expérimenté (20 ans d’expérience minimum ) qui souhaite contribuer à la réussite de la transformation d’une entreprise. Le manager de transition intervient souvent dans l’urgence pour gérer une situation de crise, par exemple remettre à niveau la capacité de production d’une usine qui doit répondre à une commande importante, ou pour faire du management relais en attendant que la bonne personne soit recrutée.
Les fonctions sont variées, mais il s’agit toujours de top management : direction générale, direction financière, direction des ressources humaines, direction des opérations, direction industrielle, direction marketing ou commerciale, DSI, PMO, etc. Contrairement à une idée reçue que je combats, il ne faut pas être âgé pour faire ce métier : il y a d’ailleurs de plus en plus de quadras qui nous rejoignent pour des métiers « jeunes » comme celui de Chief Digital Officer ou dans la supply chain. Enfin, le manager de transition opère le plus souvent comme indépendant ou bien est en portage salarial.
Quelles qualités doit avoir le manager de transition ?
N’est pas manager de transition qui veut ! En plus d’avoir un passé professionnel riche d’expériences avec plusieurs entreprises à son actif, il faut posséder d’autres qualités comme être humble pour comprendre au mieux les collaborateurs, adaptable à des cultures et situations différentes, et mobile. Il faut également savoir se mettre dans une logique de contribution, qui est à l’inverse d’une logique de pouvoir. Il est aussi important de savoir fédérer des équipes.
Quelles sont les perspectives du management de transition ?
Nous sommes clairement en forte croissance. Dans son dernier baromètre, la Fédération nationale du management de transition (FnMT) a relevé une hausse de 18% du chiffre d’affaires des cabinets adhérents entre 2012 et 2013. Cette hausse va se poursuivre car le management de transition répond à des besoins toujours plus nombreux des entreprises. Celles-ci intensifient leurs projets de transformation sur des périmètres européens et font appel à des managers de transition car ils leur permettent de mettre en œuvre ces projets avec une grande qualité d’exécution.
Le management de transition correspond à une nouvelle façon de travailler car nous sommes dans une période de transformations majeures. C’est pourquoi au lieu de se focaliser sur les gros arbres qu’on coupe (grandes entreprises en difficulté), il faut voir la multitude d’arbustes qui poussent à côté (petites sociétés qui se développent rapidement, notamment grâce au digital).
(Propos recueillis par Sophie Lhameen)