Professionnels du recrutement : repensez vos process pour vous adapter au nouvel environnement

businessman-CreditPhotoGerdAltmannPixabay cadreDirigeantMagazine.com

Après une année 2020 perturbée par les confinements, le secteur du recrutement a retrouvé, en Europe, son dynamisme d’avant crise. En France, tout particulièrement, l’effet de rattrapage joue à plein. Les embauches reportées l’an dernier se superposent à la demande courante, créant une pénurie sur certains profils. Face à une concurrence exacerbée, la tâche des recruteurs se fait d’autant plus ardue qu’ils doivent réinventer leurs méthodes de sourcing et leur parcours de recrutement pour les adapter à un environnement changeant.

Des stratégies de sourcing boostées à l’IA

La manière de se connecter aux talents s’est beaucoup diversifiée ces dernières années. Afin d’identifier de potentiels candidats, les recruteurs ont désormais l’embarras du choix : jobboards, réseaux sociaux, associations d’anciens élèves, forums et blogs spécialisés, grandes écoles… Les canaux se multiplient, nécessitant d’élaborer des stratégies de sourcing distinctes et complémentaires. Dans le métier du recrutement, on voit ainsi apparaître des acteurs spécialisés dans le traitement et l’analyse de cette masse d’informations, soutenus par les technologies d’IA qui se généralisent. Il s’agit d’établir des stratégies fines de sourcing, en fonction du poste à pourvoir, afin de définir la meilleure approche à adopter selon le profil recherché.

Sortez de la vision stratégique pour aborder la raison d’être

Trop souvent, lors des entretiens, les recruteurs se contentent de faire la promotion de la vision stratégique de l’entreprise, en oubliant d’évoquer sa culture et ses valeurs. Or, les candidats de moins de 40 ans sont particulièrement sensibles à ces informations. Ne pas les aborder lors d’un premier entretien, c’est affaiblir considérablement sa force d’attraction. Pour cela, l’entreprise doit apporter au candidat les réponses à ces deux questions : « qu’est-ce qui manquerait à la société si mon entreprise n’existait pas ? » et « qu’est-ce qui pourrait m’amener, à la fin de la période d’essai et en dehors de la qualité du travail effectué, à ne pas confirmer un collaborateur dans son poste ? ». Ces réponses sont d’autant plus importantes qu’elles vont également permettre au recruteur de s’assurer que le candidat est bien en phase avec la promesse, les valeurs et la raison d’être de l’organisation qu’il rejoint.

L’agilité du candidat en question

Autre sujet à ne pas négliger dans le cadre d’un recrutement : l’agilité. Alors que ce mot est entré de façon massive dans le vocabulaire de l’entreprise ces dernières années, il est encore très rare de l’entendre prononcer lors d’un entretien d’embauche. C’est pourtant une compétence essentielle, notamment pour les postes à responsabilité, et l’une des principales caractéristiques que doit posséder un talent. Dans un monde où tout va très vite, le candidat doit savoir traiter rapidement les informations pour prendre les bonnes décisions dans des délais parfois très courts, tout en envisageant le changement sous l’angle de l’opportunité plutôt que sous celui du risque. Le talent doit également être  capable de gérer ses émotions, ainsi que celles de son entourage, et d’adapter son attitude à son environnement.

Considérez le candidat comme votre premier client

Dernier point crucial pour réussir un recrutement : travailler l’expérience candidat. Le process de recrutement auquel il est soumis sera assimilé dans son esprit à l’expérience qu’il vivra dans l’organisation une fois embauché. L’entreprise doit donc s’interroger sur ce parcours et analyser, notamment, le niveau d’information qu’elle délivre au candidat ; la notion de transparence étant fondamentale pour les jeunes générations. Il s’agit de considérer la personne qui postule comme un client à qui l’on doit respect, attention et explications. Une bonne façon de nourrir la marque employeur et de favoriser la recommandation, même en cas de refus d’une candidature.

Pour résumer : stratégie de sourcing augmentée par l’IA, évaluation de l’agilité du candidat et expérience de recrutement soignée font aujourd’hui partie des bonnes pratiques du recrutement. Combinées, elles contribuent à l’épanouissement des talents dans l’entreprise, qui rejaillira directement sur la performance de celle-ci.

 

Jean-Charles de Fouchier, président de Perfhomme, Jean-Charles de Fouchier, Administrateur de Syntec Conseil: Après plus de douze ans d'expériences comme DRH dans des structures atteignant 5000 salariés, Jean-Charles de Fouchier fonde en 2005 le cabinet PerfHomme cabinet de conseil en ressources humaines et recrutement, pour cultiver la richesse humaine dans les organisations. Depuis début 2014, PerfHomme déploie son concept sur toute la France, par son réseau de franchise, qui compte aujourd’hui plus de 20 implantations. Il est également partenaire stratégique et distributeur pour la France de Profiles International un des leaders mondiaux des systèmes d’évaluation.